mercredi 24 juillet 2013

Respect (et jalousie!)

MMMmmmm..... Un film comme ça, moi ça me fait rêver!

 

A regarder en boucle...
;-)

samedi 20 juillet 2013

7 jours à moto dans les Alpes - L'intégrale

Day 0 - L'aller: Paris - Aussois


Çà y est, c'est le grand jour. Je suis motivé pour faire les 680 bornes qui me séparent d'Aussois, dans les Alpes. Le ciel est couvert ce matin, mais il n'y a pas de pluie, heureusement.

Départ à peu près à l'heure. Il y a peu de monde sur la route. C'est agréable.

Première pause après 130 bornes. Je vais payer mon essence. Je ressors un café à la main. Une moto est à l'arrêt à la pompe pas loin de moi. Sont propriétaire sort de la station, il vient de payer. Il me fait un petit signe, retourne à sa moto, grimpe dessus, démarre... Et va se garer à l'autre bout du parking. Drôle d'ambiance. J'avais été habitué à bien mieux au weekend de l'ascension. 

12h pause déjeuner. Petits sandwiches triangulaires et flan industriel, un régal ;-) C'est mal de manger ça, je sais, mais c'est tout ce qu'on trouve sur l'autoroute. 

Pas de motard en vue pour discuter mais un couple de retraités fait le tour de ma moto, l'air intéressés. On discute un peu moto puis ils repartent. Je sors mon tel pour envoyer un SMS à Madame, pour lui dire que tout va bien. Je constate que j'ai reçu un SMS d'un collègue : "C'était toi sur l'A6?". Et bien oui ;-) Je l'appelle, tombe sur son répondeur. Tant pis, se saurai le pourquoi du comment dans une semaine. Je repars. Le ciel est toujours aussi couvert et la route humide par endroits. Vais-je rencontrer la pluie?

Mâcon. Le soleil arrive enfin. Pourvu que ça dure...

Le reste de la route se fait sous une alternance de soleil et de nuages. C'est de l'autoroute, c'est ch***. Sur la fin du trajet, l'autoroute serpente de plus en plus, les montages de font de plus en plus hautes mais il faudrait rouler au delà des vitesses légales pour profiter des courbes. Je ne le fais pas.

Modane. Je quitte définitivement l'autoroute pour un court trajet sur des départementales. Pas pour longtemps car j'arrive rapidement à destination. Mon GPS me sauve pour trouver le centre de vacances. Le temps de prendre possession de ma chambre (je suis seul dans un gîte prévu pour 6. J'ai de l'espace ;-)) et je file au pot d'arrivée puis au repas qui suit.

Premier contacts avec les autres motards. La moyenne d'age est élevée: il y a pas mal de vieux briscards de la route. Beaucoup ont pas mal de km derrière eux. *Intéressant*. Ça parle d'emblée de voyages en Corse, en Italie, Autriche, Grèce, Croatie, Maroc. Ça me fait rêver. Ça me fait envie. Je sens que je vais apprendre plein de choses durant mon séjour :-)
Les forces en présence: pas mal de gros rouleurs (Photo by F. Bossu)
Ah, et un intrus se cache dans cette photo: il est venu avec sa moto sur la remorque: saurez vous le trouver ?
Je ne l'apprendrai le lendemain: c'est moi qui ai la plus petite moto du groupe, la plus petite autonomie, aussi. 

Excepté deux autres roadsters (1300 XJR, ça a de la reprise en sortie d'épingle à cheveux) et une Multistrada, les autres motos sont des GT (Pan Euro, BMW LT ou GS, 1300 FJR -très à la mode durant le séjour, il y en a eu jusqu'à 3-, Suzuki 1200). Bref, tout le monde à voyagé dans le confort, pour venir, à par moi ;-) Un trail monocylindre (un bon vieux Yamaha XT) et une petite 50 (à la mode chez les gamins du coin) sont venus nous rejoindre sur certaines sorties et complètent le tout.

Les forces en présences: les motos.

Day 1 - A nous l'Italie


Après une bonne nuit de sommeil (la route et surtout la digestion de la raclette m'avaient un peu achevés), réveil aux aurores (7h45, pour des vacances, c'est tôt ;-)). Là, mauvaise nouvelle en ouvrant les rideaux: la pluie et le froid se sont invités. Pas une grosse pluie, mais une petite bruine avec un plafond assez bas qui cache les montagnes derrières les nuages. Ça commence mal...

Départ à 9h sous la bruine. En partant, je m'aperçois qu'au lieu de prendre mes deux surgants, j'ai pris une (unique) surbotte (que je ne voulais pas prendre car mes bottines sont étanches); Pas le temps d'aller les chercher. Si la pluie s'intensifie et le froid se maintien, ça ca être une journée galère car je sais que mes gants de mi-saisons ne sont plus étanches. Tant pis. Le top départ est donné.  Direction le barrage du Mont Cenis. En montant, la température descend et nous rencontrons nos premières plaques de neige sur le bord de la route. A la pause panorama, le vent et le froid nous donnent envie de garder le casque. Un petite averse de grêle légère et fine nous fait presque croire que c'est de la neige qui tombe du ciel.

Nous ne traînons pas. Nous remontons sur nos motos en direction de la frontière italienne (c'est la première fois que j'emmène ma moto à l'étranger: champagne!). Là, tout change. Les nuages se font plus épars, le soleil commence à nous réchauffer. Nous prenons le long ruban de bitume qui serpente vers Suze (Suza en italien. Donc rien à voir avec la boisson, bande d'ivrognes!). La route est bonne car elle a été refaite récemment  pour le Giro (tour cycliste d'Italie). Nous avons envie d'accélérer pour profiter de la route, mais les nombreux véhicules qui descendent en même temps que nous calment notre enthousiasme. 

Suza: ma première sortie moto à l'étranger !
Arrivée à Suze. La température est parfaite: ni trop chaude ni trop froide. Nous visitons quelques vestiges romains avant de prendre un café. On me fait découvrir une version locale du Marocchino. Normalement c'est un café servi dans une tasse recouverte de chocolat. Ici, les parois de la tasse sont tapissées de Nutella. Un régal (n'allez pas raconter ça à Madame car elle m'a fait raccrocher le Nutella!). A un feu, un motard en Ducati attire mon attention: sa sacoche de réservoir contient un colis peu ordinaire, tout mignon et couvert de poils ;-)
Va falloir que je cause avec mon chien: on va p'têt bientôt faire de la moto ensemble...
Après une rapide visite de la rue commerçante de la ville (qui n'est ni très longue ni très intéressante), nous reprenons les motos pour aller déjeuner au "Ristorante della Posta".  A table ce sont pas moins de 11 plats qui nous seront servis. Nous quitterons le restaurant 2 heures après y être entrés, l'estomac lourd et le ventre bien rempli. Pour peu, nous aurions dû durcir nos amortisseurs d'un ou deux crans avant de repartir.
On a mangé 11 plats, OK. Mais y'avait à boire, aussi :-)
Le retour au col du Mont Cenis se fait tout doucement, en mode "digestion", dirons nous. Au détour d'un virage, nous découvrons un magnifique petit lac, le lac de Mueini. 
Le lac de Mueini
La pause photo servira de prétexte à certains pour faire une petite sieste digestive. 
11 plats et un peu de vin. Le soleil aide à assimiler ;-)
Après cette pause plus longue que prévue, la route nous ramènera à Modane pour y découvrir la fameuse maison penchée. De l'extérieur, rien d'extraordinaire c'est un blockhaus qui a été éjecté de sa position initiale suite à une explosion. Il est penché, d'où le nom. Moais, je suis un peu sceptique quand à l'intérêt de la visite. En fait, c'est une fois à l'intérieur que ce site devient magique. On y perd tous ses repères d'horizontalité. Le message donné par l'oreille interne (direction de la gravité) est en contradiction avec celui donné par les yeux. Sensation curieuse et photos intéressantes... Tout le monde repart intrigué.
Dans la maison penchée: ah ces motards, avec eux tout est prétexte à prendre de l'angle !
(photo par Françoise Bossu)
La journée se finit au centre de vacances pour une dégustation de produits locaux (vins, fromages et charcuterie). Notre estomac continue d'être soumis à rude épreuve. Cette région est belle et agréable à plus d'un titre ;-)

Day 2 - Moto+Culure = Motoculture ?

Ce matin, le départ s'est effectué sous une météo plus clémente que la veille. Pas de pluie, mais il faisait encore froid. Option vestimentaire: la polaire sous le blouson et les gants de mi-saison. 

De toute façon, notre première étape ne nous conduira pas bien loin puisque nous nous arrêtons à Modane (5km) pour effectuer la visite (privée) qui s'impose: le muséobar (je vois déjà les mauvaises langues qui associent motard àsoiffard. Non, le muséobar n'est pas en endroit pour boire. C'est un musée qui retrace l'histoire de Modane depuis son explosion économique lors de l'ouverture du tunnel ferroviaire entre l'Italie et la France à la fin du 19ème siècle puis sa décadence en 1935, lorsque la France et l'Italie de plus en plus fasciste de Mussolini ont commencé à rompre leurs échanges économiques. Cet essor s'étant fait en même temps que l'explosion des pianos mécaniques qui peuplaient les bars de l'époque, le musée fait le parallèle entre la vie de Modane et celle des bars de la ville avec leurs pianos).
Ah les petites routes des Alpes!
Nous enchaînons ensuite avec la visite du musée Opinel de Saint Jean de Maurienne. La route entre Modane et Saint Jean n'a rien d'exceptionnel et nous laisse sur notre fin. Le musée Opinel est en travaux. Nous ne verrons qu'un petit film sur la fabrication des opinels et quelques outils exposés dans la boutique. Pause achat pour certains puis direction l'aire de picnic pour manger.  On nous apporte notre repas par voiture. Pratique. Le repas est copieux.  Je commence une sieste sur un banc, mais le planning serré de l'après midi et le départ annoncé pour le col de la Croix de Fer auront raison de mes velléités de repos.
Y'a comme une atmosphère corse sur cette route, je trouve...
Pas grave car nous attaquons rapidement les petites routes de montagne. Le paysage fait mal aux yeux tellement les montages sont belles en été.  Une pause photo me permettra de me séparer de ma polaire et d'adopter mes gants d'été. Les vacances commencent vraiment :-)

Dans les Alpes, difficile de regarder la route tellement le décor est magnifique!
Les routes se succèdent mais ne se ressemblent pas. Hier le bitume était un vrai billard côté italien. aujourd'hui les travaux nous privent de bitume sur certaines portions de route ou nous envoient sur des routes secondaires à la recherche d'un panneau "déviation' que jamais nous ne trouverons...

A quelques km du col de la croix de Fer, nous nous arrêtons dans un relais motard conseillé par Motomag. Les prix sont raisonnables (à tous les parisiens: 1.20€ le café :-p) et la vue de la terrasse imprenable sur les montagnes. Sur la route d'à côté, les motos défilent dans les deux sens. Des gros rouleurs (grosses motos, valises et top case) ou des locaux (motos tous terrains et bruit de crécelle de leur moteur deux temps). Le café avalé et les pilotes allégés, nous repartons vers le col où nous faisons une pause photo.

Ça, c'est la fameuse croix de fer du col éponyme
Nous redescendons ensuite par l'autre versant du col. Ah, comme la route est belle, mais que faire: profiter de ce magnifique paysage ou (comment dire?) faire "respirer" le moteur. Nous choisissons la première option qui nous laisse entrevoir des marmottes détallant à notre approche, un berger faire une sieste auprès de ses moutons à peine gardés par son chien noir... qui préfère regarder passer les motos. Cette route nous amène à un barrage EDF. Nos collègues locaux nous transmettent alors leurs connaissances de l'installation. Pause terminée, nous repartons au Col de la Croix de Fer puis nous enchaînons, sans nous arrêter par le Col du Glandon (1924m). La petite route qui en descend pourrait être agréable, mais le revêtement est glissant par endroit. Nous la descendons avec joie, mais quelques glissades tempèrent nos ardeurs: par endroit les fissures de la route sont sommairement réparées par un étroit pansement de goudron. c'est lui qui fait glisser nos pneus quand nous passons dessus dans les virages. En discutant avec les locaux, le soir, j'apprends que plus la température monte et plus ces pansements de bitumes sont glissants. Nous avons eu de la chance d'avoir des températures clémentes dans la journée, finalement.

Arrivés dans la vallée nous nous arrêtons face à une falaise abrupte avec une petite chapelle au sommet. Les retardataires (j'ai les noms!) nous ayant enfin rattrapés, nous repartons... faire l’ascension de cette  falaise.  
Pur moment de bonheur!

Je l'apprendrai plus tard: nous avons fait l'ascension de la route de Montvernier. Une petite route pas plus étroite qu'une voiture où les épingles à cheveux se succèdent les unes aux autres. Le rythme est lent: seconde-première en  bas de la côte, première seulement en haut, mais cette succession de virages en épingles nous font redécouvrir nos motos, en particulier leur équilibre à basse vitesse. Je plains ceux qui sont venus avec leur grosse GT, encore plus ceux qui ont leur SDS avec eux. De mon côté, mon roadster était à la fête sur ce parcours, mais peut être moins que les deux Multistrada qui nous encadraient (ah, si j'avais encore mon 850 TDM...).
Centrale réversible de Super Bissorte
La descente nous amène à la station de pompage EDF de Super Bissorte que nos collègues d'EDF nous font visiter. Port du casque obligatoire (pas ceux de nos motos....). L'entrée se fait par une énorme et lourde porte métallique derrière laquelle un tunnel s'enfonce dans les entrailles de la terre. Au bout de ce tunnel, Plusieurs énormes turbines assurent la production d'électricité (durant les pics de demande, le jour) et le pompage de l'eau vers le réservoir d'altitude (la nuit, durant la surproduction des centrales nucléaires).
La visite terminée, nous reprenons nos motos pour rentrer au centre de vacances. Il est déjà tard, un repas de spécialités locales nous attends...
Les collègues d'EDF appellent ça un "robinet". C'est plus grand que moi, ce machin.
Rien à voir avec celui que j'ai dans ma salle de bains...
Amusant: pendant le repas, un retraité en vacances au centre me demande si nous (les motards) nous connaissions avant de venir dans les Alpes. Je lui répond que non puis je regarde mes confrères: les conversations vont bon train, les rires aussi, on se tutoie, on se parle comme si on se connaissait depuis toujours. Ben oui, c'est ça les motards :-)

Anecdote du jour: dans une série de virages serrés, j'entend un bruit bizarre à l'arrière de ma moto. Aïe, que se passe-t-il ? Problème sur l'axe de ma roue? pignon de la transmission détruit? Au bout d'un moment, je comprends que la béhème qui me suivait a été remplacée par une Multistrada qui me colle dans les épingles.  'tain de ducat'!

Day 3 - Sortie nature = naturisme ?

Pas beaucoup de roulage de moto ce mercredi, mais de jolies rencontres: les marmottes!

Le départ s'est effectué vers 9h sous un ciel couvert (comme d'habitude, finalement...) à destination de Polset, dans le parc de la Vanoise. Le rythme, ce matin était piano piano: les bouchons dans Modane ont éclaté notre groupe qui s'est reformé petit à petit au rythme des intersections (à chaque intersection où l'on quittait la route principale, le dernier motard du groupe s'arrêtait pour montrer la route aux retardataires). Par la suite, les petites routes et les virages en épingles ne nous ont pas incité à accélérer...

Le parc de la Vanoise: des paysages grandioses!
Arrivée à Polset, une vingtaine de minutes de marche nous ont emmenés au fond de la vallée. Là, les marmottes étaient bien au rendez-vous. Bien grasses et pas trop farouches. Nous avons d'abord entendu leur sifflements caractéristiques avant de les voir de visu. De loin d'abord: sur l'autre versant de la vallée. De près, ensuite, pas loin de nous. Les moins farouches se sont laissées approcher à environ 3-4 m pour la photo. 
Pas trop farouches, les marmottes: on arrive à les approcher à quelques mètres
Les autres nous ont uniquement laissé photographier leurs petits derrières quand elle déguerpissaient. Les motards équipés d'un appareil photo avec un gros zoom étaient largement favorisés pour immortaliser l'instant.  Moi, avec mon petit 24mm et mes gros pas lourd, je n'ai pu les photographier que de loin.
Miss marmotte 2013 (Photo de Françoise Bossu)
Au retour, nous avons pris un petit café avant de reprendre les motos.... pour faire 5 km jusqu'au parking proche du chemin qui mènera au chalet où nous nous sommes régalés avec un plat typique de la région: des diots (saucisses) aux crozets, du reblochon (bien fait, bien savoureux et café gourmand. 

En reprenant les motos pour aller voir les barrages EDF du plan d'amont et du plan d'aval, nous ne savions pas encore que la DDE nous préparait une petite surprise pour nos motos, mais surtout pour nos pneus. En effet, au niveau d'Aussois, les cantonniers étaient en train de goudronner généreusement la route que nous devions emprunter. Pas évident de savoir si nos pneus ont souffert sur le goudron chaud, mais nos motos en sont ressorties toutes encrassées :-(

Arrivés aux barrages, nous avons eu droit à quelques explications techniques (c'est l'avantage d'être coachés par des collègues d'EDF). C'est surprenant d'apprendre comment l'eau transite par gravité d'un barrage a l'autre (par exemple, l'eau du plan d'amont peut être utilisée pour remplir celui du col du mont Cenis et réciproquement) alors qu'ils sont distants d'une vingtaine de km.
Question de Françoise: "Tu veux que je te prenne en photo avec les montagnes en arrière plan pour que tu puisse justifier que tu étais bien en train de faire de la moto dans les Alpes ?". Voilà, c'est fait : Anne, tu as des preuves!
La journée s'est achevée par la visite d'une brasserie artisanale (et la dégustation associée, oh yeah!). Spécialité de ce brasseur : la bière au safran. Surprenant au départ, voire même un peu désagréable sur la bière blanche, j'ai fini par apprécier la bière ambrée que nous a finalement servi le brasseur. Personnellement, cette bière ne m'a pas convaincu (j'ai dû aller trop souvent en Belgique), mais d'autres en ont acheté en souvenir...
Pub: choisissez l'ambrée, c'est ma préférée (et le brasseur est un petit artisan sympa)
La journée s'achève sur une dégustation de produits locaux ramenés par les uns et les autres : bière safranée, Pinault des Charentes, poire, Chartreuse et même du Bizarre dans des bouteilles de Badoit et de Perrier. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais la tête qui tournait au moment d'aller me coucher...



Petite anecdote amusante du jour: toujours à l’affût d'un bruit bizarre sur ma moto (peur de la panne), je note, dans la montée vers le parc de la Vanoise, que mon moteur fait un bruit différent de d'habitude lorsqu'il prend des tours. Chronique d'une panne annoncée? Manque d'huile ? En fait, non. Juste le changement d'altitude: je finis par avaler ma salive et le doux ronronnement du 4 cylindre de mon FZ8 reprend ses tonalités habituelles. Ouf, je vais pouvoir finir la journée tranquillement!

7 jours à moto dans les Alpes: Day 4 - Prendre de la hauteur


Ce jeudi était consacré au roulage entre Aussois et la station des Saisies qui sera notre nouveau lieu de résidence.

Froid, pluie, neige, gravillons et bouses de vaches. Aujourd'hui rien ne nous a été épargné durant notre trajet. La journée avait pourtant commencé sous de bons hospices car le soleil nous avait accompagné durant le petit déjeuner et au moment de notre départ d'Aussois. Rapidement, notre route s'est retrouvée mouillée. Signe du mauvais sort, la route était uniquement mouillée de notre côté de la route. Un peu plus loin, nous avons compris pourquoi: la DDE (encore elle!) était en train d'arroser copieusement la route de gravillons. Amis motards, bienvenue!  Après le goudron frais d'hier, des gravillons glissants d'aujourd'hui. C'est le printemps dans les Alpes !

Notre premier arrêt nous a amené au hameau d'Ecot. L'un des derniers villages typiques de la vallée de la Maurienne. Les maisons et les toits sont bâtis de pierre grise. La pierre est locale. Le village se fond  dans les rochers sur lesquels il est perché. Le village d'Ecot, isolé de la route par un chemin agricole (que nous avons emprunté "à nos risques et périls" comme l'indiquait un panneau. Oui, nous aimons braver le danger!), ce hameau n'est guère plus habité que durant l'été.
Le village d'Ecot et ses maisons typiques
Au moment du départ du hameau, changement de tenue: tout le monde enfile ses gants d'hiver (pour ceux qui n'ont pas de poignées chauffantes comme moi, en tout cas), certains passent leur tenue de pluie. Direction le col de l'Iseran à 2770m. Un record d'altitude pour mon jeune FZ8. Moi, l'altitude, je connais, je suis déjà passé par le col du Galibier à 2642m à plusieurs reprises. Là, j'améliore mon précédent record de 128m seulement. L'an prochain, je tente Pikes Peak ;-)
Record d'altitude pour ma petite moto
La route qui monte au col de l'Iseran est proprement magique. Le groupe s'éclate aux rythme des envies de chacun. Certains préfèrent profiter du paysage en roulant tranquillement, d'autres profitent du bon bitume et des successions de virages pour s'amuser avec leurs motos, même s'il faut rester prudent car quelques cyclistes (j'admire leur courage) tentent l'ascension malgré le froid, certains, enfin, s'arrêtent pour prendre des photos du paysage ou des motos du groupe. Le beau temps est encore au rendez vous au niveau du col (=il ne pleut pas, il ne neige pas) mais il fait froid (4°C). Petite séance photo pour tout le monde afin d'immortaliser l’événement.
Séance photo au col de l'Iseran.
Ça fait pro, hein, de se faire photographier sur  sa moto avec de la neige à côté ;-)
La descente se fait à un rythme tranquille, en saluant au passage les nombreux motards que nous croisons, principalement des étrangers (Suisses, Allemands et Autrichiens, principalement), qui profitent de la route et de la beauté des paysages, tout comme nous.

Avant d'attaquer l'ascension du col du Roselent (1968m), nous nous arrêtons dans un refuge pour manger. Cela tombe bien car la pluie commence à tomber. Mon repas sera composé d'une tarte au Beaufort en entrée (une tuerie) suivie de diots (les saucisses locales) avec un gratin de polenta et un gratin dauphinois. Une tarte aux myrtilles en dessert complète les spécialités locales. A la fin du repas, la pluie tombe encore. Pas de chance. La moitié du groupe, pessimiste, enfile les tenues de pluie L'autre moitié garde sa tenue 'temps sec'.

Mais qui donc a pris la bonne décision ? Vous le saurez après une page de pub ;-)

Arrivé au sommet du col du Roselend, je suis dans le groupe des gagnants.... tout le monde s'arrête afin de permettre aux perdants d'enfiler leur tenue de pluie :-p. Elle ne servira d'ailleurs pas qu'à nous protéger de la pluie car le froid devient mordant. Mordant au point qu'il se met à neiger d'une petite neige grasse, humide et collante durant notre pause d'enfilage de combi. Personne ne fait le kakou dans la descente, d'autant plus que la neige humide colle à la visière du casque et brouille méchamment la vue.
Je vois encore ces paysages en rêves... mais en rêves seulement :,(
Petit à petit, la neige se transforme en pluie puis les nuages s'écartent pour laisser passer le soleil par intermittence. C'est d'ailleurs sous le soleil que nous nous arrêterons pour admirer le barrage de Roselend. Frigorifiés, nous gardons tout de même nos combinaisons de pluie. Nous reprenons les motos pour enchaîner le col du Pré, le village de Boudin puis Beaufort où nous prenons un pot bien mérité avant d'aller investir nos nouveaux logements.

Man down ? Non, technique de désenfilage de
combi de pluie  pour le moins originale...
La pluie finit par nous rattraper (pot de colle!) et nous avons beau prolonger notre séjour en terrasse, le nuage qui la fabrique reste au dessus de nous. Enfin les nuages s'écartent, la pluie cesse et nous repartons. Poisse météorologique du jour, nous nous reprenons la pluie en route, mais pas que...

Car la route est minée de bouses de vache qui rendent la route aléatoirement glissante. L'un d'entre nous amorce d'ailleurs un travers sur l'une d'entre elle et réussi à rattraper sa moto avant la catastrophe. Tout le monde arrivera à bon port ce soir :-)

18h30, arrivée aux Saisies et prise de possession de nos chambres. Le cuisinier nous gâte avec un pot d'accueil et une paella qui nous permet de reprendre les calories perdues durant la journée (certains ont même surcompensé -je ne citerai pas de noms-. A la fin du repas, la température annoncée par les fumeurs (Et oui, ce sont les seuls à oser aller à l'extérieur quand il fait froid) : 3.5°C seulement. Va encore faire froid demain.....

Dans la soirée, Pascal nous annonce qu'il doit rentrer chez lui dès le lendemain. Premier départ. Premier rappel que ces vacances auront une fin...

Day 5 - Ça plane pour moi !


Vendredi. Le soleil est au rendez vous au lever :-)

Tout le monde scrute avec inquiétude la météo car elle est déterminante pour l'activité principale de la journée: le survol des Alpes en avion. Renseignement pris auprès de Météo-France: le temps sera mitigé. Plutôt beau le matin mais se couvrant l'après midi (en fait ce serra une perpétuelle succession de nuages et d'éclaircies). Rien qui ne nous empêche de survoler les Alpes mais le manque de soleil rendra le paysage un chouïa moins beau.

8h pétantes. Départ à moto pour l'aérodrome d'Albertville où avion et pilotes sont censés nous rejoindre. A l'arrivée, personne. Ils sont encore à Chambéry où l'avion est basé. Nous prenons le café en les attendant. Il y a un peu d'activité sur l'aérodrome: décollages et atterrissage d’hélicoptères pendant que des avions sont sortis des hangars et remplis de carburant. On les regarde, on discute. Ça nous occupe.

Ceci est un gyrocoptère. Je vous laisse chercher sur Internet son principe de fonctionnement.
C'est intéressant : contrairement à l'hélicoptère, la grande hélice n'est pas entraînée...
Notre avion arrive enfin Un petit Robin, ailes basses et 4 places à l'intérieur. Nous faisons connaissances avec nos pilotes: une pilote expérimentée et un jeune pilote. Discussion autour de la météo (peu de vent. Nous ne serons pas trop secoués mais de la nébulosité qui nous cachera en partie les montagnes). Le plan de vol se fera donc à la carte en fonction des conditions météo. La chasse au soleil est ouverte!

Les trois premiers passagers montent dans l'avion avec enthousiasme. C'est la pilote expérimentée qui les emmène. Ceux qui restent discutent avec le jeune pilote.  Il est passionné de pilotage, nous raconte sa formation, nous donne des détails sur l'avion,...

Au bout de 30 mn, l'avion n'est toujours pas revenu. Nous commençons à scruter le ciel, sans inquiétude; plutôt avec impatience. Il finit par arriver. La pilote et nos collègues motards descendent un par un. Aucun mot n'est nécessaire pour voir comment s'est passé le vol. Le large sourire qui barre leur visage suffit à nous faire comprendre qu'ils ont vécu un moment inoubliable. Leur récit le confirme. Françoise précise qu'on lui a proposé de prendre les commandes mais qu'elle a refusé. Cette info n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Je ferai attention à ma place quand je monterai dans l'avion ;-)

Un deuxième groupe part avec le jeune pilote puis revient. Même sourire. Même bonheur. Le troisième groupe part aux environs de midi. Comme chaque rotation dure environ une heure, nous décidons de passer à table. Ils reviennent au moment du dessert. Même banane sur le visage, même joie de voler.

C'est enfin mon tour de monter dans l'avion. On me propose de monter devant. Je ne refuse pas, évidemment. En montant dans l'avion, je fais bien attention de mettre mes pieds sur les bandes noires de l'aile, là où  sa structure est renforcée. Je m'assieds, je me sangle. Le pilote ferme le cockpit et entame la checklist. Il annonce ensuite son intention de décoller à la radio. Pas de réponse. Nous nous engageons sur la piste, tout doucement. Arrivés en bout de piste, le pilote entame son demi-tour. Quelques instants plus tard, il met les gaz pour 40 mn de bonheur. 
Prêts pour 40 mn de pur bonheur!
L'avion prend rapidement de la vitesse. Les sensations sont différentes de celle d'un avion de ligne: l'accélération est moins franche mais l'avion réagit plus vite aux sollicitations du pilote. Nous entamons notre demi-tour, survolons quelques temps la ville d'Alberville. Au bout de quelques minutes, nous attaquons des zones plus sauvages des Alpes et nous sommes éblouis par la beauté du paysage.  Les noms des montagnes, des cols, des routes défilent dans la radio, mais impossible de les retenir tous. Le paysage est magnifique. Notre attention est totalement captée par le paysage.  Le cerveau ne gère plus que les yeux...
La Mer de Glace! On a volé dans la Mer de Glace! :-)
Après avoir survolé la maison d'un collègue ("Tiens, elle est à qui cette voiture garée devant ma maison, à côté de celle de ta femme?"), le pilote nous annonce que nous allons prendre la direction du Mont Blanc. Les noms des différents glaciers se succèdent dans le casque. Une fois de plus, le cerveau ne traite que les informations venant des yeux (émerveillement!) et je ne retiens aucun nom. Puis nous arrivons au clou du spectacle: nous rentrons dans la mer de glace après avoir survolé Chamonix. Le soleil n'est pas au rendez vous, dommage. C'est tout de même magnifique, nous n'allons pas chipoter. Le pilote nous annonce alors qu'il va devoir prendre un virage serré pour faire demi-tour (ben oui, c'est un cul de sac). Nous prenons effectivement quelques g (quelques dixièmes de g ?). Sensation désagréable. Nous quittons le glacier. Retour vers l'aérodrome.

Là le pilote me pose la question tant attendue: "est-ce que tu veux piloter ?"
Oui
...
Oui?
...
OUI!!!

Mon micro ne marche pas, mais il a compris ma réponse. Il me laisse le manche. Vol stabilisé pour commencer. Facile. Le pilote m'indique ensuite la direction à prendre. Je fais doucement prendre de l'angle à l'avion et je le positionne dans la bonne direction. Question tu pilote: tu te débrouilles bien. Tu as déjà piloté?(comment je suis pas peu fier qu'il me dise ça!). Réponse: oui un peu, mais sur simulateur (j'aime bien me mettre dans les 6 heures d'autres monomoteurs pour appuyer sur le petit bouton rouge qui déclenche les canons. C'est mon côté chasseur!).

Il me demande de prendre un peu d'altitude puis il m'indique comment franchir le col: l'attaquer par la gauche, virer à droite à 45° puis re-virer à gauche pour franchir le col suivant. Ça se complique par rapport à la ligne droite, mais rien d'ensurmontable.

Nous atteignons le col. Ça commence à secouer un peu et cela éveille un peu d'inquiétude en moi, mais je reste concentré. Les turbulences s'atténuent et je continue ma manœuvre. Le col est franchi sans problème. Reste maintenant à redescendre sur Albertville. En plus du cap, je dois désormais lorgner sur le tableau de bord pour contrôler ma vitesse de descente: les choses se compliquent! J'ai du mal à assurer une vitesse de descente constante et je suis moins concentré sur le manche. Pas évident de tout contrôler en même temps. C'est comme en moto: on se focalise sur la trajectoire et on oublie de vérifier la vitesse sur le tachymètre ;-)
C'est chaud sur la piste: un avion veut atterrir alors qu'on est encore sur la piste.
Je finis par repasser les commandes au pilote qui termine la descente et assure l'atterrissage. Ce vol a été un pur moment de bonheur. Les Alpes sont vraiment un terrain de jeu idéal pour voler.... comme pour rouler en moto.
Après un au-revoir et les remerciements de circonstance aux pilotes, nous reprenons les motos pour aller rouler dans les gorges de l'Arly puis retour aux Saisies par des petites routes bien viroleuses. Le groupe se laisse entraîner par le rythme des virages et les accélérations des motos. Nous nous amusons bien ;-)
A proximité des Saisies, un panneau annonce la présence de gravillons. Nous nous attendons à rencontrer quelques gravillons épars sur la route, comme cela a été le cas durant le reste de notre séjour. Cette fois, les choses sont différentes : la DDE a copieusement arrosé le bitume de gravillons et une épaisse couche reste présente sur la route. J'arrive dessus au sortir d'un virage. Pas trop vite, heureusement. Je redresse la moto et je freine doucement pour ralentir sans glisser. Je me ralentit suffisamment pour aborder le reste du virage sans déraper (ouf, pas passé loin, la glissade!).
Les gravillons ont refroidi nos ardeurs. Des énormes nids de poules achèvent de nous faire lever le pied. 
Vue panoramique sur les Alpes, on ne s'en lasse pas!
Après avoir profité d'un superbe panorama sur les hauteurs des Saisies, nous redescendons tranquillement en ville pour prendre un pot en terrasse (10°C) avant de retourner à notre centre de vacances où un fondue savoyarde nous attends (on ne fait pas dans la légèreté gastronomique, ici...).  

Day 6 - Des averses éparses, mais continues


Comme annoncé par la météo la veille, il pleut. Au petit déjeuner, l'ambiance est morose. Le programme de la journée sera compromis, nous le savons déjà. Après une balade jusqu'au lac d'Annecy, le club de plongée de notre CE avait proposé de nous emmener faire  une balade sur le lac en bateau. Ce ne sera pas le cas...

9h, tout le monde se prépare à partir: combinaison de pluie, gants étanches, surgants et... gants de vaisselle pour certains. Ces gants sont étroits car faits pour être mis directement sur les mains et non au dessus de gants en cuir. L'enfilage est difficile et demande une aide externe mais, une fois mis, ils sont étanches de chez étanches.
L'enfilage des gants Mappa. Un grand moment de solidarité!
9h05, départ retardé. il manque nos bouteilles d'eau (preuve que les motards ne boivent pas que des boissons alcoolisées!) dans nos picnics. Il faut les attendre 30mn (pourtant, de l'eau, nous allons en avoir durant cette journée et pas que dans les bouteilles!).

9h30, départ effectif.  Le rythme est lent ce matin: entre la buée et les gouttes d'eau sur les casques, la route défoncée rendue glissante par la pluie, et les gravillons restant de la veille, personne n'a envie de risquer l'accident. Il n'y a pas de têtes brûlées dans le groupe et c'est tant mieux pour la sécurité de tous.

Nous prenons le cap du lac d'Annecy par les petites routes. Direction le col des Aravis pour commencer. Arrêt rapide au sommet pour regrouper le troupeau, mais pas de pause photo à cause de la pluie.  Nous continuons en direction de la Clusaz puis Thones. Petite pause café dans un restaurant panoramique qui surplombe le lac d'Annecy.  Je prends quelques photos, mais il y a beaucoup de nuages. Rien de bon à en tirer.
Le Lac d'Annecy sous la pluie. Pas très sexy.
Commence en suite la  descente sur le lac d'Annecy, puis la quête du local du club de plongée de la CCAS. Même avec le GPS, difficile de le localiser. Au bout d'un quart d'heure de recherche et de quelques coups de fil, nous finissons par le trouver.  Un message sur un tableau nous souhaite la bienvenue et nous indique un numéro à appeler pour nous faire ouvrir les locaux.  Sympas les plongeurs (eux aussi ont l'air d'apprécier les mêmes liquides que nous... l'eau, bien sûr, hein ;-)). Nous prenons notre picnic au sec et au chaud. Certains apprécient l'étanchéité de leur combinaison de pluie.... d'autres se retrouvent avec des fuites mal placées (non, je ne les citerai pas ;-) ).
Combi de pluie et motos mouillée, le motard est bien moins sexy.
(Photo de Françoise Bossu)
Fin du repas. Toujours de la pluie. Nous tardons à partir. Les premiers plongeurs arrivent et nous proposent un café. Nous profitons de l'excuse pour rester quelques minutes de plus au sec. L'un d'eux sort une bouteille de Bizarre ((c) frm)  mais nous déclinons l'offre: nous devons bientôt reprendre la route.

Le départ se fait sous la pluie malgré le prévisions de Météo France qui annonçait des "averses éparses". Retour aux Saisies mais avant nous nous arrêtons pour nous séparer de Titus qui est de mariage. Premières larmes... eu non, en fait: on est des motards, tout de même ! Donc pas de larmes mais tout le monde est triste de le voir partir.
Comme dit le proverbe motard: route mouillée... apéro avancé !
L'arrivée aux Saisies se fait sous les averses éparses mais continues de Météo France. Nous garons les motos et entamons l'opération "séchage" des combis.

Nous nous retrouvons le soir pour un dernier apéro. Nous faisons durer le plaisir. Le cuisinier nous convie a plusieurs reprises de passer à table. Ça n'est qu'a la troisième tentative qu'il réussit. Le repas se de déroule dans le calme. Rouler sous la pluie sur des routes incertaines a été éprouvant pour les pilotes.

L'animation revient au moment de prendre le digestif, boostée par un jeu de questions réponses sur le cinéma. A la fin du jeu, les moins vaillants retournent dans leur chambre car la route sera longue demain. Nous restons jusqu'à la fermeture du bar. 

Remorque Sylvain se fait encore remarquer : il a perdu les clefs de sa chambre. Leur recherche nous occupe 5 mn, mi amusés, mi inquiets. Puis on fini par les retrouver (merci le barman)... Et au lit!



Les prémices du parcours de demain sont quasiment décidés. S'il fait beau, comme annonce par météo France, direction Annecy par les petites routes puis Mâcon par la nationales. S'il fait mauvais, ce sera l'autoroute tout du long...

Day 7 - Game Over


Dernier jour. Je fais mes derniers préparatifs pour le départ: mise en ordre de la chambre avant de partir, bourrage du sac de selle (ouf! tout rentre encore!) en essayant de laisser sur le dessus des trucs dont je pourrais avoir besoin sur la route (gants d'hiver et surbottes par exemple...), sortie de la moto du garage, vérification des niveaux (huile, liquide de refroidissement, bière,...), tension de la chaîne puis petit déjeuner.

Toute l'équipe de motards se retrouve pour un dernier petit dej'. L'ambiance reste joviale malgré la séparation proche. Les discussions s'orientent sur le choix du trajet du retour. Comme le beau temps est de retour, ceux qui repartent vers Lyon-Mâcon (dont je fais partie) décident de refaire, en version courte, la route de la veille en direction d'Annecy (histoire de profiter du paysage, cette fois!): vallée de l'Arly (version très courte) puis col des Aravis avant d'aller vers Annecy. A table, personne n'est vraiment pressé de partir. On fait durer (peut être attendons nous également de voir le Mont Blanc, couvert de nuages, se dévoiler. *dans 10 mn, normalement* ;-))
Les motos sont lourdement lestées par les bagages. Ça sent la fin :,(

Nous finissons par retourner à nos chambre. Sur le parking, un rapide coup de jet d'eau permet de décrasser la moto. La crasse des Alpes ressort trop bien sur le noir mat de ma moto, même après lavage. Pendant que ma moto sèche, je finis de préparer mes affaires, ma moto puis je fais mon check-out à l'accueil.

Bientôt 9h, c'est l'heure des adieux. Tout le monde est prêt à l'avance mais personne ne part. L'envie de rester ensemble est la plus forte. Nous avons pourtant beaucoup de route et il faut se résoudre à partir. 

9h10. Premières séparations, premiers adieux.
Les vacances sont terminées. Il est temps de repartir.
9h15. Les moteurs chauffent puis c'est le départ. Le groupe le plus important part pour la vallée de l'Arly. Arrêt dans un petit village et deuxième série d'adieux. Nous nous retrouvons à 4 motos en direction du col des Aravis. Arrivé au Col, nous faisons un pause photo. Bernard nous salue en passant. Il a choisi la version rapide pour le retour (autoroute à partir d'Annecy). Nous, nous lambinerons un peu plus sur la route. Sous le soleil, le col est transfiguré. Cette fois, nous prenons des photos. Nous disons au revoir à Sylvain qui nous quittera à Annecy car il part sur Alberville pour récupérer sa *ahem* ..., pour aller chez ses parents ;-) Nous nous retrouvons désormais à deux motos.
Le col des Aravis sous le soleil Dommage, je ne l'ai pas pris sous la pluie pour comparer.
Passé Annecy, la route est plus roulante, c'est de la nationale. Le rythme s'accélère, les montagnes deviennent moins hautes, moins impressionnantes, mais nous croisons de vielles voitures (ça nous change des Porche, des Ferrari que nous croisions à la pelle en montagne et de LA Bugatti Vairon qui en a marqué certaines). Nous nous arrêtons à Nantua, près du lac, pour manger en terrasse. Je ne peux pas résister à l'appel d'une quenelle de brochet sauce... Nantua. j'ai l'impression que c'est mon premier plat sans fromage dedans depuis une semaine!
J'ai hâte de voir les photos que j'ai prises durant ces vancaces!
L'heure tourne et nous repartons vers 14h. J'ai encore beaucoup de route à faire et je décide d'écourter le trajet par la nationale et de prendre l'autoroute après Bourg en Bresse au lieu de Mâcon. Derniers adieux :,( Cette fois, je dois poursuivre ma route seul. Sur l'autoroute, les kilomètres sont vite avalés mais cette grande ligne droite qui s'étend à l'infini est d'en ennui mortel. Rien à faire, rien à raconter. Passé le péage de St Arnoult, un bouchon s'est formé. Vais-je devoir faire de l'interfile sur les 55km qui me séparent de Paris ? Non, heureusement. Il y a juste des travaux un peu plus loin, mais ensuite le traffic est dense et le niveau de stress augmente. Finalement, je préférais avoir les gravillons de la DDE comme ennemis !

J'arriverai, au final, vers 19h, pile poil pour l'apéro, sauf qu'avec Madame, l'apéro, c'est pas gagné ;-)
(c'est pour mon bien, elle veille à ma ligne)

EPILOGUE


Lundi matin, retour au boulot. Le bruit des klaxons a remplacé celui des cloches de vaches mais le revêtent du périph n'a rien à envier au revêtement pourri de certaines routes des Alpes.
En rentrant dans mon bureau, j'ai l'impression de rentrer dans une boite. Il va falloir que je revoie sa déco pour la rendre plus... alpine!


Un petit café avec les collègues puis direction la bourse d'emploi des IEG (Industries Electriques et Gazières). Critère de sélection : 73-74. Réponse: "Votre recherche n'a rapporté aucun résultat. Modifiez les critères et relancez la recherche". Tant pis, j'aurais passé des moments très sympas dans cette région, avec des motards sympas. Je réitèrerai. C'est sûr!

lundi 15 juillet 2013

7 jours à moto dans les Alpes: Day 7 - Game Over

Day 7 - Game Over

Dernier jour. Je fais mes derniers préparatifs pour le départ: mise en ordre de la chambre avant de partir, bourrage du sac de selle (ouf! tout rentre encore!) en essayant de laisser sur le dessus des trucs dont je pourrais avoir besoin sur la route (gants d'hiver et surbottes par exemple...), sortie de la moto du garage, vérification des niveaux (huile, liquide de refroidissement, bière,...), tension de la chaîne puis petit déjeuner.

Toute l'équipe de motards se retrouve pour un dernier petit dej'. L'ambiance reste joviale malgré la séparation proche. Les discussions s'orientent sur le choix du trajet du retour. Comme le beau temps est de retour, ceux qui repartent vers Lyon-Mâcon (dont je fais partie) décident de refaire, en version courte, la route de la veille en direction d'Annecy (histoire de profiter du paysage, cette fois!): vallée de l'Arly (version très courte) puis col des Aravis avant d'aller vers Annecy. A table, personne n'est vraiment pressé de partir. On fait durer (peut être attendons nous également de voir le Mont Blanc, couvert de nuages, se dévoiler. *dans 10 mn, normalement* ;-))
Les motos sont lourdement lestées par les bagages. Ça sent la fin :,(

Nous finissons par retourner à nos chambre. Sur le parking, un rapide coup de jet d'eau permet de décrasser la moto. La crasse des Alpes ressort trop bien sur le noir mat de ma moto, même après lavage. Pendant que ma moto sèche, je finis de préparer mes affaires, ma moto puis je fais mon check-out à l'accueil.

Bientôt 9h, c'est l'heure des adieux. Tout le monde est prêt à l'avance mais personne ne part. L'envie de rester ensemble est la plus forte. Nous avons pourtant beaucoup de route et il faut se résoudre à partir. 

9h10. Premières séparations, premiers adieux.
Les vacances sont terminées. Il est temps de repartir.
9h15. Les moteurs chauffent puis c'est le départ. Le groupe le plus important part pour la vallée de l'Arly. Arrêt dans un petit village et deuxième série d'adieux. Nous nous retrouvons à 4 motos en direction du col des Aravis. Arrivé au Col, nous faisons un pause photo. Bernard nous salue en passant. Il a choisi la version rapide pour le retour (autoroute à partir d'Annecy). Nous, nous lambinerons un peu plus sur la route. Sous le soleil, le col est transfiguré. Cette fois, nous prenons des photos. Nous disons au revoir à Sylvain qui nous quittera à Annecy car il part sur Alberville pour récupérer sa *ahem* ..., pour aller chez ses parents ;-) Nous nous retrouvons désormais à deux motos.
Le col des Aravis sous le soleil Dommage, je ne l'ai pas pris sous la pluie pour comparer.
Passé Annecy, la route est plus roulante, c'est de la nationale. Le rythme s'accélère, les montagnes deviennent moins hautes, moins impressionnantes, mais nous croisons de vielles voitures (ça nous change des Porche, des Ferrari que nous croisions à la pelle en montagne et de LA Bugatti Vairon qui en a marqué certaines). Nous nous arrêtons à Nantua, près du lac, pour manger en terrasse. Je ne peux pas résister à l'appel d'une quenelle de brochet sauce... Nantua. j'ai l'impression que c'est mon premier plat sans fromage dedans depuis une semaine!
J'ai hâte de voir les photos que j'ai prises durant ces vancaces!
L'heure tourne et nous repartons vers 14h. J'ai encore beaucoup de route à faire et je décide d'écourter le trajet par la nationale et de prendre l'autoroute après Bourg en Bresse au lieu de Mâcon. Derniers adieux :,( Cette fois, je dois poursuivre ma route seul. Sur l'autoroute, les kilomètres sont vite avalés mais cette grande ligne droite qui s'étend à l'infini est d'en ennui mortel. Rien à faire, rien à raconter. Passé le péage de St Arnoult, un bouchon s'est formé. Vais-je devoir faire de l'interfile sur les 55km qui me séparent de Paris ? Non, heureusement. Il y a juste des travaux un peu plus loin, mais ensuite le traffic est dense et le niveau de stress augmente. Finalement, je préférais avoir les gravillons de la DDE comme ennemis !

J'arriverai, au final, vers 19h, pile poil pour l'apéro, sauf qu'avec Madame, l'apéro, c'est pas gagné ;-)
(c'est pour mon bien, elle veille à ma ligne)

EPILOGUE

Lundi matin, retour au boulot. Le bruit des klaxons a remplacé celui des cloches de vaches mais le revêtent du périph n'a rien à envier au revêtement pourri de certaines routes des Alpes.
En rentrant dans mon bureau, j'ai l'impression de rentrer dans une boite. Il va falloir que je revoie sa déco pour la rendre plus... alpine!
Un petit café avec les collègues puis direction la bourse d'emploi des IEG (Industries Electriques et Gazières). Critère de sélection : 73-74. Réponse: "Votre recherche n'a rapporté aucun résultat. Modifiez les critères et relancez la recherche". Tant pis, j'aurais passé des moments très sympas dans cette région, avec des motards sympas. Je réitèrerai. C'est sûr!

jeudi 11 juillet 2013

7 jours à moto dans les Alpes - Day 6 : Des averses éparses, mais continues

Day 6 - Des averses éparses, mais continues

Comme annoncé par la météo la veille, il pleut. Au petit déjeuner, l'ambiance est morose. Le programme de la journée sera compromis, nous le savons déjà. Après une balade jusqu'au lac d'Annecy, le club de plongée de notre CE avait proposé de nous emmener faire  une balade sur le lac en bateau. Ce ne sera pas le cas...

9h, tout le monde se prépare à partir: combinaison de pluie, gants étanches, surgants et... gants de vaisselle pour certains. Ces gants sont étroits car faits pour être mis directement sur les mains et non au dessus de gants en cuir. L'enfilage est difficile et demande une aide externe mais, une fois mis, ils sont étanches de chez étanches.
L'enfilage des gants Mappa. Un grand moment de solidarité!
9h05, départ retardé. il manque nos bouteilles d'eau (preuve que les motards ne boivent pas que des boissons alcoolisées!) dans nos picnics. Il faut les attendre 30mn (pourtant, de l'eau, nous allons en avoir durant cette journée et pas que dans les bouteilles!).

9h30, départ effectif.  Le rythme est lent ce matin: entre la buée et les gouttes d'eau sur les casques, la route défoncée rendue glissante par la pluie, et les gravillons restant de la veille, personne n'a envie de risquer l'accident. Il n'y a pas de têtes brûlées dans le groupe et c'est tant mieux pour la sécurité de tous.

Nous prenons le cap du lac d'Annecy par les petites routes. Direction le col des Aravis pour commencer. Arrêt rapide au sommet pour regrouper le troupeau, mais pas de pause photo à cause de la pluie.  Nous continuons en direction de la Clusaz puis Thones. Petite pause café dans un restaurant panoramique qui surplombe le lac d'Annecy.  Je prends quelques photos, mais il y a beaucoup de nuages. Rien de bon à en tirer.
Le Lac d'Annecy sous la pluie. Pas très sexy.
Commence en suite la  descente sur le lac d'Annecy, puis la quête du local du club de plongée de la CCAS. Même avec le GPS, difficile de le localiser. Au bout d'un quart d'heure de recherche et de quelques coups de fil, nous finissons par le trouver.  Un message sur un tableau nous souhaite la bienvenue et nous indique un numéro à appeler pour nous faire ouvrir les locaux.  Sympas les plongeurs (eux aussi ont l'air d'apprécier les mêmes liquides que nous... l'eau, bien sûr, hein ;-)). Nous prenons notre picnic au sec et au chaud. Certains apprécient l'étanchéité de leur combinaison de pluie.... d'autres se retrouvent avec des fuites mal placées (non, je ne les citerai pas ;-) ).
Combi de pluie et motos mouillée, le motard est bien moins sexy.
(Photo de Françoise Bossu)
Fin du repas. Toujours de la pluie. Nous tardons à partir. Les premiers plongeurs arrivent et nous proposent un café. Nous profitons de l'excuse pour rester quelques minutes de plus au sec. L'un d'eux sort une bouteille de Bizarre ((c) frm)  mais nous déclinons l'offre: nous devons bientôt reprendre la route.

Le départ se fait sous la pluie malgré le prévisions de Météo France qui annonçait des "averses éparses". Retour aux Saisies mais avant nous nous arrêtons pour nous séparer de Titus qui est de mariage. Premières larmes... eu non, en fait: on est des motards, tout de même ! Donc pas de larmes mais tout le monde est triste de le voir partir.
Comme dit le proverbe motard: route mouillée... apéro avancé !
L'arrivée aux Saisies se fait sous les averses éparses mais continues de Météo France. Nous garons les motos et entamons l'opération "séchage" des combis.

Nous nous retrouvons le soir pour un dernier apéro. Nous faisons durer le plaisir. Le cuisinier nous convie a plusieurs reprises de passer à table. Ça n'est qu'a la troisième tentative qu'il réussit. Le repas se de déroule dans le calme. Rouler sous la pluie sur des routes incertaines a été éprouvant pour les pilotes.

L'animation revient au moment de prendre le digestif, boostée par un jeu de questions réponses sur le cinéma. A la fin du jeu, les moins vaillants retournent dans leur chambre car la route sera longue demain. Nous restons jusqu'à la fermeture du bar. 

Remorque Sylvain se fait encore remarquer : il a perdu les clefs de sa chambre. Leur recherche nous occupe 5 mn, mi amusés, mi inquiets. Puis on fini par les retrouver (merci le barman)... Et au lit!

Les prémices du parcours de demain sont quasiment décidés. S'il fait beau, comme annonce par météo France, direction Annecy par les petites routes puis Mâcon par la nationales. S'il fait mauvais, ce sera l'autoroute tout du long...

Lien vers Day 7 - Game Over

mercredi 10 juillet 2013

7 jours à moto dans les Alpes: Day 5 - Ça plane pour moi !

Day 5 - Ça plane pour moi !

Vendredi. Le soleil est au rendez vous au lever :-)

Tout le monde scrute avec inquiétude la météo car elle est déterminante pour l'activité principale de la journée: le survol des Alpes en avion. Renseignement pris auprès de Météo-France: le temps sera mitigé. Plutôt beau le matin mais se couvrant l'après midi (en fait ce serra une perpétuelle succession de nuages et d'éclaircies). Rien qui ne nous empêche de survoler les Alpes mais le manque de soleil rendra le paysage un chouïa moins beau.

8h pétantes. Départ à moto pour l'aérodrome d'Albertville où avion et pilotes sont censés nous rejoindre. A l'arrivée, personne. Ils sont encore à Chambéry où l'avion est basé. Nous prenons le café en les attendant. Il y a un peu d'activité sur l'aérodrome: décollages et atterrissage d’hélicoptères pendant que des avions sont sortis des hangars et remplis de carburant. On les regarde, on discute. Ça nous occupe.

Ceci est un gyrocoptère. Je vous laisse chercher sur Internet son principe de fonctionnement.
C'est intéressant : contrairement à l'hélicoptère, la grande hélice n'est pas entraînée...
Notre avion arrive enfin Un petit Robin, ailes basses et 4 places à l'intérieur. Nous faisons connaissances avec nos pilotes: une pilote expérimentée et un jeune pilote. Discussion autour de la météo (peu de vent. Nous ne serons pas trop secoués mais de la nébulosité qui nous cachera en partie les montagnes). Le plan de vol se fera donc à la carte en fonction des conditions météo. La chasse au soleil est ouverte!

Les trois premiers passagers montent dans l'avion avec enthousiasme. C'est la pilote expérimentée qui les emmène. Ceux qui restent discutent avec le jeune pilote.  Il est passionné de pilotage, nous raconte sa formation, nous donne des détails sur l'avion,...

Au bout de 30 mn, l'avion n'est toujours pas revenu. Nous commençons à scruter le ciel, sans inquiétude; plutôt avec impatience. Il finit par arriver. La pilote et nos collègues motards descendent un par un. Aucun mot n'est nécessaire pour voir comment s'est passé le vol. Le large sourire qui barre leur visage suffit à nous faire comprendre qu'ils ont vécu un moment inoubliable. Leur récit le confirme. Françoise précise qu'on lui a proposé de prendre les commandes mais qu'elle a refusé. Cette info n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Je ferai attention à ma place quand je monterai dans l'avion ;-)

Un deuxième groupe part avec le jeune pilote puis revient. Même sourire. Même bonheur. Le troisième groupe part aux environs de midi. Comme chaque rotation dure environ une heure, nous décidons de passer à table. Ils reviennent au moment du dessert. Même banane sur le visage, même joie de voler.

C'est enfin mon tour de monter dans l'avion. On me propose de monter devant. Je ne refuse pas, évidemment. En montant dans l'avion, je fais bien attention de mettre mes pieds sur les bandes noires de l'aile, là où  sa structure est renforcée. Je m'assieds, je me sangle. Le pilote ferme le cockpit et entame la checklist. Il annonce ensuite son intention de décoller à la radio. Pas de réponse. Nous nous engageons sur la piste, tout doucement. Arrivés en bout de piste, le pilote entame son demi-tour. Quelques instants plus tard, il met les gaz pour 40 mn de bonheur. 
Prêts pour 40 mn de pur bonheur!
L'avion prend rapidement de la vitesse. Les sensations sont différentes de celle d'un avion de ligne: l'accélération est moins franche mais l'avion réagit plus vite aux sollicitations du pilote. Nous entamons notre demi-tour, survolons quelques temps la ville d'Alberville. Au bout de quelques minutes, nous attaquons des zones plus sauvages des Alpes et nous sommes éblouis par la beauté du paysage.  Les noms des montagnes, des cols, des routes défilent dans la radio, mais impossible de les retenir tous. Le paysage est magnifique. Notre attention est totalement captée par le paysage.  Le cerveau ne gère plus que les yeux...
La Mer de Glace! On a volé dans la Mer de Glace! :-)
Après avoir survolé la maison d'un collègue ("Tiens, elle est à qui cette voiture garée devant ma maison, à côté de celle de ta femme?"), le pilote nous annonce que nous allons prendre la direction du Mont Blanc. Les noms des différents glaciers se succèdent dans le casque. Une fois de plus, le cerveau ne traite que les informations venant des yeux (émerveillement!) et je ne retiens aucun nom. Puis nous arrivons au clou du spectacle: nous rentrons dans la mer de glace après avoir survolé Chamonix. Le soleil n'est pas au rendez vous, dommage. C'est tout de même magnifique, nous n'allons pas chipoter. Le pilote nous annonce alors qu'il va devoir prendre un virage serré pour faire demi-tour (ben oui, c'est un cul de sac). Nous prenons effectivement quelques g (quelques dixièmes de g ?). Sensation désagréable. Nous quittons le glacier. Retour vers l'aérodrome.

Là le pilote me pose la question tant attendue: "est-ce que tu veux piloter ?"
Oui
...
Oui?
...
OUI!!!

Mon micro ne marche pas, mais il a compris ma réponse. Il me laisse le manche. Vol stabilisé pour commencer. Facile. Le pilote m'indique ensuite la direction à prendre. Je fais doucement prendre de l'angle à l'avion et je le positionne dans la bonne direction. Question tu pilote: tu te débrouilles bien. Tu as déjà piloté?(comment je suis pas peu fier qu'il me dise ça!). Réponse: oui un peu, mais sur simulateur (j'aime bien me mettre dans les 6 heures d'autres monomoteurs pour appuyer sur le petit bouton rouge qui déclenche les canons. C'est mon côté chasseur!).

Il me demande de prendre un peu d'altitude puis il m'indique comment franchir le col: l'attaquer par la gauche, virer à droite à 45° puis re-virer à gauche pour franchir le col suivant. Ça se complique par rapport à la ligne droite, mais rien d'ensurmontable.

Nous atteignons le col. Ça commence à secouer un peu et cela éveille un peu d'inquiétude en moi, mais je reste concentré. Les turbulences s'atténuent et je continue ma manœuvre. Le col est franchi sans problème. Reste maintenant à redescendre sur Albertville. En plus du cap, je dois désormais lorgner sur le tableau de bord pour contrôler ma vitesse de descente: les choses se compliquent! J'ai du mal à assurer une vitesse de descente constante et je suis moins concentré sur le manche. Pas évident de tout contrôler en même temps. C'est comme en moto: on se focalise sur la trajectoire et on oublie de vérifier la vitesse sur le tachymètre ;-)
C'est chaud sur la piste: un avion veut atterrir alors qu'on est encore sur la piste.
Je finis par repasser les commandes au pilote qui termine la descente et assure l'atterrissage. Ce vol a été un pur moment de bonheur. Les Alpes sont vraiment un terrain de jeu idéal pour voler.... comme pour rouler en moto.
Après un au-revoir et les remerciements de circonstance aux pilotes, nous reprenons les motos pour aller rouler dans les gorges de l'Arly puis retour aux Saisies par des petites routes bien viroleuses. Le groupe se laisse entraîner par le rythme des virages et les accélérations des motos. Nous nous amusons bien ;-)
A proximité des Saisies, un panneau annonce la présence de gravillons. Nous nous attendons à rencontrer quelques gravillons épars sur la route, comme cela a été le cas durant le reste de notre séjour. Cette fois, les choses sont différentes : la DDE a copieusement arrosé le bitume de gravillons et une épaisse couche reste présente sur la route. J'arrive dessus au sortir d'un virage. Pas trop vite, heureusement. Je redresse la moto et je freine doucement pour ralentir sans glisser. Je me ralentit suffisamment pour aborder le reste du virage sans déraper (ouf, pas passé loin, la glissade!).
Les gravillons ont refroidi nos ardeurs. Des énormes nids de poules achèvent de nous faire lever le pied. 
Vue panoramique sur les Alpes, on ne s'en lasse pas!
Après avoir profité d'un superbe panorama sur les hauteurs des Saisies, nous redescendons tranquillement en ville pour prendre un pot en terrasse (10°C) avant de retourner à notre centre de vacances où un fondue savoyarde nous attends (on ne fait pas dans la légèreté gastronomique, ici...).