Jour 5 - Désert des Bardenas Reales
Quelle
ironie, tout de même, ce début de journée: nous commençons par traverser
Biarritz dans le froid et l'humidité... alors que nous nous rendons au milieu
d'un désert! Est-ce pour mieux nous faire apprécier le contraste de chaleur à
venir?
Nous
commençons notre journée par un morning ride dans Biarritz, tradition des
Tricoteurs oblige. Tout est désert, tout est calme. Dans les rues, aucune moto
ne roule. Tous les motards dorment paisiblement après la fiesta de la veille.
On
traverse ponctuellement des odeurs des boulangerie, celle des pains du matin en
train de cuire. Même avec l'estomac plein, j'ai envie de m'arrêter pour acheter
ces petites viennoiseries toutes fraiches!
Nous
retrouvons Bastien et Thiany à côté de la cité de l'Océan. Ils sont à l'heure,
nous repartons de suite. Le voyage débute dans le brouillard et le froid. La
température descend même jusqu'à 16°C par moment. Le moral est bas, j'ai froid.
Je me dis que j'enfilerai ma combinaison de pluie lors du prochain arrêt.
Est-ce le début d'une journée galère ?
Seule
consolation, la route que nous empruntons serpente dans la montagne. Elle
contourne les agglomération, il n'y a pas non plus de dos d'ânes pour casser la
vitesse. Nous progressons rapidement.
Puis
au sortir d'un tunnel: le soleil! Il est enfin là! Nous effectuons une pause
afin de nous réchauffer: le soleil et le café de Manuel font rapidement leur
effet!
Le soleil revient. On fait une pause et on se réchauffe avec un bon café |
Voulant
faire une blague à Sophie, Olivier jette un petit bout de tuyau vert sur elle
en criant "UN SERPENT !". Ca marche, c'est la panique. Sophie
sursaute... et arrose de café les sacoches toutes neuves de la moto de Manuel!
*Fous rires* de tous. De Manuel un peu moins, mais il le prend bien tout de
même...
Passés
les Pyrénées, nous redescendons vers les plaines espagnoles: routes droites,
champs d'éoliennes, panneaux solaires et agriculture intensive, le paysage a
changé depuis la France. Dans certains champs, ce sont 3 à 4 gros véhicules
agricoles qui s'activent là où en France il n'y en a généralement qu'un.
Bienvenue dans le monde de l'agriculture intensive espagnole, ses fruits
low-cost, ses pesticides...
Nous
prenons notre repas à Arguedas (Navarre), aux portes du désert. Le repas est
simple mais il nous cale l'estomac pour la suite (le "flan de queso"
était bon, hein, Philippe ? ;-)). Le repas est animé par la folle du village
qui nous fait son spectacle et par un ancien en fauteuil électrique frappé du
chiffre 93, celui du champion de motoGP national, Marc Marquez.
Avant
de partir, Sophie achète un brumisateur. Personne ne se moque d'elle, non, non,
personne. Tout le monde approuve son achat... en tout cas, tout le monde
l'approuvera quelques temps plus tard! ;-)
Le
désert arrive, enfin. Il commence par une bande de bitume bien entretenu au
milieu d'une végétation asséchée par le soleil et le manque d'eau.
Derrière ces panneaux se trouve une zone de tir militaire. Mieux vaut éviter d'aller voir ce qui s'y passe! |
Nous
nous arrêtons à l'office du tourisme du désert. Cette petite pause est
nécessaire afin de vérifier que les militaires espagnol n'effectuent pas de
tirs dans la journée. Au passage, on en profite pour récupérer des cartes ,
l'une d'entre elles trône toujours dans mon bureau, actuellement, en souvenir
des bons moments passés dans les Bardenas Reales.
Ici, point de bitume, mais une piste caillouteuse. |
La
route bitumée fini par se transformer en piste caillouteuse. Rien de trop
technique, mais l'adhérence y est moindre; le confort également. Il flotte dans
l'air des odeurs de thym. Les paysages sont magnifiques. On n'a plus du tout
l'impression d'être en Europe. On s'arrête. On fait des photos, un on déconne
un peu, aussi.
Joyeux bordel, ce parking qui n'en n'est pas un! |
Malheureusement,
lors d'un des redémarrages, une des motos chute. C'est la Triumph Scrambler de
Thiany. La poignée d'embrayage se casse au niveau de l'axe et non au niveau de
la fragilité prévue à cet effet, au 3/4 du guidon. Nous n'avons pas de sangles,
pas de pièces de rechange ni de quoi réparer. Impossible de repartir.
Thiany
fait appel à l'assistance. Il passe un nombre incalculable de coups de fils !
L'assistance
fini par annoncer qu'une camionnette arrivera d'ici 40 min. On découvrira,
petit à petit que l'attente sera bien plus longue…
Le
désert n'a pas usurpé son nom de désert : il y a très peu de véhicules qui
passent. L'un d'entre eux, s'arrête pour nous demander si nous avons besoin
d'aide. Ca c'est sympa! Mais, non, tout va bien, nous attendons l'assistance,
nous avons de l'eau et l'ambiance est bonne…
Le
soleil est au zénith. Il fait chaud. On s'installe comme on peut afin de se
faire de l'ombre. On met à profit deux motos et deux "potchos" Kytone
afin de s'improviser un abris de fortune. On se détend et on se protège comme
on peut!
Un peu d'ombre fait du bien, dans le désert des Bardenas Reales ! |
Coup
de fil du dépanneur. Il veut qu'on aille le chercher au camp militaire. Manuel,
qui parle couramment espagnol essaye de le convaincre de venir directement.
Peine perdue. Bastien et Philippe
partent à la rencontre de la dépanneuse.
Le
temps passe, lentement...
Fait trop chaud, dans ces bottes ! |
Une
dépanneuse arrive, mais sans nos deux amis. Oups. Le chauffeur est venu
directement mais pas par le chemin le plus direct (il a contourné le camp
militaire du mauvais côté). Il charge la moto et Thiany avec.
La dépanneuse. Enfin ! |
De
notre côté, nous appelons Bastien et Philippe qui nous rejoignent au bout d'un
quart d'heure, sans casse, heureusement. Toute la troupe repart, prudemment.
Très prudemment.
Philippe et Bastien, de retour sans dégâts :-) |
Nous
finissons par sortir du désert. L'impression perçue en retrouvant le bitume
tout lisse est particulièrement plaisante. Un peu comme si l'on avait échangé
une moto tape-cul contre une autre, beaucoup plus confortable!
Déshydratés
par un après-midi passé au soleil à ne boire que de l'eau, nous nous
précipitons vers le premier troquet venu pour prendre un verre en hommage à
Thiany et à son Scrambler.
Malgré
notre fatigue, nous effectuons notre retour par les petites routes via Saint
Jean Pied de Port, histoire de profiter des montagnes pyrénéennes sous le
soleil couchant (gros merci à Morgan, en passant, car il nous a ouvert la route
malgré sa phobie des hauteurs! ). Ça nous permet d'apprécier les talents de
pilotes des automobilistes du coin (aucun mort à déplorer ce jour-là, c'est un
miracle!).
Malgré
notre arrivée tardive à Saint Jean de
Luz, nous trouvons tout de même une pizzeria ouverte où manger.
Après
le repas, retour au bercail. La nécessité de rouler en pleine nuit ne nous
séduit pas, mais nous n'avons pas le choix… Ceci dit, à l'arrivée, nous sommes
en pleine forme (ah la moto, ça vous réveille!) : nous finissons par un petit
débriefing de la journée... puis par lessive collective vers 1h du matin!
PS
: nous apprendrons un peu plus tard que Thiany récupèrera, au mieux, sa moto
dans un mois (le temps que l'expert passe, qu'elle soit rapatriée chez Triumph
Biarritz puis réparée...). de surcroit, il devra la récupérer sur Biarritz et
effectuer la remontée tout seul. Pas cool.
Bilan
du jour:
- Faut-il emmener beaucoup d'eau dans le désert ? Oui pour survivre aux pannes, aux casses mécaniques et pour attendre l'arrivée de la dépanneuse (prévoir aussi un peu de nourriture et un jeu de Mölkki pour passer le temps) !
- Faut-il se protéger nez et bouche avec un foulard. Oui, surtout si l'on est sensible à la poussière (poussière fine sur les motos en sortie du désert).
- Ne pas oublier de quoi s'abriter du soleil en cas de panne/chute en attendant l'assistance.
- Pour le reste, le désert des Bardenas Reales, ça reste du chemin carrossable avec juste des petits passages un peu techniques (nids de poules remplis de sable à un endroit).
- Toute la route pour aller dans le désert vaut-elle le déplacement ? Oui! Les paysages sont magnifiques et surtout atypiques. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut rouler dans un désert en Europe.
Chanson
du jour: "Quand t'es dans ledésert", de Jean Patrick Capdevielle.
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