vendredi 8 septembre 2017

[Les Tricoteurs aux W&W] Jour 5 - Désert des Bardenas Reales

Jour 5 - Désert des Bardenas Reales

Quelle ironie, tout de même, ce début de journée: nous commençons par traverser Biarritz dans le froid et l'humidité... alors que nous nous rendons au milieu d'un désert! Est-ce pour mieux nous faire apprécier le contraste de chaleur à venir?
Nous commençons notre journée par un morning ride dans Biarritz, tradition des Tricoteurs oblige. Tout est désert, tout est calme. Dans les rues, aucune moto ne roule. Tous les motards dorment paisiblement après la fiesta de la veille.
On traverse ponctuellement des odeurs des boulangerie, celle des pains du matin en train de cuire. Même avec l'estomac plein, j'ai envie de m'arrêter pour acheter ces petites viennoiseries toutes fraiches!
Nous retrouvons Bastien et Thiany à côté de la cité de l'Océan. Ils sont à l'heure, nous repartons de suite. Le voyage débute dans le brouillard et le froid. La température descend même jusqu'à 16°C par moment. Le moral est bas, j'ai froid. Je me dis que j'enfilerai ma combinaison de pluie lors du prochain arrêt. Est-ce le début d'une journée galère ?
Seule consolation, la route que nous empruntons serpente dans la montagne. Elle contourne les agglomération, il n'y a pas non plus de dos d'ânes pour casser la vitesse. Nous progressons rapidement.
Puis au sortir d'un tunnel: le soleil! Il est enfin là! Nous effectuons une pause afin de nous réchauffer: le soleil et le café de Manuel font rapidement leur effet!
Le soleil revient. On fait une pause et on se réchauffe avec un bon café

Voulant faire une blague à Sophie, Olivier jette un petit bout de tuyau vert sur elle en criant "UN SERPENT !". Ca marche, c'est la panique. Sophie sursaute... et arrose de café les sacoches toutes neuves de la moto de Manuel! *Fous rires* de tous. De Manuel un peu moins, mais il le prend bien tout de même...
Passés les Pyrénées, nous redescendons vers les plaines espagnoles: routes droites, champs d'éoliennes, panneaux solaires et agriculture intensive, le paysage a changé depuis la France. Dans certains champs, ce sont 3 à 4 gros véhicules agricoles qui s'activent là où en France il n'y en a généralement qu'un. Bienvenue dans le monde de l'agriculture intensive espagnole, ses fruits low-cost, ses pesticides...
Nous prenons notre repas à Arguedas (Navarre), aux portes du désert. Le repas est simple mais il nous cale l'estomac pour la suite (le "flan de queso" était bon, hein, Philippe ? ;-)). Le repas est animé par la folle du village qui nous fait son spectacle et par un ancien en fauteuil électrique frappé du chiffre 93, celui du champion de motoGP national, Marc Marquez.
Avant de partir, Sophie achète un brumisateur. Personne ne se moque d'elle, non, non, personne. Tout le monde approuve son achat... en tout cas, tout le monde l'approuvera quelques temps plus tard! ;-)
Le désert arrive, enfin. Il commence par une bande de bitume bien entretenu au milieu d'une végétation asséchée par le soleil et le manque d'eau.
Derrière ces panneaux se trouve une zone de tir militaire. Mieux vaut éviter d'aller voir ce qui s'y passe!

Nous nous arrêtons à l'office du tourisme du désert. Cette petite pause est nécessaire afin de vérifier que les militaires espagnol n'effectuent pas de tirs dans la journée. Au passage, on en profite pour récupérer des cartes , l'une d'entre elles trône toujours dans mon bureau, actuellement, en souvenir des bons moments passés dans les Bardenas Reales.
Ici, point de bitume, mais une piste caillouteuse.
La route bitumée fini par se transformer en piste caillouteuse. Rien de trop technique, mais l'adhérence y est moindre; le confort également. Il flotte dans l'air des odeurs de thym. Les paysages sont magnifiques. On n'a plus du tout l'impression d'être en Europe. On s'arrête. On fait des photos, un on déconne un peu, aussi. 
Joyeux bordel, ce parking qui n'en n'est pas un!

Malheureusement, lors d'un des redémarrages, une des motos chute. C'est la Triumph Scrambler de Thiany. La poignée d'embrayage se casse au niveau de l'axe et non au niveau de la fragilité prévue à cet effet, au 3/4 du guidon. Nous n'avons pas de sangles, pas de pièces de rechange ni de quoi réparer. Impossible de repartir.
Thiany fait appel à l'assistance. Il passe un nombre incalculable de coups de fils !
L'assistance fini par annoncer qu'une camionnette arrivera d'ici 40 min. On découvrira, petit à petit que l'attente sera bien plus longue…
Le désert n'a pas usurpé son nom de désert : il y a très peu de véhicules qui passent. L'un d'entre eux, s'arrête pour nous demander si nous avons besoin d'aide. Ca c'est sympa! Mais, non, tout va bien, nous attendons l'assistance, nous avons de l'eau et l'ambiance est bonne…
Le soleil est au zénith. Il fait chaud. On s'installe comme on peut afin de se faire de l'ombre. On met à profit deux motos et deux "potchos" Kytone afin de s'improviser un abris de fortune. On se détend et on se protège comme on peut!
Un peu d'ombre fait du bien, dans le désert des Bardenas Reales !

Coup de fil du dépanneur. Il veut qu'on aille le chercher au camp militaire. Manuel, qui parle couramment espagnol essaye de le convaincre de venir directement. Peine perdue.  Bastien et Philippe partent à la rencontre de la dépanneuse.
Le temps passe, lentement...
Fait trop chaud, dans ces bottes !

Une dépanneuse arrive, mais sans nos deux amis. Oups. Le chauffeur est venu directement mais pas par le chemin le plus direct (il a contourné le camp militaire du mauvais côté). Il charge la moto et Thiany avec.
La dépanneuse. Enfin !

De notre côté, nous appelons Bastien et Philippe qui nous rejoignent au bout d'un quart d'heure, sans casse, heureusement. Toute la troupe repart, prudemment. Très prudemment.
Philippe et Bastien, de retour sans dégâts :-)

Nous finissons par sortir du désert. L'impression perçue en retrouvant le bitume tout lisse est particulièrement plaisante. Un peu comme si l'on avait échangé une moto tape-cul contre une autre, beaucoup plus confortable!
Déshydratés par un après-midi passé au soleil à ne boire que de l'eau, nous nous précipitons vers le premier troquet venu pour prendre un verre en hommage à Thiany et à son Scrambler.
Malgré notre fatigue, nous effectuons notre retour par les petites routes via Saint Jean Pied de Port, histoire de profiter des montagnes pyrénéennes sous le soleil couchant (gros merci à Morgan, en passant, car il nous a ouvert la route malgré sa phobie des hauteurs! ). Ça nous permet d'apprécier les talents de pilotes des automobilistes du coin (aucun mort à déplorer ce jour-là, c'est un miracle!).
Malgré notre arrivée tardive à  Saint Jean de Luz, nous trouvons tout de même une pizzeria ouverte où manger.
Après le repas, retour au bercail. La nécessité de rouler en pleine nuit ne nous séduit pas, mais nous n'avons pas le choix… Ceci dit, à l'arrivée, nous sommes en pleine forme (ah la moto, ça vous réveille!) : nous finissons par un petit débriefing de la journée... puis par lessive collective vers 1h du matin!
PS : nous apprendrons un peu plus tard que Thiany récupèrera, au mieux, sa moto dans un mois (le temps que l'expert passe, qu'elle soit rapatriée chez Triumph Biarritz puis réparée...). de surcroit, il devra la récupérer sur Biarritz et effectuer la remontée tout seul. Pas cool.
Bilan du jour:
  • Faut-il emmener beaucoup d'eau dans le désert ? Oui pour survivre aux pannes, aux casses mécaniques et pour attendre l'arrivée de la dépanneuse (prévoir aussi un peu de nourriture et un jeu de Mölkki pour passer le temps) !
  • Faut-il se protéger nez et bouche avec un foulard. Oui, surtout si l'on est sensible à la poussière (poussière fine sur les motos en sortie du désert).
  • Ne pas oublier de quoi s'abriter du soleil en cas de panne/chute en attendant l'assistance.
  • Pour le reste, le désert des Bardenas Reales, ça reste du chemin carrossable avec juste des petits passages un peu techniques (nids de poules remplis de sable à un endroit).
  • Toute la route pour aller dans le désert vaut-elle le déplacement ? Oui! Les paysages sont magnifiques et surtout atypiques. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut rouler dans un désert en Europe.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire