samedi 28 novembre 2015

Livre: le voyage a motocyclette - E. « Che » Guevara

Noël approche. C'est l'occasion d'offrir un bon livre sur la moto à un/une ami(e) motard(e).



Qu'en est-il du livre de Ernesto "Che" Guevara, Le voyage à motocyclette ?

Autant le dire tout de suite, ce livre est à éviter.

Pourquoi ?

Tout d'abord parce que malgré le titre, le voyage ne se passe pas à motocyclette ; en tout cas pendant 2/3 du livre. Au début du récit, E. Guevara et son ami partent sillonner les routes d'Amérique du sud sur leur « Poderosa », une moto de marque Norton. Seulement la moto est en mauvais état et subit rapidement plusieurs accidents de pilotage ce qui la conduit à rendre l'âme au bout de 60 pages. A partir de ce moment là, le livre, qui n'était pas inintéressant jusque là, se transforme en l'errance de deux vagabonds au travers de l'Amérique du Sud sans trop d'intérêt car assez répétitif.

Che Guevara démarrant la Poderosa au Kick (source: wikipedia)

Peut être est-ce que j'en attendait trop de ce livre, ce qui a fait que je ne l'ai pas aimé. Je voyais plutôt cet ouvrage comme le récit d'une amitié qui se forge au fil des kilomètres, le récit des galères à moto et comment les deux comparses les survolaient... Je m'attendais également à en apprendre un peu plus sur la vie de Che Guevara. Bref, tout cela, je l'ai un peu trouvé dans les 60 premières pages du livre, mais pas dans la suite. 
Le reste de l'ouvrage fait plus penser à l’errance de deux vagabonds et dont le mode de vie devient rapidement répétitif au fil des pages; Che Guevara y décrivant ses méthodes pour se loger, se nourrir et travailler. Les méthodes ne changeant que peu d'une ville à l'autre.

Passez donc votre chemin et achetez plutôt "Road Angels" d'Eric Lobo (si vous trouvez une version illustrée, beaucoup plus chère, c'est un plus) ou le Voyage de Jupiter de Ted Simons (si vous arrivez à mettre la main sur un exemplaire), si vous chercher un récit d'aventure à moto ou encore l’Eloge du carburateur, si vous cherchez plutôt un livre de réflexions sur le travail et l'épanouissement personnel. J’ai adoré ces trois livres.


Reste également le dernier livre de Henri Loevenbruck "Nous rêvions juste de liberté". C'est un roman qui a bonne presse, mais je ne l'ai pas lu. Cela ne saurait tarder, d'ailleurs. A suivre, donc...

dimanche 22 novembre 2015

"Road Angels, le tour du monde à moto", d’Eric Lobo.




Je ne sais pas pour vous, mais durant la longue période hivernale, j’ai tendance à moins rouler, en dehors trajets moto-boulot-dodo. Alors dès que je vois un film, un reportage ou un bouquin qui parle de moto, j’ai tendance à sauter dessus.

A Noël, ma compagne a eu la bonne idée de m’offrir « Road Angels, le tour du monde à moto », d’Eric Lobo.

J’ai dévoré le livre.

L'auteur a écrit un bouquin deux trucs que je ne ferai jamais (mais qui m'intriguent quand même): traverser l’ex Union Soviétique seul à moto (trop dangereux) et rouler en Harley (euh, c'est pas une Béhème, mais quand même... ;-)). Forcément, ça m’a intéressé.

Comme tout bon récit de voyage à moto, ce sont les rencontres, les galères, les moments de solitudes, mais également les moments de solidarité qui rendent l’histoire intéressante. C’est aussi le dépaysement des contrées lointaines: les milliers km parcourus entre l’Oural et Vladivostok n’ont rien à voir avec les trajets que nous connaissons en Europe: les distances entre deux villes sont bien plus longues, les routes, quand il y en a, sont dans un triste état, le danger guette à chaque instant (imprudence des automobilistes, alcool au volant, banditisme,...), les habitudes des conducteurs sur la routes bien différentes… 

Par moment, ce livre est quasiment un guide de survie en milieu hostile.

J’ai également été séduit par toutes les rencontres avec les motards locaux, passionnés et accueillants, attachants et excessifs et qui ont offert à l’auteur des moments de repos et convivialité qui pimentent l’histoire :-)

Dans ce récit d'un tour du monde, j’ai adoré les premiers 3/4 du livre qui correspondent à la traversée de l’Europe et de la Russie. La suite, le retour par la Corée, le Japon et l’Amérique du Nord, m'a trop donné l’impression d’être une simple étape de liaison pour rentrer à la maison. L'auteur en avait-il marre de rouler? d'écrire? Ce n’est peut être pas la faute de sa faute, en fait: j’avais eu la même impression en visionnant « The Long Way Round », d’Ewan Mc Greggor et Charley Bowman. Dans cette série de reportages, j’avais adoré la traversée de la Mongolie et de la Russie, mais où j’avais été déçu par leur périple sur le continent américain. Je suppose qu’après avoir traversé une étendue aussi extraordinaire que la Mongolie ou la Russie, on a de la peine pour s’émerveiller pour un environnement plus civilisé et plus conforme à notre quotidien.

Quoiqu'il en soit, je vous invite à lire ce livre, je ne pense pas qu'il vous décevra :-)

Le livre est disponible sur Amazon. C'est une bonne idée de cadeau  pour occuper un motard l'hiver, ou pour soi, pour lire au coin du feu en attendant le printemps...

mercredi 4 novembre 2015

1 an déjà et 9000 km en Motoguzzi V7 : Le bilan

Cela fait maintenant un an que j'ai acheté une MotoGuzzi V7 stone. 9000 km que je roule avec par tous les temps, sur tous types de routes, que je l'utilise pour mes trajets moto-boulot-dodo ou pour des balades, en solo ou en duo.

Je pense que l'heure du bilan est arrivée, non ?

Balade matinale dans Paris avec une ancienne.

Mes motivations d'achat

J'étais l'heureux possesseur d'un Triumph Srint GT, que j'utilisais pour aller au boulot et pour les balades, mais cette moto est lourde et très peu maniable, donc quasiment inutilisable dans Paris. J'ai donc commencé à lorgner sur des motos plus légères, plus urbaines.

Et puis un jour, j'en ai discuté avec ma compagne et, là…, l'irréparable s'est produit. En lieu et place du "une deuxième moto??? non, mais ça va pas !" attendu, j'ai eu droit à un "Vas-y, achète là, si ça te fait plaisir...". Bref, au lieu de jouer le rôle de ma conscience (rôle qu’elle joue très bien sur d’autres sujets), elle m'a poussé un peu plus vers la moto :-)

Le cahier des charges

Me voilà donc en quête d'une moto urbaine et pratique. Je la veux :

  • légère et maniable. A l'opposé de ma Sprint GT
  • avec un budget raisonnable, en occasion récente (je roule…)
  • biplace, donc avec une vraie place pour la passagère (pas les strapontins que l'on trouve sur les roadsters actuels. J'ai eu un FZ8, vendue avec une selle passager glissante, pentue et sans poignées. Madame glissait vers moi à chaque freinage. Plus jamais ça.)
  • avec une mécanique simple. Je n'adhère pas à la politique des constructeurs qui consiste à faire des motos toujours plus puissantes, toujours plus lourdes, toujours plus sophistiquées, mais avec toujours plus d'électronique pour compenser cette course à l'armement… et des motos toujours moins réparables sois même !
  • sans trop de plastique (Get the classic. Fuck the plastic ;-)). Même si les matériaux synthétiques sont devenus indispensables, je n'aime pas… Je n'aime plus. Donc exit les motos carénées.

Et quoi d'autre? 

  • Un bicylindre me plaisait bien. Utile mais pas indispensable. 
  • Une moto néo rétro me plaisait bien aussi. L’effet de l’âge, sûrement. L’envie de retrouver l’univers de son enfance…
Au final, restaient en lice: la Triumph Bonnevile, la Kawasaki W800, la Motoguzzi V7 et puis aussi, les Royal Enfield et les Mash.
Comme j'avais un peu des doutes sur la fiabilité de ces deux dernières, je les ai enlevées de ma shortlist.
La W800 est également sortie assez vite de la liste, même si je ne me rappelle plus trop pourquoi (en lisant les tests ? Manque de bécanes à vendre sur leboncoin.fr ?
Restaient la V7 et la Bonneville. Ca s'est joué à pas grand chose: le look, la côte des occases récentes et le cardan.

J'ai trouvé mon bonheur en novembre 2014. Les prix des V7 s'effondraient à cause de la sortie des modèles 2015 (boite 6, ABS et antipatinage). J'ai sauté sur l'occasion.

Ma V7 en configuration "adventure", avec le porte paquet et le GPS.


Premières impressions

En montant sur la V7, on est tout de suite séduit par la position de conduite: buste droit, jambes pas trop pliées (1m84). Le meilleur arrive quand on met le moteur en route: le bonnes vibrations se répandent partout dans la machine. Elles disparaissent lorsque l'on roule (= on n'est pas dérangé par les vibrations quand on roule). Un petit coup d’accélérateur, et on sent la moto qui s’incline légèrement. C’est le couple de reversement qui fait ça. Je découvre…
Le bruit du bicylindre est enchanteur, même avec les pots d’origine. 
Bref: j'ai tout de suite trouvé cette moto attachante.
La V7: une moto idéale pour la ville.


La MotoGuzzi V7 par la pratique : le quotidien

J'utilise ma V7 tous les jours, par tous les temps pour mes trajets moto-boulot-dodo (10 mn de ville, 15 mn de périf). Elle est parfaite pour cet usage. A l’heure où mes collègues prennent les transports en commun, je prend mon moyen de transport hors du commun ;-)

La V7 est une moto à l'ancienne (bicylindre refroidi par air, deux soupapes par cylindre) : le matin, je dois la faire chauffer pendant que je mets mon casque et mes gants, sinon, le moteur a tendance à caler un peu trop facilement quand il est froid. C'est une habitude à prendre. Ce n'est pas gênant bien au contraire. Ca me permet d'apprécier la mélodie du moteur avant de mettre le casque…

La V7 est maniable en ville : un vrai vélo –un vélib, vu le poids ;-) -. Le rayon de braquage est court, le centre de gravité de la moto est placé très bas, le guidon large. On la manoeuvre sans y penser et on se faufile dans le trafic sans même y penser. La boite de vitesse est bien étagée pour la ville. Si l'embrayage est bien réglé, le point mort est facile à trouver. La moto a suffisamment de pêche pour faire des trajets urbains/périurbains (90/110 km/h).

Son seul défaut: quand la chaussée se fait humide, j'aimerais bien avoir l'ABS. Malheureusement, il n’est apparu que sur les modèles 2015. Ma V7 date de 2014…

Il n'y a quasiment pas de place sous la selle. J'y ai casé un kit de réparation de pneus, mais pas possible d'y mettre un U. J'ai installé un porte paquets (option) derrière la selle. Ca compense, et ça permet également d'emporter le picnic pendant les balades.

De retour à la maison, le soir, pas besoin de graisser la chaîne ni de vérifier sa tension :-) Ca, ce sont les joies du cardan. Ce n'est pas que ce soit si pénible que ça à graisser, une chaine, mais pour des sorties longues, il faut traîner une bombe de graisse avec soi, la retendre périodiquement,... Un cardan, ce sont des soucis en moins.

La MotoGuzzi V7 par la pratique : la moto conviviale

Enfin, et ça je ne m’y attendais pas en achetant une V7, du fait que la V7 est rare et jolie,  et qu’elle produit un beau bruit, même avec les pots d'origine. Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'être interpelé au feu par des gens qui voulaient discuter moto. Ca ne m'était jamais arrivé avec mes motos précédentes. C'est assez sympa et à chaque fois, je me dis que si les gens discutaient comme ça dans le métro, ça me donnerait peut être envie de prendre les transports en commun plus souvent...
C'est la panne ! (de la Triumph, pas de la Guzzi, hein...)

Autres moments jouissifs: la sortie des écoles (maternelles et primaires. Je recrute jeune ;-)). Les petits bouts de chous adorent la Guzzi, et s’arrêtent souvent devant. Leurs jeunes mamans engagent la conversation, tout ça...  C'est l'occasion de faire connaissance avec ces voisines...

La MotoGuzzi V7 par la pratique : la V7 pour balade

Comme la moto, c'est pas un scooter,  on peut aussi l'utiliser pour les balades. De ce côté là, elle s'en sort bien la V7, mais montre également ses limites. En solo, j'ai fait plusieurs balades de 300/400km sans soucis. Pas mal aux fesses. Pas mal au dos. Le seul truc frustrant, c’est la position de conduite combinée au manque de protection: sur autoroute, on tient difficilement le 130km/h à cause de la pression du vent. Pour les longs trajets, mieux vaut prévoir de rouler à 110 km/h ou investir dans un inélégant pare-brise.

Ah, et puis si vous êtes du genre à essorer la poignée de gaz, passez votre chemin. La V7 a un cadre tout mou et des amortisseurs tous pourris: sur les routes bosselées de Normandie, elle a tendance à sautiller de bosse en bosse et perdre son adhérence si on la pousse un peu trop. La V7 est faite pour la balade, pas pour l'attaque.
Balade tranquille avec quelques potes. Les 300 km de route ont été avalés sans soucis.

Côté autonomie, il n'y a rien à redire. Le réservoir de la V7 permet de parcourir quasiment 300km avant la réserve. Vous ferez donc une balade avec un seul plein pendant que vos potes en Harley Forty Eight s'arrêteront trois fois à la pompe sur la même distance ;-)

A titre d’information, ma consommation moyenne sur l'année est de 5.1 l/100km environ.

En duo, Madame accepte de faire jusqu'à 100km sur la Guzzi (sinon, on doit prendre la Triumph. Je me demande d’ailleurs si elle n’a pas accepté que j’ai deux motos pour que j’évite de revendre ma Sprint GT…). Après, les genoux un peu trop replié, les amortisseurs arrières inconfortables et la selle trop dure ont raison de son postérieur et de sa motivation.
La V7 est une moto idéale pour la balade, mais en solo plus qu'en duo.

La FAQ


  • Quand on est grand, est-ce que les genoux touchent les cylindres ? Non. Les genoux arrivent au niveau du réservoir. Ils sont loin des cylindres.
  • Une Guzzi, c'est fiable ? Et bien oui, je viens de faire 100 km sans nouvelle panne et... non, je plaisante. En 15000km, j'ai grillé une ampoule et j'ai cassé un cable d'embrayage (à 13000km). Rien de bien méchant pour l'instant.
  • Un seul disque à l'avant, ça suffit ? Oui. Ca freine suffisamment et peut être aussi que ça évite de bloquer la roue en cas de freinage appuyé.
  • 50cv, c'est assez ? Vu la position de conduite, c'est amplement suffisant. Rouler à 130km/h sur autoroute, c'est déjà pénible, la V7 n'est pas faite pour ça. En revanche, le couple maxi se trouve aux alentours de 3000 tours/min. C'est idéalement placé pour enrouler tranquille sans forcer sur le moteur.

A l'heure du bilan

Et si c'était à refaire ? Je reprendrais certainement la même. Elle est facile au quotidien, agréable en ville comme sur les routes de campagne, elle consomme peu et a une bonne autonomie. Elle correspond à 90% de mes attentes.

A mes yeux, le seul point gênant évoqué plus haut c'est le confort en duo. Dommage que Motoguzzi n'ai pas amélioré ce point dans la version 2015 (au lieu d'aller mettre un antipatinage pas franchement utile sur une moto de moins de 50cv...).