mardi 3 juillet 2018

[ROADTRIP LUBERON] J02 - La traversée du Massif Central


Ce matin, je me lève tard. Le dernier ? Quasiment, oui. Tout le monde a fini son petit déjeuner quand j'arrive. Je prends le miens sur la terrasse avec Dominique qui me rejoint. L'air commence à se réchauffer et il fait bon dehors, mais surtout tout est calme. Idéal pour finir de se réveiller.

Nous filons ensuite charger nos motos. Ça, c'est l'inconvénient du road trip: il faut décharger la moto le soir et la charger le matin. Comme je suis parti avec la moitié de ma garde robe, je me traîne trois sacs, ma sacoche de réservoir et mon casque à chaque fois. C'est lourd, c'est encombrant et j'emm… ceux qui prennent l'ascenseur avec moi. Mais c'est comme à la maison, en fait. Tant qu'on a de la place, on accumule des trucs, même si ce n'est pas forcément utile...

L'Aubrac et l'Aveyron sont au menu du jour (sur la route et dans l'assiette). Le départ s'effectue sous un ciel menaçant. Nous profitons du plein à Murol pour mettre nos combinaisons de pluie : "moches, mais techniquement indispensables". Il n'y a que deux pompes dans cette petite station de campagne  et on met un temps fou à remplir les réservoirs de nos 17 montures.

Plein du matin. On fait la queue. Ca permet de se réveiller tout doucement...
Bien qu'il soit encore tôt, nous sommes arrosés par quelques pluies d'orages. Techniquement cela ne pose pas de problèmes, mais ça gâche sacrément la beauté des paysages. :-(


La montée vers le col de la Croix Saint Robert est absolument magnifique. Un des moments forts du séjour. On enchaîne les virages à un rythme forcément rendu lent par la chaussée redue glissante par les petites pluies du matin. Pas grave, cela permet de profiter du paysage. Au loin, on distingue quelques névés sur les plus hauts sommets. Nous n'aurons cependant pas l'opportunité de les approcher pour faire une bataille de boules de neige ;-)

Trop sexys les tenues de pluie, non ?

Lors d'une pause, Pete me fait remarquer que la selle de sa Harley est creusée et que l'eau s'accumule au fond de la cuvette. Les mauvaises langues diront que les Harley ne sont pas faites pour rouler sous la pluie (ça se confirme :-p). Moi, je compatis car avant le départ, Pete clamait haut et fort :"s'il pleut, je ne viens pas, c'est rédhibitoire !".
Et pourtant…
Et pourtant…
Lui qui ne tolère pas la moindre tâche sur les chrome de sa moto, il est bien là avec nous et, même s'il ne le sait pas encore, il va entamer une sacrée thérapie !

Avec les années, j'avais oublié combien le Massif Central peut être beau. Comme il est faiblement peuplé, les paysages ne sont pas défigurés par l'agriculture intensive. Et pourtant, les veines de la civilisation permettent d'accéder au cœur de cet environnement épargné par l'Homme. Il existe des petites routes qui permettent de traverser ses déserts seulement peuplés de prairies qui s'étendent entre des haies ou des murets de pierre datant de plusieurs siècles avant l'invention de la motocyclette. Et ces couleurs qui tranchent avec le gris du ciel : au vert des feuilles, s'oppose le jaune vifs des fleurs de genêts. Même la pluie n'arrive pas à atténuer leur vivacité.

Par moments, les ponts et la route sont les seules traces de l'Homme dans ce petit coin de France très peu peuplé.
Aux antipodes de Paris, et c'est très bien.
En traversant une petite agglomération, le groupe se casse subitement. Laurent a une panne sur sa Triumph (cf jamais deux sans trois d'hier, vous suivez ?). Une pièce a lâché sur son sélecteur de vitesse. Il faut dire qu'ils sont fortement sollicités dans le coin ;-) Il s'arrête donc avec Bernard, Lydia, Christophe, Manu, Fanch et Annabelle pour tenter de réparer la casse. Coup de chance, il a fait un stage de mécanique il y a quelque mois et il est capable de démonter et remonter sa moto dans le noir les deux mains attachées dans le dos et un cache culbuteur de Guzzi en équilibre sur sa tête...

Laurent m'a bluffé avec sa réparation de fortune au fil de fer. Elle a tenu tout le road trip!
Le reste du groupe repart. A proximité de Chaudes Aigues, je retrouve la D921 que je j'ai bien fréquentée il y a quelque années: j'ai déjà participé à 2 Net-Concentres dans le coins et nous logions au camping le Belvédère à Lanau qui surplombe la D921. Les grandes courbes rapides offrent une belle visibilité sur la circulation et les virages à venir. Nous roulons à un rythme enjoué. Arrivé à Chaudes Aigues, le comité d'accueil de couleur bleue nous fait rater quelques battements de cœur. Mais les gendarmes de sont pas là pour contrôler quoi que ce soit et Gilles, qui a garé son 1200RT à côté d'eux, les occupe pendant que nous passons.

Après une courte pause à la station service, nous repartons pour la bonne adresse du coin: le Relais de l'Aubrac à côté de Nasbinals. Il manque une partie des troupes, mais ils se sont trouvés un bon restaurant de leur côté et les photos qu'ils nous envoient nous montrent qu'ils ne sont pas dans la détresse, loin de là!

Bon, et bien, il va falloir s'y mettre !
Pendant le repas, je tente de servir l'Aligot mais je n'ai pas la bonne technique pour le faire. Clic-clac, trop tard, ça a été photographié. Les smartphones devraient être interdits pendant les repas! 

Gna, gna, gna! Vous croyez que c'est facile à servir, l'aligot ??!
Entre l'entrée, le plat, le dessert et les cafés, nous avons passé beaucoup de temps à table. Il nous faut reprendre la route. Cependant, au moment de partir, un orage nous tombe dessus. C'est l'apocalypse! Nous révisons nos ambitions à la baisse pour le reste de la route: ce sera donc Millau par l'autoroute.


Quelques gouttes de pluie? Bah, on va attendre encore un peu, alors...

Je vis alors un des moments les plus horribles du voyage: devoir rouler sur une autoroute alors que les montages et leurs petites routes accueillantes me taquinent du coin de l’œil! Déprimant! Mais vu l'horaire et le temps de trajet, c'était le bon choix.

Dans les côtes de la A75, ma petite Guzzi est à la peine. Elle manque cruellement de reprise pour passer de 110 km/h à 130 km/h. Mais je m'en moque: je ne l'ai pas achetée pour ça !

Le Mercure de Millau affiche un panneau "accueil motard". Effectivement, le garage couvert contient des places de parking moto (mais pas assez pour nous). Parking gratuit pour les motos mais payant pour les voitures, et bien payant! 16€/place et par nuit. L'hôtel ne nous fera pas payer les motos sur les places de parking :-)

Je partage ma chambre avec Pete. Nous sommes suffisamment hauts dans l'hôtel pour avoir une vue sur la ville et sur le pont de Millau depuis la terrasse de notre chambre. Je me remémore alors une balade où nous avions terminé (encore durant une Net-Concentre !)  notre périple  sous ce pont dans le soleil couchant. Un moment rare et d'une grande beauté.

Au loin, le fameux pont de Millau.
Nous finissons la soirée  au restaurant le "Jeu de Paume". Il est recommandé par le Guide du Routard depuis 2003 et propose notamment, en dessert, le Flaune, aveyronnais, un gâteau local fait à base de brousse de brebis.


Je ne sais pas pourquoi, mais je sens bien le repas :-)

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