lundi 22 décembre 2014

Toscane à moto - Day 6: Sienne et les collines du Chianti

Oh là là. Encore du soleil! :-p

Les premières routes que nous prenons sont de véritables paysages de carte postale avec les collines vallonnées dotées de courbes toutes féminines, complétées de cyprès plantés aux bord des routes. Evidemment, je retarde tout le monde pour faire des photos. Je ne peux pas résister...

Des paysages comme ça, ça me donne envie de m'arrêter tous les deux cent mètres pour faire des photos...
C'est dimanche aujourd'hui, les motards italiens sont de sortie et certains attaquent fort. L'un deux, venant d'en face, n'hésite pas à doubler une voiture à vive allure, partageant sa voie de gauche (donc notre voie) avec Teddy et moi qui arrivons en face. Aujourd'hui, il faudra être prudent, très prudents.
Pause photo, encore une... ;-)
Le remplissage des réservoirs, en ce beau dimanche de juin, est une véritable épreuve. Aucune station service n'est ouverte et il faut affronter des automates pas franchement coopératifs. La première station service où nous nous arrêtons refuse de prendre nos cartes bleues. La seconde ne fait pas mieux, mais elle accepte le paiement par billets. Evidemment, elle ne rend pas la monnaie. Jean-Luc n'a que des grosses coupures sur lui. Il met un billet de 50€ dans la machine. S'en suit un gros moment de stress car la machine, après qu'il ait sélectionné le carburant, lui demande d'insérer un nouveau billet…
... les 50€ ?!...
... l'essence ???...
... désespoir ...
...
Heureusement, au bout d'un moment, la pompe à essence délivre enfin son précieux liquide. *ouf* La tension retombe…
Les routes de l'après midi étaient un peu moins sympathiques que celles du matin, il faut le reconnaître. Par ailleurs, la chaleur intense n'aidait pas à les apprécier.
Les pleins faits, nous reprenons notre chemin en direction de Sienne. Philippe nous arrête dans un petit village car il a repéré des vieilles voitures qui se rassemblent pour un rallye touristique. Quelques voitures italiennes, principalement des Fiat (majoritairement des Fiat 500) et des Alfa Romeo sont exposées, de même que quelques motos, Moto Guzzi, principalement. Nous prenons notre temps pour en faire le tour tellement elles sont belles. D'ailleurs, si j'avais pu le faire, je me serais bien ramené une Fiat 500 dans mes bagages (ainsi q'une des Vespa croisées la veille), mais je n'avais pas de crochet d'attelage sur la Triumph, donc pas possible. Nous regardons les véhicules partir un par un avant de reprendre la route.
Vous cherchez une voiture vintage pas chère ? La Fiat 500 est faite pour vous!

Quelques motos participaient également au rallye touristique.
Nous prenons notre repas dans un restaurant à l'ambiance familiale de la ville de Taverne d'Arbia. C'est dimanche et des familles sont attablées autour de nous. L'ambiance est très conviviale et les clients discutent de table à table. Pas comme en France où chacun reste dans sa bulle à lui...
A cause de la chaleur, je ne prend pas de plat chaud, mais une salade garnie de deux énormes boules de Mozzarella di Buffala. Encore une fois, un plat simple servi avec des aliments particulièrement savoureux: je crois que je n'ai jamais eu l'occasion de manger une Mozzarella aussi bonne en France (OK, c'est pas dur, en France, on n'a droit qu'à de la Mozzarella industrielle… et encore, elle est en général faite avec du lait de vache, quelle hérésie!).
Le retour aux motos se fait sous une chaleur pesante. Il est 15h, c'est le moment le plus chaud de la journée.
Le piège des motards dans les restaurants italiens: le digestif. 

Nous arrivons dans les vignes du Chianti et la chaleur devient particulièrement forte. La canicule nous avait épargnés depuis le début de notre séjour, mais là, l'ambiance devient infernale, au sens calorifique du terme. Nous décidons de zapper Sienne à cause de la chaleur intense car nous savons qu'une piscine nous attend à l'hôtel et que, le lendemain, nous aurons l'occasion de visiter un autre des joyaux de la Toscane : Florence.
Les habitants de ce village avaient étalé des pétales de fleur sur notre passage. Sympa, non ?
Non, en fait, c'était juste pour la procession qui arrivait dans l'autre sens. On y a bien cru 0.3s quand même. ;-)
Vers 16h30, nous arrivons à la chambre d'hôte. Elle est située en périphérie de Florence, sur une colline. C'est une gigantesque maison de maître qui doit bien avoir 200 ans, voire plus (murs épais, tour de guet). Elle est située au milieu d'un petit champ oliviers. Ca fait très couleur locale. Nous nous précipitons dans la piscine. L'eau est froide par rapport à celle de l'hôtel précédent car il n'y a pas de source thermale ici. On profite également d'une vue magnifique et bien dégagée sur un vieux couvent, des maisons de vieilles pierres et d'autres champs d'oliviers. Tout est calme. Au loin on entend sonner les cloches et passer quelques motos. Une douce odeur de lavande flotte autour de la piscine. Le sommeil nous gagne….
La piscine: l'outil indispensable au repos du motard. Une fois de plus, une vue magnifique était au rendez vous.
Dans la soirée, les moustiques débarquent. Le restaurant où nous mangeons le soir est d'ailleurs bien équipé pour lutter contre cette vermine volante: encens pour les éloigner et spray apaisant  pour soigner les piqures. Ce soir, la sélection du restaurant a été assez simple: j'ai guidé le groupe jusqu'à ce que je sente une douce odeur de cuisine se répandre dans l'air. Un parking a proximité a fini de me convaincre que nous étions arrivés au bon endroit. Nous n'avons pas regretté ce choix car nous sommes bien régalés, ce soir là, et la serveuse… 
...et bien la serveuse… 
…comment dire?

…comme nous avons convenu, "ce qui se passe en Italie, reste en Italie!".

dimanche 14 décembre 2014

Toscane à moto - Day 5: Le tour du mont Amiata

Afin de pouvoir rentrer pas trop tard dans l'après midi, nous nous sommes donnés rendez-vous à 8h pour le petit déjeuner. Le temps est magnifique et l'hôtel dispose d'une grande terrasse où nous prenons le petit déjeuner. La vue est magnifique, le terrain vallonné est recouvert de petites parcelles de formes variées peuplées de forêt, d'oliviers et de céréales. Cette configuration quasi-aléatoire confère toute sa beauté au paysage: nous sommes loin de la culture intensive pratiquée dans la Beauce où des champs d'une uniformité ennuyeuse répondent à la platitude du terrain. En Toscane, nous sommes au coeur d'une très belles province qui a su conserver une certaine tradition agricole, heureusement.
Du soleil, des forêts, des reliefs, de la polyculture, des maisons entourées de cyprès: nous sommes bien en Toscane
Notre meute part de l'hôtel avec un peu de retard. Rita a choisi de rester sur place pour profiter de la piscine de l'hôtel et des magnifiques environs.
Nous montons sur nos motos et nous partons en direction du mont Amiata, un petit volcan éteint depuis longtemps.

Le roadbook nous fait d'abord traverser quelques jolis villages. Nous nous arrêtons dans l'un d'eux, à Abbadia di San Sambatore où nous faisons le plein des motos avant de prendre une pause café.
Teddy et Jean Luc, prêts à partir pour de nouvelles aventures :-)
Nous repartons ensuite vers le mont Amiata qui culmine à 1738m (c'est un peu plus haut que le Grand Ballon, dans les Vosges, qui culmine a 1424m). Cette altitude est suffisante pour que la végétation change radicalement. Plus nous montons et plus nous découvrons un paysage montagneux qui rappelle les Alpes que nous avons traversées à l'aller: une dense forêt de pins remplace désormais les cyprès de la vallée. Les pics jaunes et noirs au bord de la route nous rappellent que l'hiver est rude à cette altitude et que la neige recouvre la route à la saison froide.
Ambiance "routes de montagnes" sur le mont Amiata. L'altitude et l'ombre des arbres nous apportent un peu de fraicheur. C'est bien agréable.

Les piquets noirs et jaunes au bord de la route sont la pour témoigner de la présence de la neige à la saison froide.
En redescendant par l'autre versant, nous croisons un motard italien en Ducati, habillé en combinaison de piste, un genoux sorti, moteur à haut régime, en pleine recherche de trajectoire. Nous ne roulons pas dans la même optique que lui, préférant profiter de la vue plutôt que de la route. 
J'adore ces petites stations service de campagne, même si l'essence n'y est pas bon maché...
A l'entrée d'un village, je rattrape la meute arrêtée à côté d'une voiture de carabineri.
Que se passe-t-il ? Un contrôle de police ?

Non, rien de tout cela. Il est 13h passé, il commence à faire faim et Philippe leur demande où l'on peut trouver un restaurant. Ils nous en indiquent un, très gentiment. Nous nous arrêtons donc un peu plus loin, à la terrasse d'un restaurant où nous sommes les seuls clients. Je teste un repas tout simple et finalement facile à faire: des dés de viande de boeuf cuits dans l'huile d'olive, un peut de roquette par dessus et quelques lamelles de parmesan. Un plat tout simple mais délicieux car fait avec des ingrédients riches en goût. C'est là tout le secret de la cuisine italienne (je l'ai refait plus tard à la maison en déglaçant la poêle de cuisson du boeuf avec du vinaigre balsamique. Ca apporte une petite touche acidulée complémentaire très agréable).

Une petite terrasse de resto bien sympathique : au calme et à l'ombre.
L'après midi, nous croisons un peu plus de moto que les jours précédents. Il faut dire que c'est le début du weekend (on est samedi) et les motards commencent à sortir. J'avoue que l'on se demandait un peu où ils se cachaient, tellement les motos étaient rares sur la route. 

Donc des motards… mais pas que! Les Italiens sortent également sur de vieilles Vespa seuls ou en groupe, parfois avec un gros sac à dos pour le weekend. A un feu de travaux, un groupe d'une dizaine de Vespa, nous voyant arriver sur nos grosses motos, nous laissent gentiment passer en nous faisant des petits signes sympas. Bonne ambiance sur la route :-)

En fin de journée, arrivée à l'hôtel, graissage de la chaîne puis piscine (test des deux températures: tiède en fin d'après midi puis chaude en début de soirée), repos sur les relax dans le soleil plongeant pendant que Rita faisait des photos compromettantes des motards fatigués.

Piscine chauffée et pas trop fréquentée. Vue superbe. Un vrai régal après une journée passée à suer dans le casque!
Bagno Vignoni: dans cette station thermale, la place principale est remplacé par un un grand bassin. Le village a su garder son cachet de sa construction, à la Renaissance.
Au repas, pris dans une Enoteca (oenothèque en français) on nous propose des bières locales au citron, au safran et à la châtaigne (non, pas de Pietra, cette fois…) que l'on s'empresse de goûter bien évidemment ;-) Ce soir là, je choisi une pizza blanche: mozzarelle, noix, jambon cru. Encore un plat simple avec des ingrédients goûtus. Une vraie tuerie.


Dégustation de bières locales ce soir. (Crédits photos: Rita)

dimanche 7 décembre 2014

Toscane à moto - Day 4: San Giminiano et les petits villages de la campagne toscane

Toscane à moto - Day 4: San Giminiano et les petits villages de la campagne toscane

En Toscane, partout où se pose le regard, c'est magnifique.
Ce matin, nous quittons Montaione (sans en faire trois fois le tour du village :-p) et nous prenons la direction du sud par la Strada Provinciale 69 pour rejoindre le village de San Giminiano. Ce village est l'un des villages médiévaux les plus pittoresques que nous ayons vu durant notre périple. Nous garons les motos en dehors des remparts (l'enceinte de la ville est quasiment totalement piétonne), sur des parkings à 2 roues. La rue où nous somme, fortement pentue, nous oblige à plusieurs manoeuvres avant de trouver une position correcte pour nos motos.

Je prends ensuite la direction de la vieille ville, mes camarades soiffards préférant prendre un pot en m'attendant. La principale caractéristique de San Giminiano réside en la présence de maisons affublées de tours qui, à une époque reculée, étaient symboles de puissance économique (la tradition perdure à la Défense, me semble-t-il…). En 1300, on en recensait 72 dans la ville, mais il n'en subsiste aujourd'hui que 13.

San Giminiano et ses fameuses tours carrées
Les maisons médiévales sont particulièrement bien conservées et il faut reconnaître que les places, situées en haut de la ville ont un certain cachet pour ce qui a été une ville fortifiée. 

Judicieusement placée au sommet de la rue principale (je ne vous raconte pas la suée que l'on prend quand grimpe une rue pente avec son équipement de motard sous le soleil, vous connaissez…), la gelateria Dondoli est affublée du titre du "meilleur glacier du monde". Je ne suis pas forcément une référence en la matière, mais la glace mangue-fruits de la passion que je me suis offerte était une vraie tuerie, pour un prix modique, de surcroit. Je recommande donc vivement cette gelateria ;-).

Petite ruelle pittoresque de San Giminiano
Nous poursuivons ensuite notre route en direction de Volterra, une autre cité médiévale, puis nous continuons vers le sud. les jolies petites routes bercent notre parcours jusqu'à la ville de Pomarance où le paysage est défiguré par de gigantesques tours aéroréfrigérantes et des tuyaux en acier inoxydable qui parcourent toute la vallée. Nous comprenons rapidement que ce sont les conduits qui alimentent une centrale géothermique. Cette énergie verte provient de la chaleur du sous-sol qui transforme l'eau en vapeur qui est ensuite utilisée pour produire de l'électricité. Un musée (gratuit!) y explique les principes de base du fonctionnement de la centrale.

Ces grandes tours aéroréfrigérantes dévisagent le paysage. Pourtant, elles permettent de produire une énergie verte. On ne peut pas tout avoir...
Dans la vallée suivante, nous nous arrêtons pour manger. Nous avons du mal à trouver un restaurant. Il y a bien une petite échoppe avec des bouts de pizza à emporter, mais ce qui est proposé sur l'étalage ressemble aux pizzas bas de gamme que l'on trouve en France (beurk beurk beurk!). J'interroge une Italienne qui passe je lui demande où nous pouvons trouver un restaurant. Elle me montre la boutique avec les pizza à emporter. Je lui fais comprendre moitié en anglais, moitié dans mon italien approximatif que nous espérons manger quelque chose de meilleur (motard, d'accord, mais gourmet, aussi!). Elle me demande alors de la suivre… à moto. Elle prend sa voiture et nous emmène à l'hôtel (message perso pour Anne: pour manger, hein. Pas pour autre chose!). Nous la voyons même descendre de sa voiture pour vérifier que le restaurant est bien ouvert et pourra nous servir. A-do-rable. Les Italiens sont des gens sympathiques, en général :-) 

Nous la remercions (pas "grazio milo": Grazie mile :-))

Après le repas, nous reprenons notre route vers le sud. Là, le paysage change: nous roulons sous une arche d'arbres qui nous protègent du soleil à l'heure la plus chaude de la journée. C'est bien agréable. Devant, Philippe, Rita et Jean Luc ont l'opportunité de croiser quelques animaux dont un pigeon qui vient taper le pare brise de sa 1400 GTR mais sans faire de dégâts. Nous derrière, n'en voyons pas: ils ont été effrayés par le bruit du pot un peu déchicané de la Fazer de Jean Luc…

C'est le panneau que nous avons vu le plus souvent en Toscane: s'il rappelle les jolies courbes des collines avoisinantes, il est surtout là pour signaler que le réseau secondaire italien est moins bien entretenu qu'en France. Les routes y sont très bosselées. En ce pays, si tu as une GS avec les suspensions réglables au guidon, tu es le roi de la route :-)
Nous arrivons finalement à notre hôtel: l'hôtel Posta Marcucci, perdu dans la campagne à côté de San Quirico d'Orcia. Il est somptueux. La vue magnifique, et il y a pas moins de trois piscines pour s'y détendre. Leur température varie entre 37 et 30°C. Elles sont alimentées, en continu, par une source thermale. Ici, pas de chlore dans l'eau car elle est renouvelée en permanence. Ajoutez à cela une magnifique vue sur la Toscane, un beau ciel bleu et une journée éreintante, et vous aurez le cocktail idéal pour vous pousser à finir la journée dans l'eau :-)

C'est le genre de vue que l'on avait depuis la piscine: grandiose!

dimanche 30 novembre 2014

Toscane à moto - Day 3: Pise et ses environs

Toscane à moto - Day 3: Pise et ses environs


Ce matin, le réveil est plus difficile pour certains que d'autres. En sortant de ma chambre, je croise Teddy et Jean Luc qui sortent de leur chambre avec des sacs. Je ne percute pas tout de suite pourquoi. Ca n'est que lorsqu'ils me demandent si j'ai dû payer quelque chose à l'hôtel que je comprends qu'ils quittent leur chambre avec toutes leurs affaires. Je leur rappelle gentiment que nous passons deux nuits successives à l'hôtel et qu'ils peuvent laisser leurs affaires dans la chambre. Cette petite mésaventure restera entre nous, c'est promis, les gars ;-)

Nous nous retrouvons ensuite dans le garage où sont garées nos motos. Nous en sortons et nous faisons trois fois le tour du village. Le roadbook rentré dans le TomTom de Philippe veut nous faire passer par un point bien précis devant l'hôtel… que nous ratons à deux reprises. Comme disait Philippe, "J'ai pas dit que je savais me servir de mon TomTom. J'ai dit que je savais MIEUX m'en servir!". OK, ça aussi, ça restera entre nous ;-)

Paysage toscan vu de Montaione.
Nous prenons alors (enfin) la direction de Pise par les voies rapides afin de voir sa fameuse Torre Pendente. En arrivant en centre ville, nous choisissons un parking qui n'accepte pas les motos. Un type en scooter nous indique une rue à côté où nous pourrons nous garer… et nous comprenons tout de suite pourquoi. Des types louches nous accueillent et nous proposent de nous garer dans des places qui ne sont pas des places de parking. Ca pue l'embrouille à plein nez. Nous refusons et nous recherchons des places un peu plus loin. Nous tombons sur un parking payant qui accepte les motos. Pas trop le choix. Nous nous disons qu'en les garant là, nous serons à l'abris d'éventuelles représailles des types du parking sauvage. Nous allons enfin voir la fameuse tour.

De nombreux touristes visitent déjà ce site magnifique. Nous sommes pourtant encore hors saison (fin juin) et en semaine. Le est très touristique. Nous aurions dû nous en douter. La tour se trouve sur la piazza dei miracoli (place des miracles) qui regroupe une magnifique cathédrale (il Duomo), le batisphère, un cimetière monumental (le Camposanto) et, bien sûr, la fameuse tour (Torre pendente). Bien que celle-ci semble fortement pencher, elle n'est inclinée que de 4 degrés. Comme quoi, les angles d'inclinaison, c'est comme à moto, on a tendance à fortement les surestimer…

Y'a pas qu'à moto qu'ils prennent de l'angle, les Italiens. En monuments, aussi ;-)

A l'origine cette tour devait être droite, évidemment, mais elle a été construite sur un terrain sensible aux variations d'humidité et avec des fondations trop peu profondes. Par conséquent, avant même l'achèvement des travaux de construction, qui débutèrent en 1173, la tour a commencé à pencher. A cause de ce problème, les travaux ont été interrompus durant 90 ans. La tour a, par conséquent, été construite en deux fois.
Anecdote sur la tour : la légende dit que c'est du haut de la tour de Pise que Gallilée a lancé les objets qui lui ont permis de vérifier que la vitesse de chute libre était universelle et non dépendante de la masse.

Après cette pause culturelle, nous sommes remontés sur nos motos (intactes!) pour partir explorer la campagne pisane.  Nous étions censés repartir vers la mer, pour voir la marina de Pise, mais une erreur de paramétrage du GPS nous a renvoyé dans les terres. Heureusement que j'avais une carte papier et une boussole sur ma sacoche de réservoir. Cela m'a permis de voir que l'on ne partait pas dans la bonne direction et de nous localiser avant… d'être revenu à l'hôtel. Comme quoi, des fois, les vieux outils, c'est utile! (non, je n'utilise pas le sextant et la mousse sur les arbres pour me repérer…).

Ce petit couac technologique a permis de nous dégotter un tout petit restaurant perdu au fin fond de la campagne, avec une cuisine familiale bricolée pour nous nourrir: beignets de tomates et de fleurs de courgettes et spaghetti al ragù (spaghetti à la bolonaise en français). Improvisé, mais un régal! Le patron et la patronne ne parlent qu'italien. Nous pas du tout, mas on se débrouille avec nos rudiments de langage ("gracio milo" :-p). L'italien de l'estomac est facile à apprendre, finalement :-)

Nous reprenons nos motos pour finir le roadbook sur des petites routes défoncées mais tellement viroleuses! Il nous emmêle à proximité du lac de Santa Luce et de la ville médiévale de Volterra, petit village médiéval perché en haut d'une colline.

Le village de Volterra, perché sur sa colline.
Sur la Strada Regionale 68, Teddy et mois nous retrouvons coincés derrière une camionnette que nous n'arrivons pas à doubler à cause de la circulation qui arrive en sens inverse. Peu avant une intersection, la main du chauffeur s'agite à la fenêtre et nous montre la gauche de la route. Nous comprenons vite pourquoi: le reste du groupe a tourné à gauche et nous attend juste après l'intersection. Le chauffeur, sympa, nous préviens donc que nous devons tourner. Merci, gars :-)
Menu pif-paf, cet après midi.
Avant de rentrer à l'hôtel, nous nous arrêtons dans un petit village pour prendre un pot. Sur la place du village, le monument aux morts nous interpelle. Les poilus italiens ne ressemblent en rien à leurs homologues français ;-)

Sexy, le Poilu italien, non ?

dimanche 23 novembre 2014

Toscane à moto - Day 2: Chiavari - Montaione

Day 2: Chiavari - Montaione


Aujourd'hui, nous quittons la Ligurie pour la Toscane. Après la grosse journée de roulage de la veille (460km), les 280km de la journée nous paraissent peu. Nous profitons donc du début de matinée pour rester au lit un peu plus tard et nous partons vers 10h. Je retire la tenue de pluie de ma sacoche de réservoir et je la range dans les valises où elle restera jusqu'au retour. A la place, je mets ma paire de lunette, mon maillot de bain et une serviette, on ne sait jamais ;-)

Une fois réglés les frais de Parking à l'hôtel, nous sortons nos motos… et nous nous arrêtons. TomTom a du mal a se réveiller ce matin. Il met du temps à nous positionner par rapport aux satellites. La faute aux rues étroites du centre ville, certainement. 
Petite station service urbaine coincée entre le garage et la route
Nous finissons par partir. Direction la station service la plus proche car nous avons eu la flemme de chercher une station service la veille au soir, trop crevés que nous étions! Nous longeons ensuite la côte,en direction de La Spezia en espérant apercevoir de beaux paysages maritimes, mais sans  trop de succès. Le trajet est assez urbain, les limitations de vitesses plutôt basses, le trafic, sans être intense, nous ralenti et la présence de radar nous incite à respecter scrupuleusement les limitations de vitesse.

La traversée du parc national des cinq terre est tout de même l'occasion d'aborder des petites routes sympathiques: virages et revêtement presque lisse sont au menu. 
Ca, c'est le genre de petites courbes rapides que j'adore :-)
Au bout de quelques kilomètres, nous profitons  d'une jolie vue sur la mer pour faire une pause photo. La végétation rase poussant sur une montagne déchirée plongeant directement dans la mer me rappelle notre périple en Corse de l'an dernier; la chaleur et le ciel bleu aussi :-)
Une jolie vue sur la mer qui nous rappelle notre périple en Corse
Nous roulons encore un peu, le temps de redescendre vers la mer pour trouver un restaurant. Nous nous régalons donc avec des fruits de mers sur la "Paradise Beach", près de Carrare et ses célèbres carrières. Le marbre blanc qui en est extrait est quasiment exempt de veinage, et est très prisé, que ce soit dans la construction ou pour réaliser des sculptures (dont certaines, réalisées par des maitres de la Renaissance, sont exposées à Florence).
Paradise Beach. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'adore ce nom :-)
Durant la pause repas, au bord de la mer, un petit vent frais nous rafraichit. C'est bien agréable. La plage, le soleil et quelques touristes en maillot de bain nous impriment encore un peu plus dans la tête que nous sommes en vacances. Nous progressons un peu plus dans notre pratique de l'italien. A la fin du repas, Jean-Luc remercie le serveur d'un joli "gracias milo" en lieu et place d'un "grazie mille". Cette expression ne nous quittera plus du séjour. Le motard est moqueur, parfois ;-)

L'après midi, la route de la côte n'est pas tellement plaisante. Le paysage est assez urbain. On roule lentement et la chaleur du soleil de fait cruellement ressentir. Le parcours n'a rien d'envoutant… Pour ceux qui comptent descendre en Toscane à l'avenir, prenez l'autoroute ou passez par les Alpes Apuanes (voir trajet du retour), c'est bien plus court ou plus fun.

A un moment, je me retrouve séparé de mes camarades. Bloqué par un camion, je tarde à le doubler puis, quand enfin je peux passer devant, j'arrive à un rond point… sans personne qui m'attend. Je comprends alors mon erreur: les autres ont tourné dans une rue à droite alors que je surveillais la route à gauche, pour doubler. Qu'importe, je fais demi-tour et je ne tarde pas à croiser Jean-Luc qui était gentiment parti à ma poursuite. Merci, dugars :-)

Le groupe est désormais ressoudé. On peut repartir.

La fin du trajet nous fait passer à côté de Pise. Nous voyons au loin la fameuse "Torre Pendente", mais nous ne nous arrêtons pas. Ce sera le programme de demain. Après une petite étape de voie rapide, nous finissons sur de petites routes qui nous emmènent au village de Montaione où se trouve notre hôtel. En cherchant l'entrée, nous passons par erreur dans des rues piétonnes (merci TomTom). Tout le monde sort des maisons et des magasins pour voir passer ces motards qui n'hésitent pas à braver les interdits. *oups, désolés, nous avons été trompés par la technologie* :-(

Arrivés à l'hôtel, nous nous précipitions à la piscine. L'eau n'est pas très chaude mais je l'apprécie (excepté le moment où le froid me provoque une crampe monumentale!).
Après l'effort, le réconfort. La piscine compense les suées de la journée sous le casque et le blouson en cuir.
Nous prendrons notre repas dans un petit restaurant du centre ville où nous dégusterons une excellente bouteille de vin local: un Chianti de 2010, cuvée du patron. Car le patron n'est pas seulement restaurateur. Il est également viticulteur :-)
L'Italie des cartes postales: des rues étroites et du linge pendu aux fenêtres.

lundi 17 novembre 2014

Toscane à moto - Day 1 : Morillon - Chiavari

Préliminaires


Le rendez vous pour le top départ est donné dans les Alpes, à Morillon, non loin de Samoens. Etant possesseur d'une Triumph, je considère plutôt que Morillon se trouve non loin de Bonneville ;-) 

Derniers préparatifs avant le départ
Mes camarades de routes ont choisi de descendre depuis la région parisienne en 2 jours avec un arrêt du côté de Chalons-sur-Saône. De mon côté, j'ai choisi de les retrouver directement là bas car je tenais absolument à voir mon petit bonhomme moissonner des médailles pour sa dernière compétition de natation de l'année. Le trajet sur autoroute est encore plus inintéressant que d'habitude car il n'y a quasiment aucun motard qui descend et de nombreux travaux ponctuent la route, provoquant bouchons et ralentissement.
Ma sport-GT en mode GT
J'ai fini par retrouver mes camarades directement à Morillon, à l'hôtel où nous avons pris notre repas avant d'aller nous coucher, tous impatients d'attaquer notre périple vers l'Italie.

TOSCANE - Day 1: Morillon - Chiavari


Afin d'éviter de prendre le tunnel du Mont Blanc, inintéressant, nous prenons la direction du col de la Forclaz, en Suisse. A seulement 1527m, ce col n'est pas très haut, mais son passage nous a permis de faire quelques photos d'un paysage montagneux idyllique.

Le col de la Forclaz n'est pas très haut, seulement 1527m

Premiers paysages idylliques. La montagne, c'est magique pour ça.

Nous avons ensuite pris le chemin du col du Grand Saint Bernard, situé, lui, à 2473m. Le trajet que nous empruntons est très roulant. Philippe, qui ouvre la route avec son 1400 GTR, taquine la Porche 911 qui nous précède mais sans provoquer de réaction. Dommage car il avait envie de voir ce dont elle était capable sur les petites routes de montagnes ;-)

2473m. Ca commence à devenir sérieux.

Arrivé près du Col du Grand Saint Bernard, l'ambiance change brutalement: la végétation verdoyante laisse place à un terrain rocailleux, il fait froid, la neige est persistante. Je mets en route mes poignées chauffantes sur le mode "mijotage" pour terminer le trajet plus confortablement. Arrivés au sommet, nous faisons une petite pause pour profiter du paysage et faire quelques photos. D'autres motards se sont arrêtés. Ils effectuent le trajet en sens inverse.

Ambiance glaciale au Col du Grand Saint Bernard
La descente du Col du Grand Saint Bernard marque le début de notre périple en Italie. La météo se gâte progressivement, le ciel se couvrant petit à petit. La pluie commence à tomber sérieusement et nous enfilons nos tenues de pluies. L'heure du repas arrivant, nous nous réfugions à l'auberge du Mont Velant. La patronne, italienne mais francophone nous y accueille très gentiment. Nous optons majoritairement pour le menu du Pèlerin (la patronne nous explique que ça s'appelle "menu du pèlerin" mais que ça marche aussi pour les motards…). Délicieux. C'est une adresse à recommander (http://www.montvelan.it/).

A la fin du repas, il pleut encore. Nous enfilons à nouveau nos combinaisons de pluie avant reprendre la route, un peu dépités par la mauvaise météo. Moi aussi j'ai le moral dans les chaussettes. J'imagine déjà avoir une météo pourrie en Toscane :-( La suite nous montrera que non, bien heureusement. Quelques dizaines de kilomètres plus tard, la pluie cesse et nous retirons avec joie nos combinaisons. Nous poursuivons notre route dans la vallée d'Aoste.

Curiosité locale, de nombreux panneaux sont en français. Il faut savoir que la région du Val d'Aoste jouit d'une certaine indépendance vis à vis de la république italienne et que le français y fait partie des deux langues officielles, à côté de l'italien, évidemment.

Nous faisons le plein dans une petite station service. Le pompiste nous sert. C'est agréable, mais plus cher. Il faut savoir qu'en Italie on peut choisir d'être servi par le pompiste ou pas (si vous ne comprenez pas l'italien, regardez les prix affichés: le moins cher est pour le self service et le plus cher pour le service par le pompiste). Nos pompistes français feraient bien de s'en inspirer…

Nous finissons par quitter la vallée d'Aoste. Les paysages de montagne font place à la plaine du Piemont. Les villes se succèdent les unes aux autres. Limitations de vitesse, bouchons, radars rendent le trajet ennuyeux. Aussi, arrivés en Ligurie, nous décidons de prendre l'autoroute en direction de Gènes… sans grand enthousiasme.

… et là, le miracle se produit. L'autoroute A7 que nous empruntons est un véritable circuit dédié au pilotage de la moto. Les pif-paf rapides s'enchainent sans quasiment laisser de place aux lignes droites. Le revêtement est parfait. Les limitations de vitesses suffisamment élevées. Notre bonheur est total et ravive notre joie de piloter.

C'est en fin de soirée que nous arriverons à notre hôtel dans Chiavari. Cette station balnéaire est réputée pour la qualité de ses eaux (drapeau bleu) ainsi que pour les palais/hôtels particuliers qui peuplent le front de mer.

Cependant, ce soir là, nous n'avons pas le temps de visiter. Nous prenons une douche, une bière (quand même!), puis nous nous dirigeons vers le bord de mer pour y prendre notre repas dans un bon restaurant italien. Les fruits de mer frits y sont un vrai régal.

dimanche 9 novembre 2014

Automobiline

Qui se souvient encore qu'à l'époque, on pétait de l'Automobiline dans son réservoir et que l'essence était distribuée en bidon?
Si la marque avait survécu, on mettrait peut être de la Motomobiline dans nos moteurs ;-)

La société Desmarais lance, en 1886, un produit spécifique, l’Automobiline, une des toutes premières marques d’essence en France

samedi 25 octobre 2014

The low season

Le film est un peu vieux, mais il donne  envie de monter en selle... et de partir. Loin.

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mardi 2 septembre 2014

Révision avec les félicitations du jury

Du jamais vu chez un concessionnaire: je reviens de la révision des 30000km. En même temps, j'ai fait changer les pneus qui étaient usés jusqu'à la corde...

En reprenant ma moto, le concessionnaire me dit "félicitations pour vos pneus, monsieur Carpentier".

Un peu surpris, je ne réponds pas.

Il me regarde et ajoute "ben, vous devez y aller avec votre moto, vu l'état des pneus, mais c'est pas du circuit, ça se voit".

Là, je comprends et je lui dit que, oui, je ne roule pas qu'en région parisienne et que ce train de pneu là a vu la Corse, les Alpes, la Toscane et les Vosges :-)

Ils avaient une grande valeur sentimentale, pour moi, ces pneus là...

mardi 10 juin 2014

NC14 - Lac de Vassivière

Rapide intro...

Le weekend de l'ascension, c'est mon pèlerinage annuel à la NetConcentre. Je vous parle là d'une concentre qui prend ses racines dans les origines d'internet, dans la préhistoire de la société de l'information, du temps où les navigateurs web s'appelaient Netscape et Mosaic, et du temps où il n'existait qu'un seul forum de moto francophone: fr.rec.moto. Et là, point d'images, d'animation, de javascript et de plugin: du texte, seulement du texte pour parler moto… 

Et sur ce forum francophone, qui fédère des motards de France, de Belgique, de Suisse voire d'ailleurs, on se regroupe traditionnellement une fois par an, dans un endroit "central" de la France, forcément dans un coin bourré de virages, pour se rencontrer, discuter (moto) de vive voix et écumer les routes du coin pour animer les discussions du soir :
  • Ah, c'quon s'est trainés, aujourd'hui
  • On roulait tellement lentement que les moustiques, ils se collaient derrière le casque
  • Tatakétwa?
  • - "Tiens, t'as une BM, maintenant? Tu vieillis…"
    - "Ouais, j'arrivais pas à prendre de l'angle avec mon déambulateur, alors j'ai investi…"

Donc une fois de plus, j'ai fait mon pèlerinage annuel à la NC. Cette année, elle se déroulait dans un camping le long du lac de Vassivière, à la frontière entre la Creuse et la Haute Vienne.




Jeudi: highway to paradise

Première étape: équiper la moto. Pour 4 jours, je décide de ne pas m'embarrasser de mes valises latérales. Elles sont plus larges que le guidon de ma moto et risquent de me gêner, au retour, lorsque j'aurai à faire de l'interfile dans les bouchons du retour. Ma sacoche de réservoir et un sac étanche sur le porte paquet suffira.

La bête, lourdement chargée pour la descente vers le lac de Vassivière
Le trajet pour aller jusqu'au lac de Vassivière me fait traverser la platitude de la Beauce, zone que j'exècre particulièrement car bourrée de lignes droites et de paysages inintéressants. Je décide donc de faire la majeure partie du trajet par l'autoroute et de ne la quitter qu'aux premiers contreforts du Massif Central. Je dois également reconnaitre que ma Sprint GT est plutôt confortable sur l'autoroute : le position de conduite un peu en avant et sa bulle avant me protège raisonnablement à haute vitesse.

Vue du ciel, la Beauce a un certain charme. Mais d'en bas, c'est tout plat!
Je suis assez surpris de ne rencontrer que peu de motards alors que l'an dernier, sur la même autoroute, les stations services grouillaient de deux roues et qu'il était si facile de discuter durant mes pauses. 

Malgré cela, deux rencontres marquantes ont ponctué mon trajet.

La première était un jeune motard sur une FZ8 (minute nostalgie: c'est mon ancienne monture…). Alors que la pluie commence à tomber, on s'arrête tous les deux sur la première aire d'autoroute venue pour enfiler nos combinaisons de pluie. Il n'est pas venu seul: un pote le suit en voiture. Comme moi, il met sa combinaison mais, plus rapide, il finit avant moi. 

Il cherche alors à repartir, démarre le moteur et cale une fois.
Il redémarre puis cale une deuxième fois.
Il redémarre encore et cale une troisième fois.
Voyant qu'il ne comprenais pas ce qui lui arrivait, je vais le voir et je lui fait remarquer qu'il cale parce qu'il a oublié de relever sa béquille latérale. Un jeune permis, c'est clair… En retournant à sa moto, je l'entend courir vers la voiture de son pote pour lui expliquer qu'il y a un coupe circuit de béquille sur sa moto… Ah, la jeunesse d'aujourd'hui!

Deuxième rencontre, un peu plus loin, toujours à cause de la pluie. Comme, optimiste que je suis, je n'avais pas gardé ma tenue de pluie et que le temps est "variable", je me reprends une averse un peu plus loin. Cette fois, c'est du sérieux: c'est une grosse pluie d'orage. L'eau commence à imbiber mon pantalon. Je m'arrête dans une station service avant que l'eau n'atteigne mes sous-vêtement et je prends un café en attendant que la pluie se calme. 

Arrive un motard en side que j'avais doublé peu de temps auparavant. Il fait le plein et cherche, tout comme moi, refuge dans la station. Là, *surprise* le motard est une motarde (<3 <3 <3). Une fille bien accro à la moto, d'ailleurs: elle possède deux sides et une moto non attelée. "Les sides, c'est plus pratique pour transporter ses affaires", qu'elle disait. Je veux bien le croire. C'était une fille qui roule pas mal (plus d 20 000 km/an), une vraie motarde comme on en voit peu. Elle était en train de se traverser la France d'est en ouest, partant des Cévennes pour aller à Nantes. Des rencontres comme ça, ça fait plaisir à voir :-)


Ma Sprint GT sous la pluie, pendant que je prenais une boisson chaude avec une side-cariste au chaud.

Peu de temps après, je quitte l'autoroute, *enfin*. J'active mon GPS (c'est un TomTom rider qui ne fonctionne que sur batterie, je l'économise donc quand il n'est pas nécessaire à la navigation) et je prend la direction de Royeres en Vassivière par les petites routes. Mon sourire s'agrandit sous le casque: les routes sont belles et dégagées, ma moto commence à respirer. D'un rythme timide au départ, je retrouve progressivement mes marques sur les petites routes sinueuses que je GPS me suggère et le rythme s'accélère progressivement. Cependant, je ne me laisse pas emporter par mon enthousiasme car je sais qu'en cette saison, la DDE répand ses petits gravillons sur les routes et que l'on peut vite se faire piéger. Les gravillons. On en reparlera, d'ailleurs…

Une route idéale pour travailler ses trajectoires: bon revêtement et peu de fréquentation...
Je finis par arriver au lac de Vassivière. Heureux. :-)

Non loin du camping, je me retrouve derrière un motard. Je le suis, mais j'ai un doute quand il rentre dans son camping. Je ne le suis pas car il y a une grosse banderole marquée d'un "bienvenue aux motards" au dessus de l'entrée et, à côté, un logo du Crédit Agricole. Ah, oui! Je comprends: nous ne somme pas les seuls motards à avoir investi un camping du lac ce weekend. Le comité d'entreprise du Crédit Agricole a fait de même. Je poursuit mon chemin jusqu'au bon camping. Là, je reconnais quelques têtes dans le petit groupe à l'accueil, je suis arrivé à destination :-)

Un petit camping au bord d'un grand lac: un coin sympa pour y passer ses vacances dans un endroit pas surpeuplé.
Je pose mes affaires dans le mobile home que partage avec 3 autres personnes, puis direction l'apéro qui précède le repas sous un chapiteau. Il y fait froid en fin de soirée et le café bien chaud n'est pas inutile. La nuit dans le mobile home se passe un peu moins bien. Cette année je suis tombé dans une chambre avec ronfleur. On ne peut pas toujours gagner à cette petite loterie…

Petit comparatif entre le design chez Triumph et celui chez BMW. Quelle moto choisiriez vous ?

Vendredi : Routes sinueuses, les retrouvailles!

Le lendemain, je me réveille sans difficulté. Il est neuf heures et certains commencent déjà à partir. Moi je suis à la bourre. Je demande à Cram & Lan de m'attendre pour partir en ballade, ce que le couple dictatorial (private joke...) accepte généreusement. J'avale mon petit déjeuner au lance-pierres et c'est parti pour une journée de roulage.

Le groupe est constitué de plusieurs motos… et du vieux side de Frapi. C'est un assemblage improbable de pièces de plusieurs générations de BMW, d'un panier de marque Oural (le BMW russe) et d'une plaque en fonte dont je ne connais pas l'origine et qui sert à lester le panier. Le résultat est magnifique :-)

Frapi et sa Frapimobile:un assemblage improbable de pièces venant de sources différents, et un résultat à la hauteur du travail fourni!
Notre roadbook (fait à l'arrache… ou pas, d'ailleurs, je n'étais pas là lors de son élaboration!) nous fait traverser le parc des 1000 vaches par des petites routes sinueuses et propres. 

7 des 1000 vaches du plateau. A vous de trouver les 993 autres...
Il finit par nous emmener à la Tour d'Auvergne où nous décidons de manger. Pas évident du tout en cette saison. Sur les trois restaurants que nous avons trouvés, l'un est fermé, l'autre attend déjà un groupe et, dans le troisième, nous nous sommes faits griller par un autre groupe de motards, prévoyants eux, qui de toute façon avaient réservé. Gentiment, le patron du dernier resto nous envoie vers le Central Hôtel à Picherande, non loin de là.

Bon conseil! :-)

A l'arrivée, on nous prévient que l'on ne mangera pas ce qu'il y a sur le menu, car il n'y en a plus. Menu annoncé:  viande hachée et purée. Ca nous rappelle la cantine. En fait, le chef nous a improvisé un bon petit repas à base de veau hachée, mélangée à de la sauce tomate et relevée comme il faut, d'une croquette de purée géante et de choux à la crème (pas le dessert, le légume). Rien à voir avec la cantine, et surtout: pas mal du tout pour un truc improvisé :-)

La carte des entrées et des desserts était particulièrement bien garnie et il nous a fallu pas mal de temps  pour nous décider. Le tout fut arrosé d'un bon vin… Ensuite..., et bien, comment dire…, l'idée d'aller faire une petite sieste autour d'un lac nous a rapidement titillés :-)

Direction le lac de Chauvet, un petit lac formé dans un cratère de volcan (éteint, hein, on est en Auvergne…). La météo mitigée ne nous a pas permis de digérer au soleil, mais nous étions tout de même plus en état de piloter après la sieste qu'à la sortie du resto. Au loin (certainement sur le Mont-Dore), quelques plaques de neiges subsistaient à flanc de colline, histoire de nous rappeler que l'hiver est rude dans la région…

Les panneaux de signalisation fournis par M. Michelin témoignent de la proximité de Clermont Ferrand.

Le roadbook du retour nous a conduits dans les gorges de la Dordogne (?) puis nous a fait prendre une départementale bien roulante vers Treignac (si vous passez par là, allez donc acheter des chocolats chez Borzeix & Besse, c'est pas donné, mais c'est une tuerie!). Sur ces belles courbes recouvertes d'un revêtement impeccable, le rythme du groupe s'est accéléré (tout naturellement…). Y piloter ma Triumph était un véritable bonheur: dans ces circonstances, on oublie tout, on ne pense qu'au bonheur généré par le précédent virage et à la manière de gérer le prochain… et on oublie surtout le pauvre side, derrière, qui peine à nous suivre. Heureusement, nous ralentissions dans les agglomérations ce qui lui laissait l'opportunité de recoller au groupe.
Le passage de quelques vieux ponts a ponctué notre périple.
Notre arrivée tardive au camping nous a fait rater l'apéro mais, heureusement, pas le repas. Sous la tente qui nous servait de réfectoire, nous un gros bruit s'est fait entendre durant le repas: la pluie à la quelle nous avions presque échappé en rentrant avait fini par nous rattraper…

Puis, au moment du dessert, les lumières se sont éteintes: un anniversaire. C'était celui de Rosa. Elle a passé le reste de sa soirée à faire des bises aux autres motards après avoir entendu des "bon anniversaire!" à répétition ;-)

Cette nuit là, même avec les boules Quiès, j'endentais mon voisin faire trembler les murs… ;-)

Samedi: Culture et Gravillons

La veille, j'avais réglé mon réveil pour être à l'heure… et bien, c'était raté. J'aurais dû le mettre encore plus tôt. Une fois de plus, j'ai avalé mon petit déjeuner au lance pierre avant de rejoindre le groupe qui m'attendait.

Comme la veille nous avions roulé comme des bêtes, nous avons décidé de la jouer plus "culturel" ce samedi. Nos routes nous ont donc emmenés vers de sites touristiques. L'abbaye de Bénévent était notre première étape…

Dès le début de la journée, nous sommes tombés sur les gravillons de la DDE. Le rythme est donc vite tombé cassant net notre enthousiasme de la veille. Pas facile de régler sa vitesse lorsque la route est minée de petits pièges invisibles! En plus, la DDE annonçait ses gravillons plus ou moins longtemps à l'avance: entre 100-150m, histoire de laisser un temps de réaction au conducteur jusqu'à 0m (c'était même limite s'il n'y avait pas de panneau "Trop tard! :-p" planté dans le fossé…

En suivant les ornières creusées par les voitures dans le lit de gravillons, nous avons réussi à progresser sans trop glisser. Que de stress! (… mais pas pour tout le monde: il  y en a un qui faisait le malin dans le groupe, avec ses trois roues bien stables, pour une fois…)

Bref,  pour résumer, c'est pas ce jour là qu'on a frotté nos cale-pieds, mais ça nous a permis de ne pas frotter les carénages…

Des panneaux comme celui là, ça casse le rythme!
Après notre petite pause touristique, nous nous sommes mis en quête d'un restaurant (c'est curieux, chez les motards, ce besoin de manger tout le temps…). Je remercie, à ce titre, la jeune fille de l'office du tourisme de Bénévent pour m'avoir conseillé un restaurant qui, d'accord, pouvait accueillir les 11 motards que nous étions, mais qui, avec un menu à 46€ nous a paru un peu dispendieux. Ai-je une tête à rouler en Harley ou en Béhème pour que l'on me conseille de tels restos ???

Finalement, nous nous sommes trouvés un restaurant à Guéret, le "Pub Rochefort", dans une petite rue non loin de la place du marché. Ce restaurant ne payait pas de mine de l'extérieur (l'affiche "bar karaoké" sur la façade m'avait fait un peu peur), mais le repas est excellent pour 14€ seulement (entrée, plat, dessert: les Parisiens comprendront). Je le recommande chaudement.

Notre roadbook de l'après midi nous conduira à Moutier d'Ahun où nous avons croisé quelques belle voitures d'un rallye touristique, puis au hameau de Masgot pour voir y les sculptures de François Michaud (l'est connu, le gars ?) avant de reprendre le chemin du camping.

Une marmotte comme ça (vue à Masgot), ça ne vous donne pas envie de chocolat?

Ce soir là, la fin du repas est plus triste que d'habitude car le lendemain, ce sera le retour vers nos domiciles respectifs….

Dernières nuit, derniers ronflements…

Dimanche: j'arnaque la poste!

Mon roadbook du dimanche m'emmènera dans une bourgade que j'avais repérée lors d'un déplacement professionnel et dont j'avais envie de photographier le panneau d'entrée d'agglomération. Ca me démangeait depuis un moment, je l'avoue mais je n'avais jamais osé demander à mes collègues de faire un détour par là...


Voilà, maintenant c'est fait:

Mon étape obligatoire pour le chemin du retour.

Ensuite, l'autoroute, les bouchons, Paris… le grand classique du retour.