Au réveil, le ciel est plutôt dégagé et on se dit qu'on va démarrer au sec. Pourtant, c'est bien sous la pluie que le départ se fera. Pete est le plus dégoûté car il a lavé sa moto la veille au soir (ayant noté qu'il y a une étroite corrélation entre le jour où je lave ma moto et la pluie du lendemain, je me demande d'ailleurs si ce n'est pas à cause de lui qu'on a eu autant de flotte…).
![]() |
Allez, top départ! |
En quittant Millau,
nous prenons la direction des gorges du Tarn.
A la Cresse, un joli pont métallique attire mon attention mais je n'ose
pas arrêter le groupe pour prendre des photos. Nous avons pas mal de route à faire
et, vu la taille du groupe, si chacun s'arrête pour une raison ou une autre,
nous allons faire du surplace. C'est frustrant, mais les plus beaux spots de
photo sont encore à venir et, de toute façon, la lumière est rendue terne par
la pluie. Je prends mon mal en patience.
![]() |
La pluie rend la chaussée glissante et gâche le paysage :-( |
Nous avançons un peu
plus dans les gorges du Tarn mais, au
bout d'un moment, Olivier arrête la troupe: nous faisons fausse route. Une
bifurcation ratée nous a envoyé dans les Gorges de la Jonte au lieu de suivre
les gorges du Tarn. Le problème, c'est que Fanch, Annabelle et Dominique sont
partis devant sans nous attendre! Nous patientions quelques temps, le temps de
faire un point navigation puis nous repartons en sens inverse, direction le
Point Sublime.
Sur le chemin, je
commence à avoir du mal à descendre les vitesses. Je regarde mon pied gauche et
je constate que le levier de vitesse a du jeu. Le diagnostic étant établi, je
m'arrête pour resserrer la vis incriminée. Christophe, qui fait le serre file,
reste avec moi. Une fois cette maudite vis resserrée, elle ne m'embêtera plus
de tout le séjour.
J'entends déjà les
mauvaises langues qui racontent que les Guzzi ne sont pas fiables. A ceux-là,
je ne répondrai qu'une chose: ça n'est pas un problème de fiabilité mais de
vibrations. A chaque fois que je prends l'autoroute avec ma V7, j'ai le même
problème! C'est donc juste une allergie à l'autoroute. Rien d'autre.
![]() |
Le Point Sublime ! (mais pas se jour là) |
Nous arrivons au
sommet du Point Sublime. Là, c'est la déception ! Non parce que le nom du site
est usurpé, mais parce le vent fort qui s'est levé et nous a amené une pluie qui gâche à la fois
notre vue et notre vie! La grisaille rend le panorama fadasse et nous pousse
vers la buvette. Le café est particulièrement mauvais, mais il nous réchauffe
un peu. Il nous redonne assez de courage pour redescendre vers La Malène.
![]() |
Quelques virages en épingles pour se réveiller. |
La petite route qui
y mène est plutôt jolie, mais couverte du sable que les orages passés ont amené
sur la route. Pas de soucis, donc. Il suffit juste de bien déchiffrer la route
et de décélérer avant chaque virage. En arrivant à la Malène , une nouvelle
surprise nous attend: le bitume du village a été enlevé et nous devons rouler
sur un mélange de sable et de schiste. Descente en première et utilisation du
frein arrière sont de rigueur. Personne n'a freiné du frein avant. C'est passé
!
Nous traversons le
Tarn puis nous attaquons la montée du versant opposé par une belle petite série
d'épingles. Malgré une route rendue glissante par la pluie, ma Guzzi, petite,
légère et très maniable les passe facilement. Pete, avec son Breakout lourd et
maniable comme un supertanker est plus à la peine mais s'en sort avec brio.
Mais celui qui prend le plus cher, c'est Laurent B., sur sa 1200 Explorer
lourdement chargée, qui tombe dans un virage. Heureusement la chute est sans
gravité ni pour lui, ni pour sa machine qui est pourvue de crash-bars
efficaces. Ce qu'il y a d'incroyable
avec Laurent, c'est que, malgré sa chute, il garde son sourire et son humour
légendaire. Moi, à sa place, je ferais la gueule, me passant et me repassant la
chute dans le tête durant toute la journée!
![]() |
Moïse et sa famille attendant la fin du déluge (reconstitution contemporaine). |
Nous poursuivons
notre route sur un petit lit de gravillons. Je pense à Laurent B. et son
Panzer. J'espère qu'il arrive à se détendre et qu'il ne rechutera pas. Un pluie
diluvienne (du latin diluvium, déluge. On est donc loin du crachin breton) nous
rejoint à Floirac. Olivier propose d'acheter des sandwichs dans une boulangerie
pour repartir au plus vite car nous avons encore pas mal de bornes à faire. Nous
organisons une mutinerie et nous cherchons un restaurant pour manger chaud et
au sec. Rare sont les établissements ouverts, ce lundi, à Floirac. Nous
envahissons un petit bistro, en nous y installant comme nous le pouvons et en
dispatchant nos combinaisons de pluie trempées là ou nous le pouvons. Les
restaurateurs sont très gentils et ne protestent pas. On apprécie.
On s'en apercevra
plus tard, mais Dominique, Annabelle et Fanch on mangé à 500m de là dans un restau avec plein de place…
Après le repas, la
pluie s'est calmée mais le ciel est toujours menaçant. Philippe, dont le
pantalon n'est pas étanche, s'équipe de sacs poubelles autour des jambes. Avec
son casque et sa veste de pluie fluo, il ressemble à un samouraï radioactif.
Intriguant !
![]() |
Philippe, alias Fluo Samouraï ! |
Nous faisons le
plein et nous repartons en direction d'Avignon. La pluie se remet à tomber.
Elle ne nous quittera plus jusqu'à ce qu'on arrive dans la vallée du Rhône. On
roule prudemment (= lentement), trop lentement pour Christophe qui commence à
s'endormir sur son Stelvio. Il s'arrête afin de faire une petite sieste en bord
de route. En nous arrêtant à Alès, on constate son absence. Nous sommes
inquiets, surtout après la chute de Laurent mais il finit par arriver et nous
explique pourquoi il est en retard.
Nous disons au
revoir à Gilles qui part retrouver sa femme sur Aix en Provence et nous
repartons. La traversée d'Avignon est un cauchemar: les conducteurs du coin
sont de vrais chauffards! Les automobilistes parisiens sont des anges à côté (hein, "Mon Ange ?"). A Avignon, le mode
de conduite, c'est, pour paraphraser La Fontaine: "la loi du plus fort est
toujours la meilleure" (plus ton véhicule est gros et plus tu es
prioritaire, alors, nous, en moto, ben, on ne fait peur à personne, sauf aux
pigeons…). La sortie d'Avignon est une libération mais il faut rester prudent
car il y a encore beaucoup de circulation sur la route.
Nous faisons
plusieurs arrêts avant l'arrivée: plein, pharmacie, boulangerie (mais pas le
Pont du Gard, dommage). Je ne sais plus où Philippe enlève ses sacs poubelle.
Mais c'est une bien mauvaise idée! Les orages ont détrempé les routes et de grosses flaques se
sont formées sur la bas côté. Il croise une voiture qui envoie une énorme gerbe
d'eau en l'air et… qui retombe sur lui juste après. Il est trempé! La poisse.
Ce que nous nous découvrons rapidement, c'est qu'il est juste le premier a être
mouillé:. En quittant la vallée du Rhône nous retrouvons notre amie du jour: la
pluie. Elle ne nous quittera plus jusqu'à Saignon.
L'accès à la maison
qu'Olivier à louée s'avère difficile car le chemin de terre qui y mène est
à la fois pentu et glissant. Tout le monde serre les fesses. Personne ne tombe.
Ca passe. Les motos, en revanche, se couvrent de boue…
L'hébergement se
trouve dans une annexe d'un petit mas provençal. La vue de la terrasse est un
gigantesque panoramique sur la vallée et la piscine n'attend que nous (et le
soleil). Une fois de plus Olivier nous a déniché un petit bijou pour notre
séjour :-)
Nous posons nos
affaires, trouvons nos lits puis nous nous détendons autour de l'apéro que
Chrystelle nous a préparé. Olivier avait résolu le problème des repas avant de
partir: c'est un traiteur qui nous livrera chaque jour notre repas du soir,
histoire d'éviter de cuisiner. Sauf que le premier repas est mal engagé: il a
prévu des côtes de bœuf à faire à la plancha, celle qui se trouve sur la
terrasse. Mais avec la pluie, ça complique un peu les choses…
On réussira tout de
même à les cuire. Repas, puis dodo. On tombe tous de fatigue!
Les ronflements des
uns et des autres bercerons les rêves des autres...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire