samedi 30 juin 2018

[ROADTRIP LUBERON] J05 - Les gorges du Verdon


Départ aux aurores! Enfin, presque. On a dû partir vers 9h! Mais c'est quand même tôt pour des vacances, non ?

La mise en route est difficile. On se perd on se retrouve on se reperd… Bref, on perd du temps à s'attendre, à s'appeler,… Pas évident de rester groupés quand on est 17 motos plus in sidecar et qu'on n'a pas l'habitude de rouler ensemble.

La météo n'est pas aussi favorable qu'hier. Le ciel est couvert et on se fait mouiller par quelques pluies éparses, mais globalement ça passe. Pas de galère. On porte tout de même les combis de pluie.

A la sortie de Manosque, je vois un flash devant moi. Je coupe les gaz, j'essaie de me rappeler quelle est la limitation de vitesse et je cherche à localiser le radar. Je ne le verrai que trop tard. Un autre flash apparait, mais ça vient de derrière moi, cette fois. Merd….. Était-ce moi ou le véhicule d'en face? Je ne le sais pas. Je l'apprendrai peut être en rentrant, via une lettre du Ministère de la Sécurité Rentière…

Nous arrivons au lac de Sainte Croix. Oliver a des problèmes de paramétrages de son TomTom. Ils nous emmène sur quelques kilomètres dans une direction puis nous fait faire demi-tour. Tout le monde ne suit pas. Nous les attendons… puis nous faisons à nouveau demi-tour pour les rejoindre. Ils ont, finalement, eu raison d'attendre car la route initiale était la bonne.

Le lac de Sainte Croix
Dans certains virages, des trouées entre les arbres laissent entrapercevoir le lac de Sainte Croix. Aujourd'hui, il nous gratifie d'une superbe couleur vert jade. La tentation est trop forte: je m'arrête pour en faire des photos. Je constate vite que je ne suis pas le seul. :-)


Etant donné qu'il n'y a qu'une seule route qui longe chaque rive du Verdon, on n'est pas obligés de rouler en troupeau. Chacun avance à son rythme: soit rapide pour profiter des virages, soit en musardant pour profiter de la vue, soit en s'arrêtant tous les 10m pour faire des photos. C'est cette dernière option que choisissent les amateurs de photographie: Bernard, Laurent V. et moi. Le début des gorges est un festin pour les yeux, mais les virages sont tentants également. Ah, comme j'aimerais avoir des yeux indépendants, comme certains reptiles: un œil serait rivé sur le bitume et l'autre scannerait le panorama qui se déroule le long de la route !

Raaaaaah ! :-)
Nous nous retrouvons tous à la Palud sur Verdon pour la pause déjeuner. On tente la terrasse malgré le ciel couvert. D'un autre côté nous n'avons pas trop le choix… Question de place à l'intérieur! Le repas est simple mais le service un peu long. Nous nous activons en fin de repas pour reprendre la route. Bien nous en a pris. Après quelques kilomètre, nous arrivons à un superbe panorama… mais le vent se lève brutalement, les nuages s'obscurcissent et une grosse averse d'orage commence à tomber ! La mise en place de la combinaison de pluie est rapide. C'est désormais notre seconde peau.


Heureusement le vent chasse vite la pluie et nous pouvons aller admirer le panorama en contrebas. La vue, déjà magnifique à la base, devient encore plus extraordinaire lorsque les vautours apparaissent. Il passent, majestueux, se laissant porter par les courants ascendants et planant sans efforts autour de nous. Je regrette de ne pas avoir pris un réflex avec un gros zoom pour les photographier. Bernard et Laurent V. en avaient. J'attends avec impatience leurs photos !


On repart. Chacun à son rythme afin de se gaver les yeux du paysage extraordinaire qui s'offre à nous. Un régal pour les yeux, pour les capteurs des appareils photos et ceux de nos téléphones. Ce passage dans les Gorges du Verdon a été l'un des moments les plus grandioses du séjour.
Magnifique ! (A revoir sous un vrai soleil).


Le retour à notre camp de base est juste gâché par un orage à l'arrivée. Dommage. En mettant ma combi de pluie en vitesse, je perds, au passage, une des boucles de mes sacoches (il faut dire que le système de fixations n'est pas très bien conçu. Honte à une célèbre marque italienne de motos que je ne citerai pas…). Heureusement, je m'en aperçois et un rapide demi-tour suivi de quelques kilomètres sous la flotte me permettent de retrouver la pièce manquante. Elle était exactement là où j'espérais la trouver *ouf*.

Un peu de colle forte en rentrant résoudra définitivement le problème...

vendredi 29 juin 2018

[ROADTRIP LUBERON] J06 - L'assaut du Ventoux


Ce matin, Edwin nous quitte pour repartir sur Paris. Une Guzzi de perdue, il n'en reste plus que deux :-(

Le programme du jour est le Mont Ventoux. Le hic, c'est que la météo n'est pas favorable. Déjà, la veille, il était resté la tête dans les nuages.

Quel est l'intérêt de grimper le Ventoux pour se retrouver dans le brouillard, hein? J'avais déjà donné au Puy Mary quelques semaines auparavant et, là, je croisais les doigts pour que ça ne se reproduise pas.

Le groupe est sujet à beaucoup d'hésitations à cause des prévisions météo. Certains, Comme Vincent, capitulent et vont chercher soleil au sud, d'autres, comme Dominique, restent pour se faire masser.

Au final, c'est un tout petit groupe (Christophe, Olivier, Manuel, Laurent, Lydia, Pete et moi) qui partira.

Captain Crado, aujourd'hui !

Nous attaquons de petites routes viroleuses à la sortie d'Apt. C'est top car malgré le ciel couvert, la pluie nous épargne. 

Devinez quoi ?

Ça n'a pas duré! Un gros orage nous rattrape et nous nous réfugions dans un ancien lavoir en attendant l'accalmie. Le café de Manuel est le bienvenu pour nous réchauffer…


Un panneau publicitaire annonçant la proximité d'une ferme auberge nous nargue. Est-ce une opportunité pour manger et échapper à la pluie ? Manque de chance, ils ne servent des repas que le weekend… et on ne compte pas rester sur place jusque là !

La pluie se calme un peu, mais sans s'arrêter pour autant. Nous remontons sur nos bateaux motos à la recherche d'un restaurant salvateur… que nous trouverons à Sault. Les réfugiés climatiques que nous sommes envahissent une petite crêperie; étalant nos vêtements mouillés là où nous le pouvons. Les patrons sont très accueillants et ne nous blâment pas pour toute l'entropie générée.

Le cuisinier préparer ses crêpes avec des produits locaux. Pas suffisamment garnies, visiblement car nos estomacs les plus gourmands en prendront deux ! En dessert, ma crêpe était accompagnée d'une boule de glace à la lavande: une vraie tuerie! En discutant avec la patronne, elle me met en garde : certaines glaces à la lavandes sont parfois mal dosées. Il faut goûter avant. Je retiens le conseil et je vous donne l'adresse du la crêperie, au passage:
    Crêperie La Moisson
    Place de l'église
    84390 SAULT

En sortant, nous retrouvons notre ami le soleil qui nous faisait tant défaut ce matin. L'assaut du Mont Ventoux peut commencer ! :-)


Je m'arrête juste avant le sommet, peus après le panneau qui affiche "Col des Tempêtes" afin de prendre quelques photos. L'instant est absolument magique. Les nuages défilent sur le sommet du Ventoux puis disparaissent et laissent place au soleil, puis reviennent à nouveau. 

La combinaison de l'atmosphère lunaire et de la lumière changeante me donnent envie de rester jusqu'à la nuit. Je comprends ce qu'à ressenti Ulysse quand il a entendu le chant des sirènes. Il était attaché au mât de son bateau, c'est ce qui a fait qu'il n'est pas resté. Moi j'avais le guidon de ma moto et l'appel de la route. On a réussi à repartir tous les deux.


Je retrouve notre équipe réduite au sommet, perdus au milieu d'une horde d'Italiens massés devant le Stelvio de Christophe. Mince, j'aurais dû arriver plus tôt pour discuter Guzzi avec eux ;-)                
              
Pierre sèche ses gants (méthode très personnelle) !
Après une dernière série de photos, on descend vers Malaucène. Chacun à son rythme. J'arrive le premier en bas et je stoppe ma V7 bien en évidence devant un café. Les autres comprennent le message et s'arrêtent pour boire un coup.

Autour de la table, on rigole encore de la déclaration de Pete peu avant de partir: "S'il pleut, c'est rédhibitoire, je ne viens pas!". Après tout ce qu'on s'est pris, nous sommes bien content qu'il ne regrette pas d'avoir changé d'avis :-)

Le début de route qui suit est rendu pénible par un TomTom qui trace trop droit et nous fait passer par des chemins de terre humide. Je mets un coup de gaz un peu trop fort et ma V7 part de travers. Heureusement qu'elle est légère et maniable: je parviens à la rattraper, mais j'ai droit à une petite suée tout de même. Je me demande tout de même si, la prochaine fois, je n'installerai pas des pneus à crampons légers comme sur la Desert Sled de Vincent ou la Speed Triple de Laurent.

Derrière, les gros cubes font demi-tour et prennent, plus intelligemment, un chemin bitumé plus adapté aux motos de route.


On les attend à côté de l'église. Passe une vieille 305 avec deux gitans dedans, pas vraiment dans leur état normal. Le passager s'adresse à Manuel et lui dit: "t'as de la chance. Elle est encore entière ta moto (la Diavel)!". Gloups. Moto repérée. Heureusement qu'on va les laisser loin derrière nous en partant, ces deux la!

En continuant la progression vers notre camp de base, on croise un accident de moto. Une BMW K1600 grimpée sur une haie. Un motard allongé avec des pompiers autours de lui en train de lui faire un massage cardiaque. Ca fout un coup au moral aussi sec des trucs comme ça.

Christophe s'arrête. Il est médecin urgentiste. Il voit ce qu'il peut faire pour aider la victime, un motard néerlandais, et les pompiers. Il nous racontera plus tard son analyse de la situation et ce qu'il a pu, ou pas pu faire. Le motard a probablement eu un malaise au guidon, perdu le contrôle de sa moto et fini dans le décor. Les pompiers étaient en train de lui faire un massage cardiaque depuis 20 min quand il s'est arrêté. Peu d'espoirs. Sa femme était derrière lui sur la moto. Elle est indemne, mais, merde, sa vie va être difficile après ça...

La tristesse qui pèse désormais sur nous épaules, la pluie froide, la fatigue et un revêtement dégradé nous gâchent la série de petits virolos que nous enchaînons par la suite. Je roule derrière Manuel, puis Laurent. Les trajectoires deviennent incertaines, les virages passent difficilement. Peut être est-ce la même chose pour moi? mais je ne peux le voir...

L'arrivée au camp de base est une libération pour tous. Une douche, un bon repas, un peu de rosé nous aiderons à retrouver une mine normale. Belle journée mais triste fin...

jeudi 28 juin 2018

[ROADTRIP LUBERON] J07 - Le Vercors sur un plateau


Ce matin, nous nous séparerons de Sophie, de Chrystelle et de Philippe.

Notre groupe continue de s'effeuiller lentement.

Ca me rappelle le trip de l'an dernier où nous avions fini à 4 le dernier jour, juste après que Manu nous ait quitté en Vendée (de bien beaux moments, aussi, que je vous invite à parcourir plus loin dans ce blog…)

Nous prenons un dernier petit déjeuner à notre camp de base du Luberon. Les premiers rayons du soleil permettent de finir de sécher les fringues trempées de la veille, les casques, les gants. Le départ se fait en douceur, comme si nous voulions rester encore un peu pour prolonger le séjour de quelques instants.



On retourne vers le mont Ventoux, mais on le contourne au lieu d'effectuer son ascension, cette fois. Les sites marquants du jour se trouvent plus loin, dans le Vercors.

On fait une petite pause café à Vaison la Romaine, sur une grande place au soleil. Le side s'est garé un peu plus loin car on n'a pas fait assez attention au lieu de l'arrêt : pas de place pour garer la presque-voiture d'Annabelle et Fanch (oups sorry!).


Après s'être débarrassés des routes rectilignes et des zones urbaines, nous attaquons une portion de beau bitume bien roulant. On se réjouit de profiter des grandes courbes et des reliefs qui commencent à pousser autours de nous. Nos sourires restent dissimulés sous nos casques mais sont bien présents…

Pause repas à Remuzat, au "Restaurant du Midi". Surprise à l'apéro: les olives servies avec la bière bio locale, la Bivouak sont particulièrement savoureuses. Des "Picholines" nous dit la serveuse. Le bocal géant trône d'ailleurs sur le comptoir. Après qu'Olivier ait fait remarquer que ces olives étaient délicieuses, la serveuse nous en ramène une deuxième tournée. Adorable :-)

Le Restaurant du Midi et sa terrasse accueillante :-)
La salade que j'ai choisie est également une bonne surprise. En croquant dans une tomate, je me surprends à constater… qu'elle a du goût ! J'avais perdu l'habitude sur Paris... Une cuisine simple et des produits locaux de qualité. Tout ce que j'aime !

Nous reprenons ensuite nos motos pour attaquer l'un des plus beaux moment de la journée: l'ascension du col de Rousset. Un enchaînement de virages sur 14 kilomètres. Un revêtement irréprochable, des virages pas trop serrés, qui ne cassent pas le rythme, une route pas trop fréquentée et un festin visuel tout autours. Que demander de plus ? Le coin est bien connu des motards et des cyclistes. Nous nous arrêterons d'ailleurs au sommet, juste à à côté d'un peloton qui venait de finir son ascension.



La descente est moins fun. La route est gravillonnée juste sur des raccords positionnés en entrée et en sortie de virage. Je me fais surprendre par le premier et je dérape un coup. C'est passé, c'est bon! J'ai compris la technique (prendre de l'angle tard et redresser vite) et j'enchaine les suivants sans déraper.

D76 - Une route à retenir
Nous arrivons au col de la Machine. Ce col n'a rien de remarquable, il n'y a même aucun endroit où s'arrêter, mais la suite est belle à s'en décrocher la mâchoire!

Pas de légende: vous savez lire les panneaux, hein ?
La suite, c'est l'enchaînement de la Combe Laval (un énorme cirque que l'on peut admirer depuis un belvédère en bord de route) et de la route qui suit, la route touristique de la Combe Laval (D76): imaginez une route tortueuse, plutôt étroite, collée à la falaise, parfois creusée au travers de la montagne,  et dont le bord droit de finit par un petit muret en pierre derrière lequel la falaise tombe à pic. Un truc unique. Un instant juste magique. Les photos ne rendent pas trop la beauté du site. Je pense qu'un film le ferait mieux. Dans tous les cas, il faut y être pour réellement s'imprégner de la beauté du site.



Le reste du groupe est déjà loin. Je cherche à les rattraper mais je ne les trouve pas. Heureusement Laurent G. me retrouve et m'emmène sur la place principale de Saint Jean de Royans pour y prendre un pot.

Notre route du jour se terminera à Chambéry où nous renouerons avec les bouchons. Pas comme des motards, mais comme des automobilistes coincés dans le trafic car le sidecar n'est pas aussi fin que nos deux roues pour s'infiltrer dans le trafic.

En centre ville, notre troupe doit se séparer en deux car Olivier n'a pas pu obtenir assez de chambres dans Chambéry. Une petite bande devra s'exiler à Challes-les-Eaux pendant que le reste prendra ses quartiers dans Chambéry même.

Je suis dans le deuxième groupe. Nous repartirons, à pieds, vers le centre historique pour y manger dans un restaurant de cuisine locale. Pas de repas léger de prévu, donc. Ce sera une fondue savoyarde: Abondance, Beaufort et Tomme de Savoie viendront caler les estomacs des quatre plus gourmands. Décidément, ce voyage a commencé dans le fromage (Fondue au Saint Nectaire, Truffade, Aligot) et finit dans le fromage (Fondue savoyarde et et Berthoud). J'espère que l'an prochain, on visitera des régions à la gastronomie moins lourde, sinon, je vais devoir troquer ma Guzzi pour une moto plus puissante!

Encore un resto avec des trucs légers à manger. Merci Pierre !

mercredi 27 juin 2018

[ROADTRIP LUBERON] J08 - Entre lacs et Morvan


La journée débute par le chargement de la moto dans le sous-sol de l'hôtel. Glauque, mal éclairé, pas pratique. A la sortie, le soleil nous attend, radieux. Il berce le trajet urbain qui nous conduit au Bourget du Lac, afin de retrouver la team qui a dormi à Challes-les-Eaux. Ils se sont posés à un bar/restaurant qui possède une terrasse avec une vue imprenable sur le lac.

L'atmosphère est détendue, le lieu d'une beauté à pleurer. Nous nous attardons sur la terrasse. Le café remplit nos estomacs pendant que l'image du lac s'imprime dans nos yeux. Pas de vent. Température idéale. On est bien.

Difficile de partir dans ces conditions !

C'est difficile de repartir. Je ne vous raconte pas !

Nous finissons tout de même par remonter sur nos belles pour les nourrir de sans plomb 98. Manque de chance pour nous, il n'y a qu'une seule pompe avec ce carburant au supermarché où nous nous arrêtons. Comme personne n'utilise de gazole et que personne ne veut mettre de ce carburant douteux additionné de 10% d'éthanol son réservoir, on fait tous la queue à la même pompe (sauf Christophe avec son Stelvio et son réservoir digne d'une 1200GS "Adventure").

L'ascension du col du Chat.

La température monte rapidement au niveau du Lac et nous commençons à cuire sous nos blousons. La montée vers le col du Chat est un soulagement. Du moins au début, car il fait frais à l'arrivée. La route que nous empruntons passe au travers d'une forêt dense qui n'offre aucune trouée vers la vallée. Par conséquent, comme nous ne regardons pas à droite à gauche de la route, nous nous concentrons sur le bitume. Et de la concentration, il en faut dans cet enchaînement de virages et d'épingles à cheveux! Un pur bonheur. Arrivés au col, la vue  permet à peine de distinguer quelques bouts du lac, mais des nuages persistants bouchent la majeure partie du panorama.

Bon, et bien, pour la vue, on repassera...

Après une courte pause, nous redescendons. Le groupe s'étire car chacun redescend à son rythme. Cependant, quelques uns finissent par manquer à l'appel. Nous apprenons rapidement que Dominique a un problème avec le frein arrière de sa BM. Nous faisons demi-tour pour la rejoindre et nous finissons par la croiser: son frein s'est remis à fonctionner. Quelle est la nature de la panne ? Un peu d'eau dans le liquide de frein qui s'est vaporisé en chauffant dans la descente ? C'est probable. Toujours est-il que ça refonctionne et que nous pouvons repartir :-)

Pause "on est perdus" et "il est où ce p**** de resto???".

A mesure que nous progressons, les paysages commencent à changer. Il devient moins escarpé et des vignes font leur apparition. Ma Guzzi a troqué les vroaaaar du Col du Rousset pour un Poum poum poum plus tranquille, plus en phase avec le rythme cool de la balade. La pause resto a lieu près de Motz, mais l'adresse est imprécise. Nous errons sur quelques kilomètres avant de finalement trouver le lieu de notre repas. Un bar-restaurant/ posé près d'une base nautique et qui nous offre une belle terrasse ombragée. On sort de table à 15h, donc trop tard pour passer par le Jura, comme initialement prévu. Je suis déçu, mais pas autant que ma petite V7 qui a fait ses premiers tours de roues dans ce massif montagneux avant de venir habiter à Paris. Le changement de taille de plaques d'immatriculation lui a, d'ailleurs, récemment fait perdre son joli numéro de département 39 au profit d'un 75 qui ne fait rêver personne...


On trace donc par les nationales pour éviter les autoroutes, mais la route manque d'intérêt. Beaucoup de lignes droites et d'agglomération. Les paysages sont beaucoup moins beaux que précédemment. Je m'endors sur la moto.

A Bourg en Bresse, nous faisons un arrêt ravitaillement, pour nos estomacs, une fois n'est pas coutume. Quelques provisions pour le soir. Du solide et du liquide. Nos estomacs supportent plus facilement les liquides additionnés d'éthanol que nos motos * paradoxe des motards*. Une employée installe un stand de dégustation à l'extérieur. Nous en profitons. Dégustation de jus de fruits et de brioche. Voici un petit encas imprévu qui nous fera tenir jusqu'au repas du soir.

En quittant Bourg en Bresse, nous roulons sur des petites routes de campagnes sinueuses. C'est bien agréable pour finir la journée. Nous passons à proximité de Cluny, célèbre pour son abbaye. Pas le temps de s'arrêter (comme pour le pont du Gard, grrrr…) mais je note que le village médiéval à proximité mérite le détour, lui ausi. Un "lieu à visiter" de plus ajouté à Google Maps.

Pour cette journée, la route se finit à Saint Gengoux le National (vous connaissez ? Moi non plus!). Olivier nous a loué une énooooorme maison pour la nuit (les miracles d'AirBnB). Pleine de chambres, pleine de salles de bain et une hauteur de plafond à nous faire oublier nos têtes rendues bosselées par les poutres du plafond de la maison de Saignon.

Palace du soir :-)

La maison appartenait anciennement au notaire du village. C'est son petit fils qui nous accueille, accompagné par sa femme qui n'est ni plus ni moins que la fille d'une ancienne domestique de la maison. Ca fait plaisir de voir ce couple, qui a certainement été élevé ensemble, faire fi des anciennes barrières sociales :-)

On n'est pas bien ici ? ;-)

La soirée se finit traditionnellement en apéro, repas, dodo.

mardi 26 juin 2018

[ROADTRIP LUBERON] Jour 09 - le Morvan, le retour


Plein soleil dehors !

Je me réveille trop tard pour dire au revoir à Christophe. Lui et son Stelvio partent pour Alençon à leur rythme. Nous, c'est la direction de Paris que nous allons prendre, mais pas tout de suite.

Nous trainons un peu au petit déjeuner. Pas envie de finir ce voyage trop rapidement. Il nous faut tout de même nous résoudre à quitter la table. Nous rangeons et nettoyons la maison car nous avons rendez vous avec la propriétaire pour l'état des lieux. Pas commode et plutôt rapiat, d'ailleurs. C'est l'impression qu'elle nous laissera... Pas grave, nous l'aurons vite oubliée !

Nous montons rapidement sur nos montures respectives et nous attaquons les petites routes, emmenés par un Pierre très tonique en ce petit matin. Trop, peut être? On attend l'arrière garde qui s'était en fait arrêtée pour ramasser des affaires mal arrimées sur une des motos.

Peu avant Autun, c'est au tour d'Annabelle et Fanch de nous quitter. Avec leur SideBike, ils vont tracer leur propre chemin pour éviter les bouchons parisiens, et surtout rejoindre leur demeure qui a été victime des orages qui se sont abattus sur la région parisienne.

Tchao et à bientôt! :-)

Plus ça va et moins on est nombreux :-(

Nous roulons ensuite, durant quelques kilomètres, sur une route défoncée et gravillonnée. Ce genre de chose ne nous effraie plus et nous y roulons franchement. Arrivés à Autun, nous cherchons une station pour faire le plein. Le premier arrêt est un échec: il n'y a que du gazole et sur SP95E10. Vous y croyez nous ?! Ni 98 ni 95 ! On s'arrache vite fait de là et on se réfugie à un supermarché mieux achalandé.
Non mais!

Une station service sans SP95 ou 98. Vous y croyez, vous ?

Deuxième pause glouglou à Autun. Cette fois pour nous. Sur le parking adjacent les participants d'un rallye touristique se regroupent. On jette un œil aux vieilles élégantes (les voitures, hein) depuis nos motos en partant.

Pierre nous choisit ensuite de belles routes bien lisses, bien roulantes, avec de belles courbes comme nous les aimons. Elles nous feront grimper jusqu'à Château Chinon, dont François Mitterrand fut maire avant de devenir Président de la République. En redescendant sur l'autre côté de la colline, nous bifurquons vers la D37 en direction de Planchez. Une autre belle route.


Nous finissons par atterrir à Dun les Places, à l'Auberge Ensoleillée. Attention, grand moment gastronomique! Fois gras poêlé, riz de veau parfaitement cuits, fromage blanc servi avec sa crème, et clafoutis à la cerise en dessert. Le tout arrosé par un vin de Bourgogne, évidemment. Pas trop arrosé, quand même, car la route n'est pas finie. D'ailleurs, si nous avions encore soif, il suffisait de passer aux toilettes: c'est là qu'ils stockent une partie de leur vin…

Encore un resto où ça va bien se passer...

Pierre nous avait réservé une table à l'extérieur, et quelle table! Une authentique table en pierre. Le soleil et la belle ambiance ont fait le reste :-)

L'Auberge Ensoleillée

En quittant la table, le ciel se fait menaçant. La proposition de Pierre de continuer à explorer les routes viroleuses du coin avant d'aller manger une gaufre à  Quarré les Tombes est tentante, mais on s'est pris tellement de flotte durant notre séjour que l'on préfère évier (la météo prévoit des orages en fin de journée). Nous filons directement sur Quarré les Tombes. Comme promis, le chocolatier qui fait ses gaufres uniquement le dimanche est là, mais nos estomacs sont encore trop pleins pour les goûter (même celui de Pierre qui a pourtant du volume!).
Une fois de plus, je note l'endroit et je me dis qu'il faudra y revenir faire une dégustation… plus tard...

Pour la dernière partie du trajet, c'est vers l'autoroute que nous nous dirigeons. Casse pieds, soporifique, ch…. Mais c'est le mieux pour finir un trajet droit et plat qui ne présente plus d'intérêt, surtout après tout ce que nous avons vu précédemment !

Un dernier plein sur une aire d'autoroute est l'occasion pour certains de faire une micro-sieste. C'est aussi l'occasion de se dire au revoir. Comme le disait très justement Oliver, se séparer sur une aire d'autoroute, c'est moche, mais Manuel trépigne d'impatience pour aller retrouver sa belle, Laurent trop fatigué pour repartir tout de suite. Nous nous séparons en deux groupes. Olivier, Lydia et Laurent continuent leur pause. Pierre, Dominique et moi tentons de rattraper Manuel qui a rapidement filé sur sa Diavel.

On ne le rattrapera jamais.

Après une micro-sieste, un réveil qui fait travailler les abdos !

Pierre nous quitte à l'approche de Paris. Je reste avec Dominique sur la Francilienne.
Des bouchons, déjà.
Ils sont causés par un accident de moto.
Petit pincement au cœur. La peur que ce soit Manuel car il avait l'air complètement crevé tout à l'heure.
Non, ça va, ce n'est pas lui. Ouf.

Je me sépare de Dominique sur la N118. Elle continue en direction de la porte de Saint Cloud et moi en direction de celle de Châtillon.

Juste avant d'arriver chez moi, j'ai droit à un comité d'accueil. "Coupez le moteur, enlevez le casque, contrôle des papiers". Comme si ce n'était pas déjà assez casse pied comme ça d'affronter Paris. Il faut que je tombe sur une bande de Schtroumpfs en mal d'activités ! Tout est en règle. Ils ne font même pas le tour de la moto. Je repars et j'arrive chez moi presque aussi tôt.

Voilà.

De ces 2700 kilomètres de bonheur il ne reste plus, désormais que des souvenirs, un film à venir (hein, Viencent ?;-)), quelques photos et ce récit.

Et l'envie de repart, bien sûr.

La destination de l'an prochain ?
Vers un pays où le soleil brille et où les pluies sont de courtes durées. C'est sûr !