mercredi 4 juillet 2018

[ROADTRIP LUBERON] J01 - On file vers les volcans


Samedi 26 mai 2018, au petit matin.
Bien que j'ai passé une bonne nuit, j'ai un mal de chien à me lever. Heure affichée au réveil : 06h00. Heure ressente : 04h17. Je parviens tout de même à m'arracher du lit.

Je déjeune dans une maison silencieuse en compagnie de mon chien, je me douche et je charge ma moto. Pour ce voyage, j'ai choisi de partir avec ma Moto Guzzi V7. Petite, légère, maniable mais suffisamment confortable pour ce long road-trip  au travers de la France.

La Colo prête à partir :-)
(de gauche à droite: Laurent V., myself, Pierre, Laurent B., Sophie, Vincent, Olivier, Lydia, Gilles, Christophe, Dominique, Edwin, Bernard, Philippe, Manuel et Gérald. C'est donc Laurent G. qui a pris la photo!).
Les étapes ont été définies depuis longtemps. Olivier a tout réservé, tout préparé. Sacré boulot. En enchaînera les étapes suivantes: Saint Nectaire, Millau, Saigon, Chambéry et Saint Gengoux le National, un petit bled pas franchement très connu, au sud du Morvan puis Paris. Dernière étape du voyage. On passera une nuit dans chaque ville, sauf à Saignon, dans le Luberon, qui sera notre camp de base pour quatre jours afin d'explorer les alentours.

Déjà perdus ?
7h30. Je rejoins les plus matinaux au café la Rotonde, Porte d'Orléans. Tout le monde n'est pas encore arrivé mais il n'y a rien d'inquiétant pour l'instant. Le départ est fixé à 8h. On discute de tout et de rien, mais surtout des bagages de chacun, de leur fixation et de la panne électrique de Laurent, quasiment la veille du départ, et heureusement réparée. Ce dernier s'aperçoit aussi que sa moto manque d'huile. Il file à la station service pour en acheter afin de refaire son niveau. Deuxième catastrophe évitée de justesse pour lui. Qui a dit jamais deux sans trois ;-) ?

Les motos présentes sont hétéroclites tant  au niveau des marques (Moto Guzzi, Ducati, Triumph, BMW, Yamaha, Honda, Harley Davidson), que des styles (bobber, roadster, café racer, neoretro, trail, maxitrail, GT).  Contrairement aux nombreux groupes que l'on croise souvent en montagne, il n'y a aucune 1200 GS de chez BMW. Nos deux maxitrails sont une 1200 explorer de chez Triumph et la très (trop) rare Moto Guzzi Stelvio de Christophe, nommée d'après le col éponyme, mythique chez les motards.

La guest star du matin est Stéphane Lorenzelli qui passe nous faire un petit coucou et nous fait cadeau un saucisson avant de repartir. On pensera à lui quand on le mangera. Merci Stéphane !
Une fois les derniers arrivés (j'ai les noms! ;-)), nous partons vers l'autoroute. L'objectif est de s'éloigner de Paris le plus rapidement possible pour avoir le temps de rouler sur de petites routes sympas en fin de journée. Nous enquillons l'A6, l'A10 puis l'A75: un roulage tranquille à 110 km/h qui nous permet de passer largement en dessous des limites de détection des radars. La route qui traverse la Beauce est aussi plate que droite et les seuls reliefs que nous verrons sont les éoliennes et les antennes relais.

Le dernier arrêt essence sur une aire d'autoroute est l'occasion de compléter la troupe avec les derniers participants: Annabelle et Fanch nous rejoignent avec leur Side-Bike. Partant du nord de Paris, ils ont préféré contourner Paname pour éviter les bouchons puis venir nous retrouver tranquillement.

Un peu de repos avant de reprendre la route ?

Nous fêtons nos retrouvailles avec un banquet digne de l'aile ou la cuisse: sandwiches triangulaires, salade en boite ou pâtes réchauffées. C'est dégueux. C'était prévu. Et ce sera notre seul mauvais repas du séjour.

Repas picnic. Heureusement, pas de pluie... enfin, pas encore!
Comme pour nous punir encore plus, il se met à pleuvoir. Pas une pluie continue, juste une ondée. On se pose pour la première fois du séjour LA question : la mettre ou pas ? (la combi de pluie).

Nous quittons l'autoroute aux alentours de Montluçon. Enfin des petites routes ! Les vacances commencent vraiment!

Virage à droite, virage à gauche, montées descentes. Ces quelques dizaines de kilomètres nous font vite oublier la peine subie sur l'autoroute. Les sourires reviennent sous les casques. Au loin se dessinent nos premiers volcans. Géants éteins mais majestueux après tant de morne plaine.

Enfin ! Des vraies routes sinueuses et des montagnes!
L'arrivée à Saint Nectaire est une totale surprise pour moi. Je ne sais pas pourquoi, je l'imaginais en village de maisons de pierre aux murs épais, des fermes, des vaches. Il n'en est rien. Cette ville a encore le charme d'une station thermale avec ses villas bourgeoises qui rappellent les bords du lac d'Annecy et ses bâtiments massifs qui sont ou ont été de grands hôtels. C'est d'ailleurs dans l'un d'entre eux que nous dormirons.

Saint Nectaire, son fromage, ses grands hôtels.
Christophe et Laurent B. ont, quant à eux, choisi l'option camping: de luxe pour Laurent et spartiate pour Christophe!

Pour le repas, nous devons reprendre les motos. Direction l'auberge de l'âne à 10 km de là. Nous perdons Christophe en route mais nous ne nous en apercevons qu'en arrivant. Pas de réseau pour le joindre dans le restaurant. La tuile !

L'Auberge de l'Ane: une bonne cuisine authentique à base de fromage de nos régions :-)
On finit par entrer en communication avec lui et le faire arriver à bon port. Il nous raconte la cause de son retard: Sophie avait semé des objets sur la route et il s'était gentiment arrêté pour les ramasser…

Au menu de l'auberge, des plats légers du coin : fondue au Saint Nectaire, Truffade,…  les estomacs seront bien sollicités durant la nuit!

La truffade. Qtruffau'est ce que c'est bon, mais qu'est-ce que c'est lourd !
Le retour s'effectue de nuit, sur une route viroleuse saupoudrée de gravillons. Mais comme on les avait bien repérés à l'aller, il n'y a pas eu de chute :-)

mardi 3 juillet 2018

[ROADTRIP LUBERON] J02 - La traversée du Massif Central


Ce matin, je me lève tard. Le dernier ? Quasiment, oui. Tout le monde a fini son petit déjeuner quand j'arrive. Je prends le miens sur la terrasse avec Dominique qui me rejoint. L'air commence à se réchauffer et il fait bon dehors, mais surtout tout est calme. Idéal pour finir de se réveiller.

Nous filons ensuite charger nos motos. Ça, c'est l'inconvénient du road trip: il faut décharger la moto le soir et la charger le matin. Comme je suis parti avec la moitié de ma garde robe, je me traîne trois sacs, ma sacoche de réservoir et mon casque à chaque fois. C'est lourd, c'est encombrant et j'emm… ceux qui prennent l'ascenseur avec moi. Mais c'est comme à la maison, en fait. Tant qu'on a de la place, on accumule des trucs, même si ce n'est pas forcément utile...

L'Aubrac et l'Aveyron sont au menu du jour (sur la route et dans l'assiette). Le départ s'effectue sous un ciel menaçant. Nous profitons du plein à Murol pour mettre nos combinaisons de pluie : "moches, mais techniquement indispensables". Il n'y a que deux pompes dans cette petite station de campagne  et on met un temps fou à remplir les réservoirs de nos 17 montures.

Plein du matin. On fait la queue. Ca permet de se réveiller tout doucement...
Bien qu'il soit encore tôt, nous sommes arrosés par quelques pluies d'orages. Techniquement cela ne pose pas de problèmes, mais ça gâche sacrément la beauté des paysages. :-(


La montée vers le col de la Croix Saint Robert est absolument magnifique. Un des moments forts du séjour. On enchaîne les virages à un rythme forcément rendu lent par la chaussée redue glissante par les petites pluies du matin. Pas grave, cela permet de profiter du paysage. Au loin, on distingue quelques névés sur les plus hauts sommets. Nous n'aurons cependant pas l'opportunité de les approcher pour faire une bataille de boules de neige ;-)

Trop sexys les tenues de pluie, non ?

Lors d'une pause, Pete me fait remarquer que la selle de sa Harley est creusée et que l'eau s'accumule au fond de la cuvette. Les mauvaises langues diront que les Harley ne sont pas faites pour rouler sous la pluie (ça se confirme :-p). Moi, je compatis car avant le départ, Pete clamait haut et fort :"s'il pleut, je ne viens pas, c'est rédhibitoire !".
Et pourtant…
Et pourtant…
Lui qui ne tolère pas la moindre tâche sur les chrome de sa moto, il est bien là avec nous et, même s'il ne le sait pas encore, il va entamer une sacrée thérapie !

Avec les années, j'avais oublié combien le Massif Central peut être beau. Comme il est faiblement peuplé, les paysages ne sont pas défigurés par l'agriculture intensive. Et pourtant, les veines de la civilisation permettent d'accéder au cœur de cet environnement épargné par l'Homme. Il existe des petites routes qui permettent de traverser ses déserts seulement peuplés de prairies qui s'étendent entre des haies ou des murets de pierre datant de plusieurs siècles avant l'invention de la motocyclette. Et ces couleurs qui tranchent avec le gris du ciel : au vert des feuilles, s'oppose le jaune vifs des fleurs de genêts. Même la pluie n'arrive pas à atténuer leur vivacité.

Par moments, les ponts et la route sont les seules traces de l'Homme dans ce petit coin de France très peu peuplé.
Aux antipodes de Paris, et c'est très bien.
En traversant une petite agglomération, le groupe se casse subitement. Laurent a une panne sur sa Triumph (cf jamais deux sans trois d'hier, vous suivez ?). Une pièce a lâché sur son sélecteur de vitesse. Il faut dire qu'ils sont fortement sollicités dans le coin ;-) Il s'arrête donc avec Bernard, Lydia, Christophe, Manu, Fanch et Annabelle pour tenter de réparer la casse. Coup de chance, il a fait un stage de mécanique il y a quelque mois et il est capable de démonter et remonter sa moto dans le noir les deux mains attachées dans le dos et un cache culbuteur de Guzzi en équilibre sur sa tête...

Laurent m'a bluffé avec sa réparation de fortune au fil de fer. Elle a tenu tout le road trip!
Le reste du groupe repart. A proximité de Chaudes Aigues, je retrouve la D921 que je j'ai bien fréquentée il y a quelque années: j'ai déjà participé à 2 Net-Concentres dans le coins et nous logions au camping le Belvédère à Lanau qui surplombe la D921. Les grandes courbes rapides offrent une belle visibilité sur la circulation et les virages à venir. Nous roulons à un rythme enjoué. Arrivé à Chaudes Aigues, le comité d'accueil de couleur bleue nous fait rater quelques battements de cœur. Mais les gendarmes de sont pas là pour contrôler quoi que ce soit et Gilles, qui a garé son 1200RT à côté d'eux, les occupe pendant que nous passons.

Après une courte pause à la station service, nous repartons pour la bonne adresse du coin: le Relais de l'Aubrac à côté de Nasbinals. Il manque une partie des troupes, mais ils se sont trouvés un bon restaurant de leur côté et les photos qu'ils nous envoient nous montrent qu'ils ne sont pas dans la détresse, loin de là!

Bon, et bien, il va falloir s'y mettre !
Pendant le repas, je tente de servir l'Aligot mais je n'ai pas la bonne technique pour le faire. Clic-clac, trop tard, ça a été photographié. Les smartphones devraient être interdits pendant les repas! 

Gna, gna, gna! Vous croyez que c'est facile à servir, l'aligot ??!
Entre l'entrée, le plat, le dessert et les cafés, nous avons passé beaucoup de temps à table. Il nous faut reprendre la route. Cependant, au moment de partir, un orage nous tombe dessus. C'est l'apocalypse! Nous révisons nos ambitions à la baisse pour le reste de la route: ce sera donc Millau par l'autoroute.


Quelques gouttes de pluie? Bah, on va attendre encore un peu, alors...

Je vis alors un des moments les plus horribles du voyage: devoir rouler sur une autoroute alors que les montages et leurs petites routes accueillantes me taquinent du coin de l’œil! Déprimant! Mais vu l'horaire et le temps de trajet, c'était le bon choix.

Dans les côtes de la A75, ma petite Guzzi est à la peine. Elle manque cruellement de reprise pour passer de 110 km/h à 130 km/h. Mais je m'en moque: je ne l'ai pas achetée pour ça !

Le Mercure de Millau affiche un panneau "accueil motard". Effectivement, le garage couvert contient des places de parking moto (mais pas assez pour nous). Parking gratuit pour les motos mais payant pour les voitures, et bien payant! 16€/place et par nuit. L'hôtel ne nous fera pas payer les motos sur les places de parking :-)

Je partage ma chambre avec Pete. Nous sommes suffisamment hauts dans l'hôtel pour avoir une vue sur la ville et sur le pont de Millau depuis la terrasse de notre chambre. Je me remémore alors une balade où nous avions terminé (encore durant une Net-Concentre !)  notre périple  sous ce pont dans le soleil couchant. Un moment rare et d'une grande beauté.

Au loin, le fameux pont de Millau.
Nous finissons la soirée  au restaurant le "Jeu de Paume". Il est recommandé par le Guide du Routard depuis 2003 et propose notamment, en dessert, le Flaune, aveyronnais, un gâteau local fait à base de brousse de brebis.


Je ne sais pas pourquoi, mais je sens bien le repas :-)

lundi 2 juillet 2018

[ROADTRIP LUBERON] J03 - T'es étanche, toi ?


Au réveil, le ciel est plutôt dégagé et on se dit qu'on va démarrer au sec. Pourtant, c'est bien sous la pluie que le départ se fera. Pete est le plus dégoûté car il a lavé sa moto la veille au soir (ayant noté qu'il y a une étroite corrélation entre le jour où je lave ma moto et la pluie du lendemain, je me demande d'ailleurs si ce n'est pas à cause de lui qu'on a eu autant de flotte…).

Allez, top départ!
En quittant Millau, nous prenons la direction des gorges du Tarn.  A la Cresse, un joli pont métallique attire mon attention mais je n'ose pas arrêter le groupe pour prendre des photos. Nous avons pas mal de route à faire et, vu la taille du groupe, si chacun s'arrête pour une raison ou une autre, nous allons faire du surplace. C'est frustrant, mais les plus beaux spots de photo sont encore à venir et, de toute façon, la lumière est rendue terne par la pluie. Je prends mon mal en patience.

La pluie rend la chaussée glissante et gâche le paysage :-(
Nous avançons un peu plus  dans les gorges du Tarn mais, au bout d'un moment, Olivier arrête la troupe: nous faisons fausse route. Une bifurcation ratée nous a envoyé dans les Gorges de la Jonte au lieu de suivre les gorges du Tarn. Le problème, c'est que Fanch, Annabelle et Dominique sont partis devant sans nous attendre! Nous patientions quelques temps, le temps de faire un point navigation puis nous repartons en sens inverse, direction le Point Sublime.

Sur le chemin, je commence à avoir du mal à descendre les vitesses. Je regarde mon pied gauche et je constate que le levier de vitesse a du jeu. Le diagnostic étant établi, je m'arrête pour resserrer la vis incriminée. Christophe, qui fait le serre file, reste avec moi. Une fois cette maudite vis resserrée, elle ne m'embêtera plus de tout le séjour.

J'entends déjà les mauvaises langues qui racontent que les Guzzi ne sont pas fiables. A ceux-là, je ne répondrai qu'une chose: ça n'est pas un problème de fiabilité mais de vibrations. A chaque fois que je prends l'autoroute avec ma V7, j'ai le même problème! C'est donc juste une allergie à l'autoroute. Rien d'autre.

Le Point Sublime ! (mais pas se jour là)
Nous arrivons au sommet du Point Sublime. Là, c'est la déception ! Non parce que le nom du site est usurpé, mais parce le vent fort qui s'est levé et nous a amené une pluie qui gâche à la fois notre vue et notre vie! La grisaille rend le panorama fadasse et nous pousse vers la buvette. Le café est particulièrement mauvais, mais il nous réchauffe un peu. Il nous redonne assez de courage pour redescendre vers La Malène.

Quelques virages en épingles pour se réveiller.
La petite route qui y mène est plutôt jolie, mais couverte du sable que les orages passés ont amené sur la route. Pas de soucis, donc. Il suffit juste de bien déchiffrer la route et de décélérer avant chaque virage. En arrivant à la Malène , une nouvelle surprise nous attend: le bitume du village a été enlevé et nous devons rouler sur un mélange de sable et de schiste. Descente en première et utilisation du frein arrière sont de rigueur. Personne n'a freiné du frein avant. C'est passé !


Nous traversons le Tarn puis nous attaquons la montée du versant opposé par une belle petite série d'épingles. Malgré une route rendue glissante par la pluie, ma Guzzi, petite, légère et très maniable les passe facilement. Pete, avec son Breakout lourd et maniable comme un supertanker est plus à la peine mais s'en sort avec brio. Mais celui qui prend le plus cher, c'est Laurent B., sur sa 1200 Explorer lourdement chargée, qui tombe dans un virage. Heureusement la chute est sans gravité ni pour lui, ni pour sa machine qui est pourvue de crash-bars efficaces.  Ce qu'il y a d'incroyable avec Laurent, c'est que, malgré sa chute, il garde son sourire et son humour légendaire. Moi, à sa place, je ferais la gueule, me passant et me repassant la chute dans le tête durant toute la journée!

Moïse et sa famille attendant la fin du déluge (reconstitution contemporaine).
Nous poursuivons notre route sur un petit lit de gravillons. Je pense à Laurent B. et son Panzer. J'espère qu'il arrive à se détendre et qu'il ne rechutera pas. Un pluie diluvienne (du latin diluvium, déluge. On est donc loin du crachin breton) nous rejoint à Floirac. Olivier propose d'acheter des sandwichs dans une boulangerie pour repartir au plus vite car nous avons encore pas mal de bornes à faire. Nous organisons une mutinerie et nous cherchons un restaurant pour manger chaud et au sec. Rare sont les établissements ouverts, ce lundi, à Floirac. Nous envahissons un petit bistro, en nous y installant comme nous le pouvons et en dispatchant nos combinaisons de pluie trempées là ou nous le pouvons. Les restaurateurs sont très gentils et ne protestent pas. On apprécie.


On s'en apercevra plus tard, mais Dominique, Annabelle et Fanch on mangé à 500m de là dans un restau avec plein de place…

Après le repas, la pluie s'est calmée mais le ciel est toujours menaçant. Philippe, dont le pantalon n'est pas étanche, s'équipe de sacs poubelles autour des jambes. Avec son casque et sa veste de pluie fluo, il ressemble à un samouraï radioactif. Intriguant !

Philippe, alias Fluo Samouraï !
Nous faisons le plein et nous repartons en direction d'Avignon. La pluie se remet à tomber. Elle ne nous quittera plus jusqu'à ce qu'on arrive dans la vallée du Rhône. On roule prudemment (= lentement), trop lentement pour Christophe qui commence à s'endormir sur son Stelvio. Il s'arrête afin de faire une petite sieste en bord de route. En nous arrêtant à Alès, on constate son absence. Nous sommes inquiets, surtout après la chute de Laurent mais il finit par arriver et nous explique pourquoi il est en retard.

Nous disons au revoir à Gilles qui part retrouver sa femme sur Aix en Provence et nous repartons. La traversée d'Avignon est un cauchemar: les conducteurs du coin sont de vrais chauffards! Les automobilistes parisiens sont des anges à côté (hein, "Mon Ange ?"). A Avignon, le mode de conduite, c'est, pour paraphraser La Fontaine: "la loi du plus fort est toujours la meilleure" (plus ton véhicule est gros et plus tu es prioritaire, alors, nous, en moto, ben, on ne fait peur à personne, sauf aux pigeons…). La sortie d'Avignon est une libération mais il faut rester prudent car il y a encore beaucoup de circulation sur la route.

Nous faisons plusieurs arrêts avant l'arrivée: plein, pharmacie, boulangerie (mais pas le Pont du Gard, dommage). Je ne sais plus où Philippe enlève ses sacs poubelle. Mais c'est une bien mauvaise idée! Les orages ont détrempé les routes et de grosses flaques se sont formées sur la bas côté. Il croise une voiture qui envoie une énorme gerbe d'eau en l'air et… qui retombe sur lui juste après. Il est trempé! La poisse. Ce que nous nous découvrons rapidement, c'est qu'il est juste le premier a être mouillé:. En quittant la vallée du Rhône nous retrouvons notre amie du jour: la pluie. Elle ne nous quittera plus jusqu'à Saignon.

L'accès à la maison qu'Olivier à louée s'avère difficile car le chemin de terre qui y mène est à la fois pentu et glissant. Tout le monde serre les fesses. Personne ne tombe. Ca passe. Les motos, en revanche, se couvrent de boue…

La prochaine fois, je mets des pneus à crampons!
L'hébergement se trouve dans une annexe d'un petit mas provençal. La vue de la terrasse est un gigantesque panoramique sur la vallée et la piscine n'attend que nous (et le soleil). Une fois de plus Olivier nous a déniché un petit bijou pour notre séjour :-)

Home sweet home !
Piscine, sweet piscine !

Nous posons nos affaires, trouvons nos lits puis nous nous détendons autour de l'apéro que Chrystelle nous a préparé. Olivier avait résolu le problème des repas avant de partir: c'est un traiteur qui nous livrera chaque jour notre repas du soir, histoire d'éviter de cuisiner. Sauf que le premier repas est mal engagé: il a prévu des côtes de bœuf à faire à la plancha, celle qui se trouve sur la terrasse. Mais avec la pluie, ça complique un peu les choses…

On réussira tout de même à les cuire. Repas, puis dodo. On tombe tous de fatigue!
Les ronflements des uns et des autres bercerons les rêves des autres...

dimanche 1 juillet 2018

[ROADTRIP LUBERON] J04 - Des villages un peu perchés


Ce mardi, c'est la journée "quartier libre". Ceux qui veulent se reposer se reposent, ceux qui veulent se balader se baladent.

Je fais partie de ceux qui veulent découvrir les alentours. Le départ est prévu à 10h. On va faire le tour des villages perchés du Luberon. Pas beaucoup de kilomètres à faire: on en profite pour récupérer un peu.

Nous avons de la chance: le soleil illumine la terrasse de sa douce chaleur. Après la mousson de la veille, nous apprécions énormément de prendre le petit déjeuner en dehors ! Cela apporte tout de suite une ambiance "vacances" qui nous manquait jusqu'à présent (disons que jusque là, c'était: ambiance "vacances en Bretagne").

Nicolas, qui a réussi à s'échapper de Paris pour venir habiter dans le Sud est venu nous rejoindre. Il nous guidera en partie aujourd'hui.
Il est bien plus bronzé qu'avant, l'enf….
Il a toujours sa 900 Thruxton noire, en revanche :-)

Puis c'est le moment du départ. Les possesseurs de Harley, BMW et Guzzi regardent avec amusement les pauvres possesseurs de motos à chaîne effectuer leur rituel matinal du graissage de chaîne. Bon, sur le coup, ça m'amuse, mais je reconnais que suis aussi obligé de le faire quand je prends ma Triumph: ça n'est donc qu'à moitié drôle pour moi…

The Incredible Fanch: quand il est énervé, il devient tout vert et soulève les motos à mains nues !

Nous ne roulerons pas beaucoup ce matin. A peine arrivés au village de Bonnieux, une terrasse avec une jolie vue nous fait de l'œil (à la très justement nommée Brasserie "Les Terrasses"). On peut garer les motos à côté. On prend un café ? Ah, non, on mange déjà. OK! Cela ne convient pas à tout le monde. Une partie du groupe repart. Les prévisions météo annoncent de la pluie pour l'après-midi. Rouler le possible le matin, c'est peut-être la bonne option?

Pause café ? Non, pause repas, finalement!

Mais pour nous, l'appel de la terrasse est le plus fort. Une Pizza ? Non, car c'est le jour de repos du pizzaïolo. Tant pis, ce sera une salade. Pour oublier la Truffade, pour expier l'Aligot, ce n'est pas mal non plus! Je la compèterai tout de même par un dessert, même si Olivier veut me pousser sur la moto en me racontant qu'on allait ensuite visiter le "village des dessert". C'est pas beau de mentir, Olivier. On ne l'a jamais visité ce villate!

Après ce repas avec vue , nous allons à Lacoste. Pas de crocodiles à voir, mais un château ayant appartenu au Marquis de Sade. Celui-ci jouit, de surcroît, d'une vue magnifique. Nous nous arrêtons pour prendre quelques photos puis nous remontons sur nos bécanes.

Le Château de Lacoste et le Marquis de Sade ;-)
Nicolas nous guide alors vers le village de Ménerbes. Mauvais plan car nous tombons sur un sens interdit qui nous renvoie sur parking payant obligatoire dès l'entrée de l'agglomération. Heureusement, Nico connait bien la région et nous fait faire le tour pour y pénétrer par l'entrée des artistes. Point d'octroi à payer, ici. Après s'être garés au sommet, une superbe vue panoramique sur le Luberon nous attend !


Nicolas doit alors nous quitter pour repartir chez lui. Après les "au revoir" règlementaires, nous prenons la direction de Gordes. Le village est magnifique vu de l'extérieur (nous n'y sommes pas entrés), d'autant plus qu'il est possible de l'observer en détails depuis la colline d'en face afin d'en apprécier toute la beauté architecturale.

Gordes

Nous reprenons la route pour l'abbaye de Notre Dame de Senanques. Nous y faisons une petite pause visite et photo. Un superbe champ de lavande se dresse devant l'abbaye, mais il n'est, malheureusement, pas en fleur. Il faudra revenir plus tard pour les photos ;-)

L'abbaye de Senanques

Sur la route du retour, Olivier nous guide sur de jolies petites routes escarpées et viroleuses. Malheureusement, une courte averse vient mouiller le bitume et gâcher notre plaisir. Une pause à l'entrée d'un village est l'occasion pour Manuel de se reposer. Sa Diavel a l'air bien confortable pour effectuer un petit somme ;-) 

Confortable, la Diavel, même pour dormir :-)


Avant de rentrer, nous faisons un crochet par Apt afin d'acheter une ampoule pour l'Africa Twin de Pierre (à défaut de centrale de clignotants) et de l'huile pour la Guzzi d'Edwin. En effet, suite aux pluies diluviennes de la veille, Pierre a perdu le clignotement de ses clignotants et Edwin est inquiété par l'allumage du voyant "service" sur sa 1200 Sport.

Alors, là, la fiabilité des japonaises en prend un coup!
Nous reviendrons tous au bercail ravis par cette belle journée. La pluie nous a quasiment épargnés; en contraste total avec le déluge de la veille. Est-ce le vrai début de nos vacances ?

samedi 30 juin 2018

[ROADTRIP LUBERON] J05 - Les gorges du Verdon


Départ aux aurores! Enfin, presque. On a dû partir vers 9h! Mais c'est quand même tôt pour des vacances, non ?

La mise en route est difficile. On se perd on se retrouve on se reperd… Bref, on perd du temps à s'attendre, à s'appeler,… Pas évident de rester groupés quand on est 17 motos plus in sidecar et qu'on n'a pas l'habitude de rouler ensemble.

La météo n'est pas aussi favorable qu'hier. Le ciel est couvert et on se fait mouiller par quelques pluies éparses, mais globalement ça passe. Pas de galère. On porte tout de même les combis de pluie.

A la sortie de Manosque, je vois un flash devant moi. Je coupe les gaz, j'essaie de me rappeler quelle est la limitation de vitesse et je cherche à localiser le radar. Je ne le verrai que trop tard. Un autre flash apparait, mais ça vient de derrière moi, cette fois. Merd….. Était-ce moi ou le véhicule d'en face? Je ne le sais pas. Je l'apprendrai peut être en rentrant, via une lettre du Ministère de la Sécurité Rentière…

Nous arrivons au lac de Sainte Croix. Oliver a des problèmes de paramétrages de son TomTom. Ils nous emmène sur quelques kilomètres dans une direction puis nous fait faire demi-tour. Tout le monde ne suit pas. Nous les attendons… puis nous faisons à nouveau demi-tour pour les rejoindre. Ils ont, finalement, eu raison d'attendre car la route initiale était la bonne.

Le lac de Sainte Croix
Dans certains virages, des trouées entre les arbres laissent entrapercevoir le lac de Sainte Croix. Aujourd'hui, il nous gratifie d'une superbe couleur vert jade. La tentation est trop forte: je m'arrête pour en faire des photos. Je constate vite que je ne suis pas le seul. :-)


Etant donné qu'il n'y a qu'une seule route qui longe chaque rive du Verdon, on n'est pas obligés de rouler en troupeau. Chacun avance à son rythme: soit rapide pour profiter des virages, soit en musardant pour profiter de la vue, soit en s'arrêtant tous les 10m pour faire des photos. C'est cette dernière option que choisissent les amateurs de photographie: Bernard, Laurent V. et moi. Le début des gorges est un festin pour les yeux, mais les virages sont tentants également. Ah, comme j'aimerais avoir des yeux indépendants, comme certains reptiles: un œil serait rivé sur le bitume et l'autre scannerait le panorama qui se déroule le long de la route !

Raaaaaah ! :-)
Nous nous retrouvons tous à la Palud sur Verdon pour la pause déjeuner. On tente la terrasse malgré le ciel couvert. D'un autre côté nous n'avons pas trop le choix… Question de place à l'intérieur! Le repas est simple mais le service un peu long. Nous nous activons en fin de repas pour reprendre la route. Bien nous en a pris. Après quelques kilomètre, nous arrivons à un superbe panorama… mais le vent se lève brutalement, les nuages s'obscurcissent et une grosse averse d'orage commence à tomber ! La mise en place de la combinaison de pluie est rapide. C'est désormais notre seconde peau.


Heureusement le vent chasse vite la pluie et nous pouvons aller admirer le panorama en contrebas. La vue, déjà magnifique à la base, devient encore plus extraordinaire lorsque les vautours apparaissent. Il passent, majestueux, se laissant porter par les courants ascendants et planant sans efforts autour de nous. Je regrette de ne pas avoir pris un réflex avec un gros zoom pour les photographier. Bernard et Laurent V. en avaient. J'attends avec impatience leurs photos !


On repart. Chacun à son rythme afin de se gaver les yeux du paysage extraordinaire qui s'offre à nous. Un régal pour les yeux, pour les capteurs des appareils photos et ceux de nos téléphones. Ce passage dans les Gorges du Verdon a été l'un des moments les plus grandioses du séjour.
Magnifique ! (A revoir sous un vrai soleil).


Le retour à notre camp de base est juste gâché par un orage à l'arrivée. Dommage. En mettant ma combi de pluie en vitesse, je perds, au passage, une des boucles de mes sacoches (il faut dire que le système de fixations n'est pas très bien conçu. Honte à une célèbre marque italienne de motos que je ne citerai pas…). Heureusement, je m'en aperçois et un rapide demi-tour suivi de quelques kilomètres sous la flotte me permettent de retrouver la pièce manquante. Elle était exactement là où j'espérais la trouver *ouf*.

Un peu de colle forte en rentrant résoudra définitivement le problème...

vendredi 29 juin 2018

[ROADTRIP LUBERON] J06 - L'assaut du Ventoux


Ce matin, Edwin nous quitte pour repartir sur Paris. Une Guzzi de perdue, il n'en reste plus que deux :-(

Le programme du jour est le Mont Ventoux. Le hic, c'est que la météo n'est pas favorable. Déjà, la veille, il était resté la tête dans les nuages.

Quel est l'intérêt de grimper le Ventoux pour se retrouver dans le brouillard, hein? J'avais déjà donné au Puy Mary quelques semaines auparavant et, là, je croisais les doigts pour que ça ne se reproduise pas.

Le groupe est sujet à beaucoup d'hésitations à cause des prévisions météo. Certains, Comme Vincent, capitulent et vont chercher soleil au sud, d'autres, comme Dominique, restent pour se faire masser.

Au final, c'est un tout petit groupe (Christophe, Olivier, Manuel, Laurent, Lydia, Pete et moi) qui partira.

Captain Crado, aujourd'hui !

Nous attaquons de petites routes viroleuses à la sortie d'Apt. C'est top car malgré le ciel couvert, la pluie nous épargne. 

Devinez quoi ?

Ça n'a pas duré! Un gros orage nous rattrape et nous nous réfugions dans un ancien lavoir en attendant l'accalmie. Le café de Manuel est le bienvenu pour nous réchauffer…


Un panneau publicitaire annonçant la proximité d'une ferme auberge nous nargue. Est-ce une opportunité pour manger et échapper à la pluie ? Manque de chance, ils ne servent des repas que le weekend… et on ne compte pas rester sur place jusque là !

La pluie se calme un peu, mais sans s'arrêter pour autant. Nous remontons sur nos bateaux motos à la recherche d'un restaurant salvateur… que nous trouverons à Sault. Les réfugiés climatiques que nous sommes envahissent une petite crêperie; étalant nos vêtements mouillés là où nous le pouvons. Les patrons sont très accueillants et ne nous blâment pas pour toute l'entropie générée.

Le cuisinier préparer ses crêpes avec des produits locaux. Pas suffisamment garnies, visiblement car nos estomacs les plus gourmands en prendront deux ! En dessert, ma crêpe était accompagnée d'une boule de glace à la lavande: une vraie tuerie! En discutant avec la patronne, elle me met en garde : certaines glaces à la lavandes sont parfois mal dosées. Il faut goûter avant. Je retiens le conseil et je vous donne l'adresse du la crêperie, au passage:
    Crêperie La Moisson
    Place de l'église
    84390 SAULT

En sortant, nous retrouvons notre ami le soleil qui nous faisait tant défaut ce matin. L'assaut du Mont Ventoux peut commencer ! :-)


Je m'arrête juste avant le sommet, peus après le panneau qui affiche "Col des Tempêtes" afin de prendre quelques photos. L'instant est absolument magique. Les nuages défilent sur le sommet du Ventoux puis disparaissent et laissent place au soleil, puis reviennent à nouveau. 

La combinaison de l'atmosphère lunaire et de la lumière changeante me donnent envie de rester jusqu'à la nuit. Je comprends ce qu'à ressenti Ulysse quand il a entendu le chant des sirènes. Il était attaché au mât de son bateau, c'est ce qui a fait qu'il n'est pas resté. Moi j'avais le guidon de ma moto et l'appel de la route. On a réussi à repartir tous les deux.


Je retrouve notre équipe réduite au sommet, perdus au milieu d'une horde d'Italiens massés devant le Stelvio de Christophe. Mince, j'aurais dû arriver plus tôt pour discuter Guzzi avec eux ;-)                
              
Pierre sèche ses gants (méthode très personnelle) !
Après une dernière série de photos, on descend vers Malaucène. Chacun à son rythme. J'arrive le premier en bas et je stoppe ma V7 bien en évidence devant un café. Les autres comprennent le message et s'arrêtent pour boire un coup.

Autour de la table, on rigole encore de la déclaration de Pete peu avant de partir: "S'il pleut, c'est rédhibitoire, je ne viens pas!". Après tout ce qu'on s'est pris, nous sommes bien content qu'il ne regrette pas d'avoir changé d'avis :-)

Le début de route qui suit est rendu pénible par un TomTom qui trace trop droit et nous fait passer par des chemins de terre humide. Je mets un coup de gaz un peu trop fort et ma V7 part de travers. Heureusement qu'elle est légère et maniable: je parviens à la rattraper, mais j'ai droit à une petite suée tout de même. Je me demande tout de même si, la prochaine fois, je n'installerai pas des pneus à crampons légers comme sur la Desert Sled de Vincent ou la Speed Triple de Laurent.

Derrière, les gros cubes font demi-tour et prennent, plus intelligemment, un chemin bitumé plus adapté aux motos de route.


On les attend à côté de l'église. Passe une vieille 305 avec deux gitans dedans, pas vraiment dans leur état normal. Le passager s'adresse à Manuel et lui dit: "t'as de la chance. Elle est encore entière ta moto (la Diavel)!". Gloups. Moto repérée. Heureusement qu'on va les laisser loin derrière nous en partant, ces deux la!

En continuant la progression vers notre camp de base, on croise un accident de moto. Une BMW K1600 grimpée sur une haie. Un motard allongé avec des pompiers autours de lui en train de lui faire un massage cardiaque. Ca fout un coup au moral aussi sec des trucs comme ça.

Christophe s'arrête. Il est médecin urgentiste. Il voit ce qu'il peut faire pour aider la victime, un motard néerlandais, et les pompiers. Il nous racontera plus tard son analyse de la situation et ce qu'il a pu, ou pas pu faire. Le motard a probablement eu un malaise au guidon, perdu le contrôle de sa moto et fini dans le décor. Les pompiers étaient en train de lui faire un massage cardiaque depuis 20 min quand il s'est arrêté. Peu d'espoirs. Sa femme était derrière lui sur la moto. Elle est indemne, mais, merde, sa vie va être difficile après ça...

La tristesse qui pèse désormais sur nous épaules, la pluie froide, la fatigue et un revêtement dégradé nous gâchent la série de petits virolos que nous enchaînons par la suite. Je roule derrière Manuel, puis Laurent. Les trajectoires deviennent incertaines, les virages passent difficilement. Peut être est-ce la même chose pour moi? mais je ne peux le voir...

L'arrivée au camp de base est une libération pour tous. Une douche, un bon repas, un peu de rosé nous aiderons à retrouver une mine normale. Belle journée mais triste fin...