Ce matin, Edwin nous quitte pour repartir sur Paris. Une Guzzi de perdue, il n'en reste plus que deux :-(
Le programme du jour
est le Mont Ventoux. Le hic, c'est que la météo n'est pas favorable. Déjà, la
veille, il était resté la tête dans les nuages.
Quel est l'intérêt de grimper le Ventoux pour se retrouver dans le brouillard, hein? J'avais déjà donné au Puy Mary quelques semaines auparavant et, là, je croisais les doigts pour que ça ne se reproduise pas.
Quel est l'intérêt de grimper le Ventoux pour se retrouver dans le brouillard, hein? J'avais déjà donné au Puy Mary quelques semaines auparavant et, là, je croisais les doigts pour que ça ne se reproduise pas.
Le groupe est sujet
à beaucoup d'hésitations à cause des prévisions météo. Certains, Comme Vincent, capitulent et
vont chercher soleil au sud, d'autres, comme Dominique, restent pour se faire masser.
Au final, c'est un tout petit groupe (Christophe, Olivier, Manuel, Laurent, Lydia, Pete et moi) qui partira.
Au final, c'est un tout petit groupe (Christophe, Olivier, Manuel, Laurent, Lydia, Pete et moi) qui partira.
Captain Crado, aujourd'hui ! |
Nous attaquons de petites routes viroleuses à la sortie d'Apt. C'est top car malgré le ciel couvert, la pluie nous épargne.
Devinez quoi ?
Ça n'a pas duré! Un gros orage nous rattrape et nous nous réfugions dans un ancien lavoir en attendant l'accalmie. Le café de Manuel est le bienvenu pour nous réchauffer…
Un panneau publicitaire annonçant la proximité d'une ferme auberge nous nargue. Est-ce une opportunité
pour manger et échapper à la pluie ? Manque de chance, ils ne servent des repas
que le weekend… et on ne compte pas rester sur place jusque là !
La pluie se calme un
peu, mais sans s'arrêter pour autant. Nous remontons sur nos bateaux motos à la
recherche d'un restaurant salvateur… que nous trouverons à Sault. Les réfugiés
climatiques que nous sommes envahissent une petite crêperie; étalant nos
vêtements mouillés là où nous le pouvons. Les patrons sont très accueillants et
ne nous blâment pas pour toute l'entropie générée.
Le cuisinier
préparer ses crêpes avec des produits locaux. Pas suffisamment garnies,
visiblement car nos estomacs les plus gourmands en prendront deux ! En dessert,
ma crêpe était accompagnée d'une boule de glace à la lavande: une vraie tuerie!
En discutant avec la patronne, elle me met en garde : certaines glaces à la
lavandes sont parfois mal dosées. Il faut goûter avant. Je retiens le conseil
et je vous donne l'adresse du la crêperie, au passage:
Crêperie
La Moisson
Place
de l'église
84390
SAULT
En sortant, nous
retrouvons notre ami le soleil qui nous faisait tant défaut ce matin. L'assaut
du Mont Ventoux peut commencer ! :-)
Je m'arrête juste
avant le sommet, peus après le panneau qui affiche "Col des
Tempêtes" afin de prendre quelques photos. L'instant est absolument
magique. Les nuages défilent sur le sommet du Ventoux puis disparaissent et laissent place au
soleil, puis reviennent à nouveau.
La combinaison de l'atmosphère lunaire et de la lumière changeante me donnent envie de rester jusqu'à la nuit. Je comprends ce qu'à ressenti Ulysse quand il a entendu le chant des sirènes. Il était attaché au mât de son bateau, c'est ce qui a fait qu'il n'est pas resté. Moi j'avais le guidon de ma moto et l'appel de la route. On a réussi à repartir tous les deux.
La combinaison de l'atmosphère lunaire et de la lumière changeante me donnent envie de rester jusqu'à la nuit. Je comprends ce qu'à ressenti Ulysse quand il a entendu le chant des sirènes. Il était attaché au mât de son bateau, c'est ce qui a fait qu'il n'est pas resté. Moi j'avais le guidon de ma moto et l'appel de la route. On a réussi à repartir tous les deux.
Je retrouve notre
équipe réduite au sommet, perdus au milieu d'une horde d'Italiens massés devant
le Stelvio de Christophe. Mince, j'aurais dû arriver plus tôt pour discuter
Guzzi avec eux ;-)
Pierre sèche ses gants (méthode très personnelle) ! |
Après une dernière
série de photos, on descend vers Malaucène. Chacun à son rythme. J'arrive le
premier en bas et je stoppe ma V7 bien en évidence devant un café. Les autres
comprennent le message et s'arrêtent pour boire un coup.
Autour de la table, on rigole encore de la
déclaration de Pete peu avant de partir: "S'il pleut, c'est rédhibitoire,
je ne viens pas!". Après tout ce qu'on s'est pris, nous sommes bien
content qu'il ne regrette pas d'avoir changé d'avis :-)
Le début de route
qui suit est rendu pénible par un TomTom qui trace trop droit et nous fait
passer par des chemins de terre humide. Je mets un coup de gaz un peu trop fort
et ma V7 part de travers. Heureusement qu'elle est légère et maniable: je parviens à la rattraper, mais j'ai droit à une petite suée tout de même. Je me
demande tout de même si, la prochaine fois, je n'installerai pas des pneus à
crampons légers comme sur la Desert Sled de Vincent ou la Speed Triple de
Laurent.
Derrière, les gros
cubes font demi-tour et prennent, plus intelligemment, un chemin bitumé plus
adapté aux motos de route.
On les attend à côté
de l'église. Passe une vieille 305 avec deux gitans dedans, pas vraiment dans
leur état normal. Le passager s'adresse à Manuel et lui dit: "t'as de la
chance. Elle est encore entière ta moto (la Diavel)!". Gloups. Moto
repérée. Heureusement qu'on va les laisser loin derrière nous en partant, ces deux la!
En continuant la
progression vers notre camp de base, on croise un accident de moto. Une BMW
K1600 grimpée sur une haie. Un motard allongé avec des pompiers autours de lui en train de lui
faire un massage cardiaque. Ca fout un coup au moral aussi sec des trucs comme ça.
Christophe s'arrête.
Il est médecin urgentiste. Il voit ce qu'il peut faire pour aider la victime,
un motard néerlandais, et les pompiers. Il nous racontera plus tard son analyse
de la situation et ce qu'il a pu, ou pas pu faire. Le motard a probablement eu
un malaise au guidon, perdu le contrôle de sa moto et fini dans le décor. Les
pompiers étaient en train de lui faire un massage cardiaque depuis 20 min quand
il s'est arrêté. Peu d'espoirs. Sa femme était derrière lui sur la moto. Elle
est indemne, mais, merde, sa vie va être difficile après ça...
La tristesse qui pèse désormais sur nous épaules, la pluie froide, la fatigue et un revêtement dégradé nous gâchent
la série de petits virolos que nous enchaînons par la suite. Je roule derrière
Manuel, puis Laurent. Les trajectoires deviennent incertaines, les virages passent
difficilement. Peut être est-ce la même chose pour moi? mais je ne peux le
voir...
L'arrivée au camp de
base est une libération pour tous. Une douche, un bon repas, un peu de rosé
nous aiderons à retrouver une mine normale. Belle journée mais triste fin...
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